Lila Chupin, aka Vöghräth est une musicienne très occupée. La rennaise s’active au sein d’un nombre conséquent de projets, tous listés sur sa page officielle The Metal Archives. COUVENT NOIR, FOG KINGDOM, HERSENOIRE, NIGHTMARE ECSTASY, STARLIGHT SALVATION, STELLAR KINGDOM, TWILIGHT STRONGHOLD, WINTER PATHWAYS, ATTIC PRESENCE, A COLD WINTER NIGHT, CHATEAU SPECTRAL, DRAGONKEEP, FILICOPHYTA, FLAMES OF HEAVEN, FOREST MYSTERIES, FORGOTTEN PASSAGE, RITUALS UNDER THE BLOOD MOON, ROTTEN DUNGEON, ROYAUME DES BRUMES, SECRET CORRIDOR, SPECTRAL CASTLE, SPECTRAL CRYPT, THE IXTH KEY, THE WEEPING KINGDOM, VÖGHRÄTH sont les vecteurs d’expression de cette artiste omnipotente, et sont tous reliés par un point commun : leur noirceur.
Ainsi ARDENTE ne fait guère exception à la règle. Jusqu’ici, le concept ne s’était propagé que par l’entremise de nombreuses démos, de quelques splits, qui pendant quatre ans ont constitué la nourriture de sa fanbase, avide d’un premier longue-durée. Alors soyez heureuses, créatures de la nuit, puisque Lila a enfin daigné rallonger un peu ses interventions en lâchant La Nuit Éternelle, qui si elle ne l’est pas vraiment, reste toutefois plus durable que le reste de ses pérégrinations.
Oracle d’infortune ? Je ne saurais dire, mais compositrice capable et musicienne passionnée. Vöghräth se complaît dans un Black formel, animé d’intentions mélodiques, d’obédience norvégienne, mais en constant parallèle avec la scène française la plus crue, et pas forcément celle des nineties. On pense bien sûr à de nombreuses influences dans cette errance nocturne, à la recherche d’un rai de lune éclairant un vieux cimetière de province. Fielleux et vicieux, ce premier long fait la part belle au traditionalisme, et déchaîne les enfers sur terre, qui n’en avait pas vraiment besoin.
En cinq titres seulement, La Nuit Éternelle célèbre un sabbat encapuchonné, quelque part en périphérie de Rennes, un soir d’hiver plus rude que la moyenne. L’ambiance est donc mi gelée, mi surchauffée, et si le rythme reste bloqué sur du véloce, si les guitares geignent en avant-plan, Vöghräth nous fait cadeau de soli tout à fait acceptables, évidemment souillés par une production acide qui a renvoyé les graves dans l’autre-monde.
Il faut donc aimer son BM un peu raw pour apprécier les mésaventures d’ARDENTE. Mais attention : la musicienne, bien qu’attachée à son underground ne nous prend jamais pour des cèpes, et ne confie pas son sort à du matériel fatigué d’occasion. Non, le propos est intelligible, les plans discernables, et le tout très logique. C’est donc dans la forme que la méchanceté crasse s’articule, avec en avant, ce mixage infernal qui brise toutes les fréquences pour n’en garder qu’une, et la plus stridente possible.
Les tympans sont donc mis à rude épreuve, mais cette manière de rendre mélodique un Black Metal aussi cruel a quelque chose de vraiment attachant, voire de fascinant. Et lorsque Lila porte à ébullition toute son imagination, elle déroule la grandiloquence d’un immense instrumental de plus de dix minutes, encore plus âpre que le reste du métrage. J’avoue que cette longue déambulation m’a transporté, comme si la légende nordique s’offrait des vacances dans notre beau pays pour en explorer les mystères. Aussi classique qu’il n’est singulier, ce premier album réserve donc de belles surprises, emballées dans du papier recyclé, mais qu’il est très agréable de déchirer.
