Oui j’avoue, celui-là, je suis allé le chercher assez loin dans les arcanes de la toile. Il faut dire qu’on ne choisit pas toujours son inspiration, et que parfois, lorsque celle-ci opte pour un groupe aux informations éparses, il faut s’adapter et savoir fouiller pour trouver matière à gloser. En l’occurrence, sur un combo nous en venant de Polička, en République Tchèque, région de Pardubice, et merci à Wikipedia. Au départ, et face au manque de renseignements non glanés sur le net, j’étais prêt à renoncer à mon laïus de présentation, ne voulant manquer d’éléments pour avoir du recul, mais à force d’insistance, j’ai fini par trouver de quoi alimenter ma prose, grâce à la page officielle du gang sur Bandzone. Et que la collecte fut complexe et longue, mais j’estime que ce premier longue-durée mérite tous les efforts de promotion possible, puisqu’il s’obstine à mélanger les genres pour élaborer le sien, qui est à même de séduire les fans d’extrêmes de tous horizons. Fondé en 2009 par Jerry (guitare) et Tom (batterie), SCREAMING est l’archétype du groupe qui en a chié pour parvenir à imprimer sa patte dans la production discographique mondiale, devant faire face à de multiples désaffections, des renoncements, des abandons de navire et des manques de moyens flagrants. Pourtant, presque dix ans après sa naissance, le groupe est bien vivant, et nous offre via Know My Spite un joli témoignage de sa combativité, et un message fort de la vitalité de la scène tchèque, qui avec ce « nouveau » représentant peut s’enorgueillir de posséder l’un des concepts les plus intrigant de la scène Death actuelle. Death, le mot est lâché, une fois encore, mais ces musiciens-là ne sont pas qu’apparence et violence, bien loin s’en faut. S’ils ont largement eu le temps de se construire un répertoire, ils ont aussi eu celui de développer une identité forte, qui en appelle tout autant au Death old-school qu’ils se plaisent à citer, qu’au Néo-Thrash des années 90, avec même quelques inserts Hardcore discrets, mais patents. En gros, un immense Crossover, efficace dans les faits et séduisant dans la forme, pour un premier album qui fait montre d’un potentiel certain, qu’on aimerait voir se développer dans les années à venir.
Outre Tom et Jerry (oui, elle était facile…), on retrouve aux avant-postes Mira au chant, Ondra à la seconde guitare, et le déjà parti Krutor à la basse, pour une dizaine de morceaux assez percutants et convaincants. Déjà auteurs d’un premier EP en 2014, SCREAMING a donc dû patienter encore quatre ans pour s’exprimer en longue-durée, mais l’attente en valait la peine tant la pluralité de leurs références fait rage pendant une petite demi-heure. Trente minutes, c’est court, mais c’est compact, et justement, Know My Spite frappe fort et un peu partout, sans se disperser, mais en proposant assez de plans différents pour séduire un peu tous les publics. D’ailleurs, la couleur est annoncée dès le référencement de leurs idoles, puisque la liste des groupes les ayant influencés d’une manière ou d’une autre est très hétéroclite, et comprend des ensembles comme FEAR FACTORY, MACHINE HEAD, SEPULTURA, SLIPKNOT, SLAYER, KREATOR, PARKWAY DRIVE, KORN, DEFTONES, COAL CHAMBER, BIOHAZARD, LAMB OF GOD, DEVILDRIVER, EARTH CRISIS, SYSTEM OF A DOWN, MESHUGGAH, METALLICA, EXODUS, NAPALM DEATH, EDGE OF SANITY, HYPOCRISY, PARADISE LOST, PYOGENESIS, ANIMALS AS LEADERS, HATEBREED, SIX FEET UNDER, BRUJERIA, et bien d’autres encore. Avec de telles données en votre possession, il est inutile de préciser que l’étiquetage de ces tchèques risque d’être compliqué, et le résultat confirmera vos craintes, puisqu’il est quasiment impossible de dire ce que les SCREAMING prônent vraiment. Est-ce du Death teinté de Thrash ? Est-ce du Néo Thrash traité façon Death vintage ? Les pistes se multiplient mais les solutions se brouillent, et finalement, on accepte le résultat tel qu’il est, une sorte de mélange entre la vague scandinave des nineties, la scène US de la même décade, le tout aménagé d’une puissance très Metal et générique, assurant une assise solide.
D’apparence compétitif, ce premier album est assez dense, mais en même temps relâché puisque les thématiques abordées peuvent relier l’ancien CREMATORY à FEAR FACTORY, tout en gardant du coin de l’œil l’héritage considérable laissé par les anciens maîtres de DEATH, KRABATHOR, HYPNOS, CANNIBAL CORPSE, HYPOCRISY, MASSACRE, SIX FEET UNDER, OBITUARY, NAPALM DEATH, qui selon les tchèques ont grandement influencé un morceau comme « Wheel Of Torture ». Et il est certain que ce titre s’inscrit dans une démarche nostalgique assez frappante, développant une jolie ambiance putride pour nous convaincre du bien-fondé de ses emprunts, alors que d’autres au contraire usent des effets et des arrangements synthétiques pour évoquer un genre de croisement entre le FEAR FACTORY d’Obsolete et le NOCTURNUS de The Key (« Neverending », en ouverture, ça détonne, ça étonne, mais ça frappe fort et ça tonne). C’est d’ailleurs l’utilisation de ces arrangements qui permet aux SCREAMING de se démarquer, et de rester bien campés dans leur époque, comme en témoigne le lent et processionnel « From the Dark Cave », hymne proto Death-Gothique, et trait d’union entre PARADISE LOST, OPETH, et MY DYING BRIDE. Une tonalité globale pour des directions multiples, c’est un modus operandi risqué, mais un choix qui s’avère payant, puisque cette diversité couplée à une brièveté de circonstance permet à Know My Spite de s’incruster dans les mémoires, discrètement, mais efficacement. Chaque chapitre a sa propre raison d’être, que les options se resserrent autour d’un Thrash Death grognon et Hardcore de saison (« Sigil of Baphomet », l’un des plus efficaces du lot), ou que le Heavy s’accouple avec le Death pour engendrer une descendance de frappés, maniant le couplet accrocheur et le refrain destructeur (« Dave the Screamer »).
Inserts Ambient et instrumentaux de choix (« Itami »), puissance hypnotique et gravité lyrique (« Killing Machine »), férocité Heavy mâtinée de cruauté Death (« Agent of Chaos »), tout y passe, avec brio, d’autant plus que chaque intervenant connaît parfaitement son boulot. Et même si certains soli paraissent encore un peu timides, même si la basse ne sert que de ligne de fond en s’enterrant dans le mix alors qu’on la sent brillante et claquante, le chant caverneux de Mira fait admirablement bien le job, et les deux guitaristes se partagent les riffs avec appétit, ce qui nous permet de dresser un bilan plus que positif pour ce premier LP qui a tout d’un grand. Souhaitons au trio de musiciens restant de trouver de nouveaux comparses qui sauront les accompagner plus longtemps, pour que SCREAMING gagne en stabilité histoire de ne pas connaître un nouveau hiatus prolongé. Mais en substance, Know My Spite propage leur nom avec conviction, et vaut bien mieux que de nombreux discours de promotion.
Titres de l’album :
1. Neverending
2. Calling my Name
3. Wheel of Torture
4. From the Dark Cave
5. Dave the Screamer
6. Killing Machine
7. Sigil of Baphomet
8. Agent of Chaos
9. Itami
10. You must be a Lion
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