Après les anglais de THE TREATMENT, c’est au tour des danois de LUCER de nous faire le coup du AC/DC soundalike. Vingt-quatre heures après avoir savouré Waiting For Good Luck, j’ai dégusté ce L.A Collection, qui eut été mieux baptisé d’un Sydney Connection, tant ses sonorités nous rappellent l’électricité australe de Bon, Angus, Malcolm et les autres. Vous l’aurez donc compris, si d’aventure vous lisiez cette chronique pour y découvrir une nouveauté culottée, changez de page immédiatement. Ici, c’est le Hard Rock n’Roll à l’ancienne qi domine, et en écoutant ces neuf morceaux frais et dispos, on se replonge dans le bain en fusion des frangins Young. Assez proches de l’optique d’un D.A.D de l’époque No Fuel Left/Riskin’ It All, les LUCER, les mélodies froides en moins nous offrent donc l’effort nostalgique de ce mois de juin, en reproduisant presque à l’identique les recettes largement employées par AC/DC et tous ses suiveurs. Pas de quoi fouetter un chat, puisque cette influence est capitale et d’importance depuis la fin des années 70, et il ne tient qu’à vous de vous laisser emporter ou non dans ce trip passéiste sous perfusion, qui vous plonge dans un coma de plaisir binaire.
Très lucide, Mighty Music ne manque pas de conseiller cette nouvelle sortie aux fans de ROSE TATOO et AIRBOURNE, mais il est inutile de nier que c’est bien l’ombre d’AC/DC qui plane très bas au-dessus de ces compositions. Quelques secondes de l’intro de « Make My Getaway » suffisent à comprendre l’hommage, totalement revendiqué par ces quatre sympathiques musiciens. Lasse (basse/chant), Anders (guitare/chœurs), Jona (batterie/chœurs) et Kris (guitare/chœurs) ne cherchent donc en rien à dissimuler leur passion, qu’une courte bio présente avec beaucoup de légèreté sincère. L.A Collection, malgré son nom ne traîne donc pas sur le Sunset Strip, mais bien dans les rues de Sydney, en contemplant l’héritage laissé par Angus et Malcolm.
Au menu donc, de la simplicité, de l’énergie, du fun, et des chansons qui donnent la pêche, sans chercher la complication. Toutes les nuances du Rock joué Hard sont passées en revue, de l’allusion bluesy plombée à l’envolée en burner sévèrement burnée, et le plaisir qu’ont ces quatre-là à jouer transpire des sillons de cet album pour nous inonder le front. Comme tout album sous influence qui prône l’efficacité, L.A Collection ne gagne rien à être décrit par des mots. Parler de cet album revient en effet à parler de sexe avec une femme superbe, et tient de l’exercice de style masturbatoire. On ne parle pas de sexe, on le pratique, comme on ne parle pas de Rock, on le joue. Et avec sa production sauvage et brute, cet album va séduire des milliers de fans à travers le monde, qui reconnaitront en ces musiciens les héritiers spirituels de Bon et sa troupe.
Le démarquage est donc totalement assumé, et les différences entre les deux groupes minimes. Tout au plus jugera-t-on la production de cet album plus profonde que celle de l’AC/DC des seventies, mais l’inspiration reste la même, à ce point de mimétisme qu’il est parfois difficile de savoir qui du maître ou de l’élève joue (« Vintage Rock'N'Roll »). En tant qu’œuvre originale, ce longue-durée de LUCER n’a de valeur que sa capacité à recréer des sensations éprouvées il y a fort longtemps, ou moins que ça, lorsque Power Up, le dernier album d’AC/DC nous a honoré les tympans. On y retrouve la même humilité face au monolithe du Rock que l’on respecte plus que tout, et cette envie de partager des chansons simples basées sur deux ou trois accords, mais suintant d’honnêteté. Il serait évidemment facile de balayer l’affaire d’un revers de clavier au vu de son caractère outrancièrement plagiaire, mais il serait aussi inconscient de se dispenser d’un tel plaisir sous prétexte qu’on l’a déjà entendu des centaines de fois. Lasse et les siens jouent avec les tripes, ne font pas semblant de balancer la purée, et leur mélange est corsé, mais intelligemment affiné.
Les fans à l’humeur badine s’amuseront à reconnaître tel ou tel emprunt de riff, les plus formalistes souriront parfois des similitudes un peu trop flagrantes (« Dead Man's Walk », là sincèrement, vous avez fait fort les gars…), mais tout le monde s’accordera autour du fait que ces danois sont de sacrés lascars et qu’ils mettent l’ambiance comme personne. Alors, on s’n cogne que l’intro de « Dirty Job » ressemble beaucoup à celle de « If You Want Blood », et on s’en cogne aussi que l’intégralité de l’album sonne comme un gigantesque leftover de la période Bon d’AC/DC. Si l‘on accepte le principe, on joue le jeu jusqu’au bout, d’autant que les mecs sont de sacrés musiciens qui connaissent leur bréviaire par cœur.
En tant que non-fan d’AC/DC, groupe que j’apprécie mais dont je ne possède qu’une petite poignée d’albums, j’ai adoré ce tribute-album à peine déguisé, et j’ai cru reconnaître la patte des grands esthètes qui respectent leurs idoles. Moins débridé qu’AIRBOURNE, moins roots que ROSE TATOO, LUCER joue le consensus, et espère rameuter les fans de tous les horizons dans son sillage. Il y parviendra sans peine, spécialement lorsqu’il pourra défendre son répertoire on stage, qui prendra alors toute sa dimension. De la scène émergeront alors des gerbes d’électricité, les mêmes qui s’échappent du triphasé de « Stabbed In The Kneecap », et le public réagira alors comme un seul homme.
If you want lookalikes, you got it !
Titres de l’album:
01. Make My Getaway
02. Living On The Line
03. Roll The Dice
04. Vintage Rock'N'Roll
05. Dead Man's Walk
06. Dirty Job
07. Straight To The Bone
08. Stabbed In The Kneecap
09. Out Of Touch
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