Puisque vous ne me posez pas la question, je vais y répondre. KORPSESOTURI est un one-man band formé en 2014 par Juha Ahlfors (basse/chant lyrique) avec un seul but : jouer le Death le plus traditionnel qui soit, non dénaturé par des mélodies ou des passages en son clair qui restent l’apanage des vendus, et tout ratiboiser à des kilomètres à la ronde. Bien sûr, origines finnoises obligent, Juha a opté pour des paroles dans sa langue natale, très gutturale, qui visiblement apportaient un peu plus de puissance à ses borborygmes. Et après un premier EP introductif et éponyme en 2017, ensuite relayé en tape par Caco-Daemon Records, puis en CD avec quelques titres démo en cadeau par le label mexicain Death in Pieces Records, et un premier longue-durée enregistré avec la crème de la crème de l’underground en 2018 (Malus Corpus), KORPSESOTURI nous en revient supporté par les espagnols d’X-Treem music pour nous conter fleurette sur fond de Metal mélodique, d’AOR et autres émanations FM du meilleur goût. Plus sérieusement, dans les faits, Juha Ahlfors s’apparente à une sorte de fils caché de Paul Speckmann et Glen Benton, farouchement attaché au patrimoine brutal le plus classique. Pas question pour lui d’envisager le genre autrement que de la façon dont il a été conçu par les pionniers de DEICIDE, IMMOLATION, SUFFOCATION, CANNIBAL CORPSE ou des compères nationaux de SOTAJUMALA, et c’est ainsi que Korpskrist développe les mêmes arguments que ses deux aînés, à peu de choses près. Tellement peu d’ailleurs qu’on a le sentiment d’écouter un Malus Corpus II, tant les deux albums partagent de points communs. Soyons clair, si vous aimez votre Death bien tartare, saignant à souhait, expurgé de tout solo et de tout break superflu, alors jetez-vous sur ce LP qui fait la part belle aux riffs les plus classiques, aux rythmiques les plus brutales, et aux échanges vocaux néanderthaliens.
Pas de surprise, ça pilonne pendant trente-sept minutes, ça cartonne de tous les côtés, et les parties tricotées par Jani Elokoski, complice guitariste et couineur de Juha sont évidemment d’un formalisme indéniable. Des graves, quelques médiums par ci par là pour équilibrer le tout, une basse qui se fond dans la guitare en une union charnelle sacrée, et évidemment, des textes en finnois hurlés à la DEICIDE, avec dualité ours/belette qu’on chérit tant dans le créneau. A partir de là, difficile de gloser pendant des heures, et après avoir donné quelques détails technique, le tour de la bête est vite fait. Masterisé par Zak Ohren au Castle Ultimate Studios et bénéficiant d’un artwork réalisé par Azoth Artwork, Korpskrist n’est rien de moins qu’une attaque ininterrompue de violence, et un refus de l’évolution du genre depuis l’émergence de sa sophistication dans les années 90. Pour Juha, le Death Metal se soit d’être impitoyable, imposé dans la douleur, mais accouché avec facilité dans un studio. Et si les amoureux de cette approche seront aux anges, en constatant que tous les morceaux se ressemblent, les détracteurs s’en donneront à cœur joie en arguant du fait que le genre a clairement évolué et qu’il mérite mieux qu’un traitement old-school passéiste. Mais il est impossible de résister à l’assaut donné par KORPSESOTURI, qui d’ailleurs sait quand il faut moduler quelque peu pour ne pas trop lasser.
C’est pour cela qu’aux deux-tiers de l’album, le bassiste/ronfleur appuie sur la pesanteur pour lâcher un downtempo bien putride et nauséeux. Rompant avec le rythme de croisière supersonique de la première partie, qui voyait se succéder les mêmes plans jusqu’à l’overdose, « Kadotuksen Kiihkeä Voima » ose enfin le Heavy qui tue, se rapprochant d’un MORBID ANGEL vraiment pas content et revanchard, mais un MORBID encore plus dangereux avec ses textes en finnois. La voix de Juha, jusqu’à lors très monocorde, change de registre, et va piocher dans le répertoire diabolico-SM de David Vincent de quoi nous effrayer, et pondre un titre vraiment glauque et gluant. C’est tout ce qu’il nous fallait pendant cinq minutes pour reprendre notre souffle, et affronter les trois derniers titres, retrouvant l’impulsion barbare du début de LP. Conçu donc plus ou moins finement, retrouvant l’énergie des blasts de papa (« Helvetin Vanha Kiulu »), cette fin d’œuvre s’avère donc plus digeste, et surtout, encore plus sauvage que ce qui l’a précédé. Inutile de nier que tout ceci a déjà été entendu des centaines de fois, mais la passion et la sincérité dont fait preuve Juha laissent admiratif, et autant dire que son Death à de la gueule, et une très mauvaise haleine de chacal. Avec un son de basse à rendre vert de jalousie le Shane Embury de Harmony Corruption, un chant ne tolérant aucun sirop pour la gorge, une propension à n’envisager le style que sous son aspect le plus carnassier et puriste, KORPSESOTURI nous pond avec Korpskrist un manifeste de cruauté et de brutalité qu’il serait inconscient d’occulter.
A réserver évidemment aux plus bourrins des bourrins, mais une fois le choc encaissé, vous pouvez toujours vous brosser pour récupérer toutes vos dents.
Titres de l’album:
01. Fatus
02. Pedon Sielu Sisältäsi
03. Ihmisyyden Rippeet
04. Himo Veren, Kuoleman
05. Saappaat Puolillaan Verta
06. Infernon Lahja
07. Kadotuksen Kiihkeä Voima
08. Helvetin Vanha Kiulu
09. Korpskrist
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