Vendredi soir, seul dans votre petit appartement, vous vous demandez comment occuper cette première soirée de weekend. Des idées affluent dans votre petit cerveau dérangé, et une fois mises de côté les options de cannibalisme, nécrophilie et autres sévices corporels non désirés par des victimes ramassées sur le bord du périph’, vous faites les comptes la mine dépitée. Rien ne s’offre à vous susceptible de dérider ce visage fatigué par une semaine de travail pénible et ennuyeux, et pour cause :
Alors, la sentence tombe, comme le cache-flamme dans Koh-Lanta, et elle est irrévocable : vous êtres éliminable, élimé, éliminé, minable.
Une seule solution, passer vite fait à la supérette de quartier pour acheter trois bons litrons de vinasse dégueulasse, vous murger la gueule, et regarder un film Gore de derrière des fagots moisis, que vous avez déjà vu cinquante fois en plus. En gros, la même soirée que la semaine dernière, qui elle-même était le calque de la précédente. Sauf que cette fois-ci, le destin vous a joué un tour moins pendable que d’habitude, puisqu’il a décidé de vous gratifier d’une bande sonore totalement idoine et folle. Comme une fête avec plein d’alcool.
Tout à coup, les VOMI NOIR débarquent dans votre cahute, l’air roublard et le regard hagard. Le genre d’invités non désirés qui défoncent votre porte pour vous aider à écumer la Villageoise en bonne et due forme, c'est-à-dire cul-sec, accompagnée d’un vieux plat de spaghettis bolo à moitié moisis. Rouge sur rouge c’est du tout bon, et après une heure de régime sans cervelle, l’inévitable se produit :
Vous avez des haut-le-cœur et votre estomac se retrouve à hauteur de glotte. Rien de bien étrange, c’est l’effet VOMI NOIR dans toute sa fourbe splendeur.
Direction la salle de bain au sol maculé de sperme, de sang séché, de morve et de remugles crachés. On se penche sur la porcelaine plus très blanche des toilettes, et on régurgite à pleine vitesse. Le tout arrache la gorge, le vin est encore plus immonde à dégueuler qu’à avaler, et vous voilà sur le flanc, la tête dans un reste de dégueulis, à vous demander encore une fois comment vous avez pu en arriver là.
Et bien la réponse est simple. Vous êtes moche et fauché, seul, et vos seuls amis sont des musiciens qui ne vous connaissent pas, mais qui vous adorent déjà. Adeptes de la secte des adorateurs de liquide séminaux et autres écoulements des naseaux, Laurent (batterie), David (basse) et Pierre (guitare/vomi) se sont une fois encore surpassés pour concocter le menu parfait pour une soirée lamentable, avec la classe qu’on leur connaît. Car les zigues ne sont pas des abrutis congénitaux incapables de faire la différence entre CARCASS et l’égorgement d’un traitre des cartels mexicains. Ils connaissent leur Grind, savourent leur Gore, et en restituent une pate homogène qu’on se colle dans l’oignon avant de se dorer le fion.
Les Myasmes de la Deliquescence nous avait déjà mis au parfum (de gnole de contrebande et de jambon blanc à la pénicilline), mais L'innommable Remugle & la Mélopée Cavernuleuse des Râles Agoniques le répète avec encore plus de fougue de son titre interminable et de ses pistes admirables. Car les VOMI NOIR sont des esthètes de la régurgitation, des champions de l’éclaboussure, et des médaillés de l’humour de saison, rois des comparaisons anatomiques et autres champignons atomiques.
De fait, ce nouvel album découpé en vingt tranches est la preuve que le Goregrind peut être autre chose qu’un concert interrompu de gargarismes buccaux. Ici, l’ignominie est traitée avec le respect qui lui est dû, et le groove des guitares le dispute à la frénésie d’une batterie plus intelligente qu’un simple gorille blastant comme un joyeux drille.
Rendre le Goregrind trépidant et sautillant n’est pas donné à tout le monde, alors autant remercier le trio pour sa délicatesse dans la décadence. Moi qui n’ai jamais porté le Goregrind dans mon cœur en ai fait mon quatre heures, et je défie tout maniaque de la brutalité grouillante de ne pas s’abimer la gorge en hurlant ces hymnes à la débauche débridée.
Bon. Le bilan n’est pas fameux. Non seulement vous êtes encore plus pauvre et seul, mais en plus vous avez des morceaux de viande hachée plein la gueule. Oubliez immédiatement Tinder et feuilletez des vieux numéros du Chasseur Français pour y trouver une âme sœur de quatre-vingt ans ou plus. C’est dans les vieilles peaux qu’on lâche la meilleure soupe.
Titres de l’album:
01. Les Bourbillons Engorgés d'un Anthrax Orbito-Facial
02. Déluge Colliquatif des Organes Splanchniques
03. Scindé dans la Gangrenescenc
04. L'Imminence Septicémique d'une Virose Bubonique
05. Fulmineuse Infestation Plasmodiale
06. La Mangeuse de Cerveaux
07. Trypanosomiase
08. Escarrotomies de Décharge
09. Les Gourmes Ulcéronécrotiques de Staphylococcie Hémolytique
10. L'Innommable Remugle des Râles Agoniques
11. Homunculus
12. Mortification Ex Abrupto
13. Les Séquelles Cicatricielles d'un Cystocèle Incisionnel
14. Oedème Corporel Total
15. Eclosion Ozeneuse dans l'Occlusion Cérebelleuse
16. Air Vicié
17. Amputation Spontanée des Extréminités Cyanosées
18. Lymphoblastose
19. Du Marasme à l'Obsolescence
20. Inésthétique Moignon Génital (Cabal)
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
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Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30