A l’image de sa pochette monochrome au violet obsédant, La Nuit Éternelle travestit les couleurs et module les émotions, pour ne pas rester prisonnier de son éthique pointue et élitiste. On peut résolument rester attaché à ses valeurs misanthropiques, et pondre un disque pertinent et attachant. Cette violence exacerbée qui parfois explose dans une gerbe de fleurs pourries donne lieu à des interventions cathartiques (« Larmes Ètoilées (Scintillant À Travers La Nuit Èternelle) »), qui nous rappellent pourquoi le véritable BM ne peut s’accommoder de concessions trop poussées.
ARDENTE prêche pour sa chapelle, et ne se cache pas derrière ses buissons. Non, son petit miracle est d’avoir enfanté d’une bête monstrueuse et romantique avec un budget minimal, et de tenir la route sans accepter de se fourvoyer. Je respecte ça, mais aussi l’intransigeance en termes de qualité de la part d’une musicienne dont on n’a pas fini d’entendre parler.
Titres de l’album:
01. Flammes Et Destruction
02. De Sang Et De Pierre
03. Diluviennes Angoisses
04. Souvenirs Des Terres D’émeraude
05. Larmes Ètoilées (Scintillant À Travers La Nuit Èternelle)
Je rejoins en partie Arioch91...le chant? Et la production? Ca manque d'âme je trouve, en tout cas si je compare à "Darkness Descends" ( oui, c'est le seul album que je connais d'eux....)....
14/04/2025, 14:35
Un petit message hors sujet mais bon, je regrette en effet la disparition du Fall of Summer...
14/04/2025, 14:30
Bon ça me parle déjà plus que leurs dernières sorties, on retrouve un peu d'adhérence dans les guitares, à voir !
14/04/2025, 07:29
La différence de style n'est pas surprenante, ils n'ont jamais refait le même album. Mais ça rend mou, fatigué, sans inspiration... et décevant après une si longue attente. Espérons que le reste soit meilleur.
13/04/2025, 12:10
@DPD je suis d'accord avec toi et c'est vrai que dans le genre, Vektor est l'un des rares groupes à avoir proposé quelque chose de neuf. Pour ma part, je rajoute également Power Trip qui, même s'il ne propose rien de foncièrement neuf, a un gr(...)
13/04/2025, 07:58
Arioch91, c'est juste que le thrash basique on a largement fait le tour, depuis une trentaine d'années en fait. Vektor avait remis un coup de boost dans la scène avec ses tendances progressives et autres, mais il semblerait que le mec était pas sympa dans sa vie pri(...)
13/04/2025, 02:02
Grosse déception pour ma part.C'est sûr que faire poireauter les fans après 34 ans, l'attente est forte et surtout, on attend LE truc qui va tout niquer.Mouais.Je passe sous silence la cover qui pue l'IA à plein nez.Qu'est(...)
12/04/2025, 18:53
Ouh que c'est bon ça !!! !!! !!!Un truc qui puise à mort dans les 90s !NECROMANTIA et BARATHRUM en tête... ... ...
11/04/2025, 09:36
Je veux bien que la société polonaise soit différente, mais ses provocations à deux balles passent pour du Manson 20 ans trop tard, c'est tellement commun..
10/04/2025, 16:41
Juste une remarque, je suis pas au courant des lois françaises, si j'ai outrepassé mes droits vous pouvez virer ce commentaire pas de soucis.
10/04/2025, 15:17
Cher Emptyrior, je suis juste homophobe, voilà tout. Il y a des gens comme ça que veux-tu. Mes excuses si tu es blessé par mes propos, j'espère que tu sauras t'en remettre.
10/04/2025, 15:04
@ DPD : Certaines personnes ne comprennent en effet pas ce qu'implique une guerre, et se permettent de faire tranquillement des commentaires dans leur canapé en mettant pays agresseur et pays agressé dos à dos. L'ignorance et la bêtise n'ont aucune limite(...)
09/04/2025, 23:31
Emptyrior, va donc écouter Taylor Swift si tu veux un safe space
09/04/2025, 05:02
"Des soli qui n’en sont pas et font passer les débuts de KREATOR et SODOM pour des examens de conservatoire" ha ha !Ce groove nihiliste encore. Le pied.
08/04/2025, 22:52