En ce moment, il fait chaud en Espagne. Très chaud même. Les conséquences du réchauffement climatique deviennent très concrètes, et beaucoup plus précoces qu’on ne le craignait. Dans un désir de tempérance et pour amoindrir la douleur subie, j’aurais pu vous parler d’un groupe de Hard mélodique ou d’AOR, histoire de faire tomber la température de quelques degrés, mais j’ai adopté la démarche inverse, en bon sadique que je suis.
Et quel meilleur vecteur d’expression que le Black Metal pour ruiner les effets rafraichissants d’un ventilateur ou d’une climatisation ? Mais attention, pas n’importe lequel. Pas ce Black mélodique abordable ou ce BM classique et supportable. Non, un Black Metal vraiment méchant, sale et cryptique, de ceux qui vous font suer dès l’intro et claquer des genoux une fois la rythmique en place. Et dans le rôle de la fournaise insupportable, MORTA, qui porte diablement bien son nom, et qui avec son premier long rend hommage à l’underground bruitiste ibère le plus sec et aride.
Tout groupe signé par le mythique et impitoyable label Signal Rex cache un secret douteux. Des prises de position fermes, une éthique bruitiste assumée. Et les MORTA n’échappent pas à la règle, et respectent le cahier des charges de leur label, avec évidemment un chant sous-mixé et capté à travers le mur des toilettes, une cacophonie agencée de façon à terrasser le moindre doute, et une foi sans faille en cette philosophie extrémiste qui traite encore le style comme le moins compromis du spectre de l’extrême.
Relativement discret depuis son émergence en 2016, MORTA, récemment devenu quatuor (Cardhen - basse/chant, Louen - batterie, Necroceron - guitare/chant et Emilio - chant) n’a pas brillé par sa constante discographique, puisque La España Negra est son premier témoignage en trois ans, depuis Funebre, premier EP qui mettait le feu aux poudres. Et si le soleil espagnol cogne comme un maréchal-ferrant sur son enclume, ce premier album réchauffe la peau d’une brutalité ouverte caniculaire.
Du Black comme on l’aime. Viscéral, implacable et grognon, brutal, hypnotique, avec des médiums sursaturés et une batterie en constant mouvement. Traditionnel dans le fond, ce premier album laisse toutefois une basse serpentine sinuer entre les mouvements, pour apporter un peu d’air bouillant dans cette pièce qui sent méchamment la perte de poids par sudation.
A cheval entre le nouveau siècle et les années 90, MORTA joue la carte de l’union, et risque de fédérer un bon paquet de tarés dans son sillage. Il faut dire que le groupe s’y entend comme personne pour incarner une souffrance patente, magnifiquement dosée d’intermèdes mélodiques vraiment prenants. Ainsi, la succession de « La Muerte Santa », totalement immonde, et « Leyenda Negra del Tiempo », magnifique acoustique espagnole alterne les humeurs avec le plaisir du contrepied permanent, et nous emmène aux confins d’un monde sombre et terrifiant, très en phase avec celui dans lequel nous vivons, et qui commence à nous faire comprendre que notre présence n’est plus indispensable.
Enregistré avec en tête un plan très précis, La España Negra dessine le visage d’une Espagne noire, faite de petites ruelles étroites et de culs-de-sac propices à une agression. Une Espagne loin des cartes-postales qu’on envoie de Barcelone vers sa famille française ou italienne, et plus proche de celle des guerres de religion, avec en prime, une profanation de La Sagrada Familia par des graffitis sataniques sans équivoque.
Toute l’affaire est donc placée sous le signe de la laideur, de la compromission et de l’acceptation d‘heures plus que sombres à venir, comme si les quatre espagnols avaient accepté le destin funeste qui les attend, et qui nous attend. Essayez d’imaginer une apocalypse au doux son de « La Caída de los Infieles », premier morceau écrasant et intense, qui situe immédiatement les débats sous le signe du pessimisme et d’une fin programmée.
Capables de se montrer allusifs à tous les sous-courants du Raw Black le moins complaisant, les quatre membres de MORTA refusent les aménagements, et se sentent à l’aise dans leur époque de catastrophes naturelles et autres surpopulation ingérable.
Pas vraiment le genre de disque qu’on écoute pour se remonter le moral, mais œuvre parfaite pour anticiper d’une fin du monde plus rapide que prévue par Météo France.
Plongez dans le marasme, et inutile de prévoir lunettes de soleil et autre crème solaire. Vous allez cramer bien velu, et c’est bien fait pour vous.
Titres de l’album:
01. Requiem por una España Fragmentada
02. La Caída de los Infieles
03. La Fé Impura de un Futuro Envuelto en Llamas
04. La Muerte Santa
05. Leyenda Negra del Tiempo
06. Mi Invierno Eterno
07. Estigia
08. Transustanciación Diabólica
Je l'ai essayé, alors que je n'écoute plus Benediction depuis beau temps. Ce sont des vétérans et le retour de popularité du Death vieille école leur vaut une certaine popularité, qui n'est pas volée au regard de cette long&ea(...)
03/05/2025, 22:39
T'as même pas le courage de dire que c'est un comportement typique de la population noire américaine, ce qui n'a aucun rapport ici.
03/05/2025, 21:41
Je précise ne rien avoir avec ce dénommé Caca qui semble péniblement tenter mon style pour faire fureur dans les commentaires. Vous manquez de style et de fond, cher Caca !Je suis top nazi ici et je vais pas laisser ma place à la médiocrité (...)
03/05/2025, 21:36
Oui c'est tellement américain cette histoire, je juge même c'est tellement un autre monde. Mais il semblerait qu'il ait, c'est peu dire, dépassé les bornes.
03/05/2025, 21:31
En France, sa mère serait tout sourire sur un cross volé devant les caméras en train de dire "qui n'a jamais fait un refus d'obtempérer".
03/05/2025, 19:37
Ou alors personne n'aurait sorti de flingue, et ça aurait fini autour d'un pastis.
03/05/2025, 16:30
Faut dire quand même qu'il n'y a rien d'plus soulant que de ramasser des putains d'feuilles hein...Surtout si c'est celles de l'aut' con !
03/05/2025, 10:09
Oui je n'avais pas précisé les causes de la mort... C'est tellement cliché comme mort pour un ricain
03/05/2025, 08:34
“According to The Daily Journal, Montana was involved in a dispute with his neighbor in South San Francis(...)
03/05/2025, 08:09
Armé et dangereux, il a été flingué par la police de SF. Visiblement il est allé jusqu’au bout du concept du nom du groupe..
03/05/2025, 08:03
Oui les subventions il suffit d'un pas qu'ils perçoivent de travers (ce qui n'est pas forcément le cas dans une scène) et t'es hors système. C'est un immense problème, peu importe ou l'on se situe économiquement, dans le syst(...)
01/05/2025, 23:51
Je suis sur le dernier de mon côté, Malignant Worthlessness, sorti cette année. Du tout bon, même si il n'y a plus l'effet découverte "c'est qui ces tarés !?"
01/05/2025, 22:41
Tout le monde voyait bien ces difficultés dans l’activité de la salle depuis la pandémie, et j’étais au courant par plusieurs biais des soucis d’un autre ordre. Les lecteurs de Metalnews savent bien que je suis un habitué des lieux depuis vingt(...)
01/05/2025, 21:22
Je sais bien que je tourne en rond mais le principale problème c'est le manque de renouvellement du public, autant j'ai maudit ces courant type metalcore/deathcore, ils apportaient un nouveau public. Je suis trentenaire et parfois je me sens jeune dans un concert black/death meta(...)
01/05/2025, 19:06