Ça faisait un bail que je ne m’étais pas penché sur l’évolution de la scène Metal Indus/EBM/Induscore, mais je doutais en mon fort intérieur qu’elle ait quelque chose de neuf à proposer.
Mais lorsque le nom de K.P. RIOT BRIGADE a commencé à s’étaler sur pas mal de tablettes et autres posts de réseaux sociaux, je sentis bien qu’il fallait que j’étudie la question. D’autant plus que le projet était alléchant sur le papier…
Allait-il pour autant justifier musicalement les échos de presse qu’il avait suscités jusqu’à lors ? Bonne question, et pour le savoir, autant écouter les onze fichiers en question…
Mais d’abord, pour ceux que l’affaire n’aurait pas concernés depuis le début, plaçons un peu le contexte.
K.P. RIOT BRIGADE, c’est un peu un fantasme en solitaire. Non bande de petits pervers, rien de lubrique en soi, mais plutôt une intention un peu ambitieuse. Celle de réunir sur un même projet la crème de la scène Indus/Electronique et Metal, pour une gigantesque collaboration d’école, avec sur le tableau écrits à la craie quelques noms relativement fameux.
Derrière ce projet global se trouve évidemment une tête pensante, celle de Dana James, multi-instrumentiste et producteur fameux, qui dans un élan de créativité a décidé de s’associer à Jared Louche (CHEMLAB), au légendaire Riggs (comparse de Rob ZOMBIE), ainsi qu’à Sin Quirin de MINISTRY.
Sur cette base d’élaboration, se sont greffés d’autres individualités notables, comme Aaron Rossi et Mandi Martyr des mêmes MINISTRY, Ketil Eggum de GOTHMINISTER, Ilker Yucel de WHITE SHADOW, Jacqueline Van Bierk et Jim Robbins d’OTTO’s DAUGHTER, Evan Mitchel de MACHINES ON BLAST, Marc Olivier de CHEMLAB et Cesar Soto de…MINISTRY.
Sacré générique pour un premier album, d’autant plus que son sort fut mis entre les mains très professionnelles de techniciens comme Mark Pretor (producteur, OBITUARY, MORBID ANGEL), Patrick Burkholder (ingénieur son, POWERMAN 5000 et les moins Metal AALIYAH et Christina AGUILERA), et que le mastering fut confié à Tom Baker (NINE INCH NAILS, MANSON)…
En gros, vous l’aurez compris, K.P. RIOT BRIGADE, c’est un peu la récréation Techno Indus du who’s who interne, une façon de rester entre gens de la même famille, tout en composant et jouant un peu de musique histoire de donner à bouffer aux oreilles des fans…
Mais au-delà de cet étalage de noms plus ou moins prestigieux, le résultat est-il à la hauteur de la légende récente, construite à grands coups de messages sibyllins et de quelques lâchés de beats sur Youtube ? Vous le saurez en écoutant ce premier LP éponyme, visiblement uniquement disponible en version dématérialisé, ce qui correspond assez bien au style incarné…
Mais avec des indices comme la présence en tant que mentor de Dana James, et les collaborations de membres de groupes aussi illustres que MINISTRY, CHEMLAB, Rob Zombie ou OTTO’S DAUGHTER, la clé du problème ne devrait pas être trop facile à faire tourner dans la serrure du mystère pour vous, qui ne restera pas trop longtemps insoluble.
Bien évidemment, la tonalité générale reste dans les traces des références usitées, et le Techno Indus à tendance EBM de K.P. RIOT BRIGADE vous semblera très vite familier, pourvu que ce mélange de rythmiques synthétiques, de guitares agressives et de couches de chant souvent hurlés ou au contraire murmurés vous soient familiers depuis des années.
Parfois, l’emprunte d’un NINE INCH NAILS est patente, et même criante, même si le niveau général se situe quelques crans en dessous du génie de Reznor. On pense plutôt à une sorte de STABBING WESTWARD poussé à l’extrême du Metal, ou à un Rob ZOMBIE tombé dans les filets d’un SKINNY PUPPY, plus agressif qu’à l’habitude.
Mais le talent de Dana James est d’avoir offert une identité propre à chaque intervention, sans négliger la cohésion d’ensemble.
Ainsi, vous n’aurez donc pas le déplaisir de constater que tous les morceaux se ressemblent et pourrez choisir vos favoris en toute liberté.
Si la brutalité sombre vous attire plus que la lumière du dancefloor, « Violence With A Halo » et son groove électro hypnotique saura vous faire danser comme à la grande époque du MANSON le plus dangereux et vénéneux.
Si au contraire, vous avez la moue sensuelle et le désir dans la peau, « Sex Demon » et son ambiance pleine de stupre et calquée sur le séminal Antechrist Superstar du même révérend Manson vous fera tressaillir de plaisir tout en louchant salement sur le martinet posé à côté de la table de nuit.
La tendance générale est à l’alternance entre puissance et louvoiement pervers, comme le démontre le très sensuel « Diseased », qui permet de visualiser un Marc Almond perdu dans un univers à la ORGY, ou ce « Retaliate », quasiment expurgé de toute guitare trop abrasive et qui se contente de faire grouiller des créatures de la nuit autour de vous, pour une virée dans les bas-fonds de Tampa.
La plupart des morceaux sont courts, et respectent un esprit d’immédiateté, mais certains sortent de la norme imposée, à l’instar de cet explosif « Smiling Faces, Dirty Places », qui suggère parfois des accointances non-avouées avec Alec Empire, avant de se fixer sur un énorme beat à la MINISTRY. En gros, un passage en revue de toutes les forces Electro/Indus en puissance, avec même quelques allusions finaudes aux REVOLTING COCKS, et autres 1000 HOMO DJ’s dans les inspirations les plus coulantes et déviantes.
Si la plupart du temps, ce genre de concept « global featuring » tombe à l’eau faute de reposer sur de vraies idées et une ossature solide, K.P. Riot Brigade se montre auberge espagnole solidement ancrée dans son époque de multiculturalisme, et offre onze morceaux qui tiennent debout tout en ondulant sous les coups d’une rythmique inventive.
Pas forcément la révélation du style, mais de quoi passer un bon moment en bonne compagnie, celle d’artistes qui connaissent leur affaire et qui ont visiblement pris plaisir à partager cette aventure en commun.
Titres de l'album:
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