Attiré par un flyer reçu d’un label, j’ai décidé de me pencher sur une réédition pour le moins alléchante. Il faut dire que le groupe en question a l’art du teasing et de la formule choc. Jugez par vous-même :
Un multivers de formes artistiques centré autour d’un groupe de Black Metal à chanteuse formé en 2019.
Bon, je l’avoue, c’est principalement le a female-fronted Black Metal band qui m’a décidé à vous parler du cas de SUKKHU, étant particulièrement friand de vocalises féminines et autres hurlements de demoiselle remontée. Niveau factuel, SUKKHU s’est bien formé en 2019, mais a patienté jusqu’en 2021 pour nous exposer ses vues sur un Black Metal à forte connotations nineties. Cet album, le seul pour le moment, a d’abord été publié à compte d’auteur en décembre 2021, avant d’être réédité par Nigredo Productions, label célèbre pour son amour du chaos underground. Et en guise de labyrinthe, nous avons droit à un voyage nocturne surveillé par le malin lui-même, qui n’aime rien tant qu’observer ses disciples répandre la mauvaise parole.
Ainsi, Morgause (chant), Megiddo (batterie) et Ego BMK (guitare/basse/composition) nous offrent un joli retour dans le temps et l’espace, leur Black Metal rappelant clairement la scène anglaise des années 95/99, mais aussi les racines norvégiennes de la même époque. Sans vraiment chambouler le game, ni se révéler comme créature dangereuse, le trio joue avec ses armes, simples, sa technique, rudimentaire, et son imagination, sombre, pour brosser de petites vignettes horrifiques et blasphématoires.
N’hésitons pas et ne tergiversons pas. Labyrinths n’a rien d’extraordinaire, et ne peut prétendre accéder à la première division. Ce BM d’obédience classique utilise toutes les ficelles du genre, entre riffs congelés et rythmique affolée, la voix écorchée de Morgause s’occupant de plaquer une atmosphère mystique sur le tout. Les morceaux tiennent la route, le concept est traditionnel, mais autant avouer que SUKKHU ne fait la différence que sur les morceaux en mid, qui développent l’argumentaire le plus ténébreux.
Il faut donc attendre « Of Thousands Souls » pour que l’album décolle, et propose quelques arrangements intéressants. Ce titre, porté par la voix de sa chanteuse est poisseux, parsemé de chœurs vraiment laids, et incarne le haut-fait de cette première partie d’album, délimitée par la transition instrumentale et percussive « Homecoming » (qu’on aurait d’ailleurs pu trouver sur un album 90’s de KING DIAMOND).
Le côté violent est plus routinier, sans surprises, si ce n’est le jeu d’un batteur qui refuse les blasts pour se concentrer sur un tempo rapide, mais raisonnable. Si la sensation d’avoir déjà entendu ça des dizaines de fois vous étreint, pas de panique, rien de plus normal. Produit assez crument, Labyrinths assume sa standardisation et se fait plaisir avec pas grand-chose. On pense parfois à un DARKTHRONE d’Halloween, qui aurait troqué sa misanthropie forestière contre un sac à malice rempli de bonbons légèrement poivrés.
Pas mauvais, mais désespérément prévisible. Voici le constat qu’on peut tirer d’une telle réalisation, qui n’est ni plus violente, ni plus sauvage, et encore moins plus audacieuse que la production lambda qui occupe les colonnes des webzines tout au long de l’année. On aimerait se motiver pour accorder au trio le bénéfice du doute, en extrapolant sur des capacités éventuelles, mais on peine à s’attacher à des morceaux si génériques qu’on les croit issus des expériences d’un docteur Frankenstein Black Metal, assemblant des parties de corps pour donner naissance à une créature type.
Heureusement, « Dark Side of Light » et son côté doomy nous extirpe de notre léthargie, grâce à un habile jeu de riffs acides à la MAYHEM, et à l’incarnation d’une vocaliste à l’aise dans son rôle de sorcière satanique qui susurre, module, mélodise, avant de nous les râper menues avec sa gorge abimée. Il serait de bon ton que SUKKHU abandonne ses réflexes conditionnés pour se focaliser sur ses points forts, afin de produire une musique théâtrale et gothique, beaucoup plus séduisante et inquiétante (« Aurora Ultima », meilleur titre de l’album, et de très loin).
De là, on peut se demander l’utilité d’une telle réédition, alors que de nombreux groupes méritants surnagent dans les eaux d’un underground qui filtre de manière aléatoire. Quiconque à la réponse peut écrire à la rédaction, en joignant deux timbres en lettre verte.
Titres de l’album :
01. Labyrinth of Fog
02. Gaillard
03. Purify by Fire
04. Of Thousands Souls
05. Homecoming
06. The Murrain
07. Invocation
08. Dark Side of Light
09. Aurora Ultima
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