On connaît bien Terry Ilous dans nos contrées, puisqu’il fut la moitié de la moitié française d’YXZ, groupe franco-américain s’étant fait remarquer à Los Angeles à la fin des années 80, via deux albums de Hard Rock classique et classieux impeccables. Les fans n’ont donc jamais vraiment oublié ce fantastique vocaliste à la puissance notable, d’autant que le chanteur s’est ensuite illustré au sein du monstre GREAT WHITE. Aujourd’hui membre de l’écurie Frontiers, Terry revient sous les feux de la rampe accompagné par un autre musicien capé de la scène, le bassiste et producteur Fabrizio Grossi (Glenn HUGHES, SUPERSONIC BLUES MACHINE, Eric GALES), pour un nouveau projet mis sur les rails par ce bon vieux Serafino.
LAND OF GYPSIES, et son clin d’œil plus que prononcé à Jimi HENDRIX est donc le nouveau poulain sur lequel le label Italien mise une partie de ses deniers, et pour l’occasion, Frontiers n’a pas lésiné sur les superlatifs pour promouvoir son nouveau concept. Outre Terry et Fabrizio, nous retrouvons au line-up le solide batteur Tony Morra, mais aussi le fantastique guitariste Serge Simic (THE SLAM, SUPERSONIC BLUES MACHINE), ce qui donne à LAND OF GYPSIES de dangereuses allures de supergroupe, certes de proportions modestes, mais aux CV notables.
Le résultat est évidement à la hauteur des attentes éventuelles, avec une fois encore un Hard-Rock de compétition, de celui qui permet à Terry d’aller puiser au plus profond de ses cordes vocales le feu sacré, ce même feu qui lui a permis de transcender les riffs formels d’XYZ ou les tubes passés de GREAT WHITE. Inutile donc de tergiverser, inutile de faire mystère des influences, puisque ce premier éponyme lorgne méchamment du côté des seventies et d’un Hard bluesy joué avec le cœur et les tripes, proposant des chansons simples dégoulinant de feeling électrique, à la manière d’un WHITESNAKE pas encore passé du côté obscur de la force US, ou d’un GREAT WHITE des grandes années, le Blues en étendard, et le groove en botte secrète .
LAND OF GYPSIES est donc à réserver aux nostalgiques des eighties qui se souvenaient déjà des enseignements de seventies, et si tous les morceaux sont bâtis sur le même moule, le feeling, l’interprétation live au biseau, et l’investissement collégial font de ce premier album une vraie réussite, certes s’inscrivant dans un patrimoine nostalgique évident (GRETA VAN FLEET, GRAVEYARD, BLACK COUNTRY COMMUNION), mais suffisamment frais pour trouver sa place dans vos playlists les plus personnelles.
Terry s’exprime d’ailleurs au sujet de ce projet, et ne cache pas son enthousiasme :
Toute ma carrière a été consacrée à créer la meilleure musique possible pour les fans. LAND OF GYPSIES me permet de me concentrer sur la musique et d’évoluer en tant qu’artiste, tout en étant capable d’imposer mon travail au niveau national et international. Je suis très honoré de rejoindre une équipe aussi talentueuse et je suis impatient de voir ce que 2021 va m’apporter. Attendez-vous à entendre beaucoup plus de choses de ma part et de celle de Frontiers à l’avenir
Content de faire partie d’un groupe viable, signé sur un label reconnu, on peut le comprendre, surtout lorsqu’on laisse la musique do the talking. Dès « Believe », le ton est donné, la basse lourde et ronde, l’orgue délicieusement seventies, la guitare menaçante en arrière-plan, et l’ambiance FOREIGNER très prononcée. On se croirait revenu à la fin des années 70, lorsque les combos cherchaient le meilleur moyen de combiner guitares saignantes et mélodies radiophoniques, et si immédiatement, l’ombre du grand David Coverdale plane au-dessus du projet, Terry parvient de sa voix mimétique à tenir la distance et la comparaison avec WHITESNAKE.
Le principe est donc connu d’avance, beaucoup de riffs bluesy en arabesques, une rythmique solide, une basse qui sinue entre les espaces, et un chanteur à l’expérience et aux épaules assez solides pour soutenir le tout. Fabrizio Grossi le dit lui-même, le point de focalisation de LAND OF GYPSIES c’est cette voix, un peu éraillée, un peu voilée, qui transcende le classicisme pour se rapprocher d’un résumé Classic Rock de grande classe, et autant dire que le grand Terry ne déçoit pas. Il dynamite l’excité « Shattered », empèse le lourd et suintant « Trouble », et nous ramène au meilleur du Hard-Rock basique, celui là-même que les dinosaures des seventies popularisaient avant que leurs descendants légitimes des eighties ne l’impose dans les charts.
No bullshit, telle pourrait être la devise d’un album honnête, simple et direct, sans fioritures, qui privilégie l’âme sur l’intention. On ne peut nier que la facture formelle de l’ensemble ne lui permet pas vraiment de se distinguer de la masse nostalgique autrement que par le métier des musiciens impliqués, mais on ne peut réfuter le caractère sincère et essentiel d’une réalisation qui colle à une éthique séculaire. Et avec quelques déviations simples, dont les cordes discrètes et l’émotion de « Rescue Me », qui a de faux-airs de power-ballad à la TESLA/WHITESNAKE, ou l’Americana prononcé de « Ordinary Man », LAND OF GYPSIES impose son point de vue sans forcer.
On se laisse donc porter par le voyage pendant quarante-cinq minutes, appréciant cette basse omniprésente et caressante, nous délectant de ces quelques arpèges plus sensibles, et surtout de cette voix, unique, forte, marquée par les années mais encore plus touchante de fragilité dans les moments les plus calmes (« Run Away »), témoignage vivant d’une longue carrière entamée dans les années 80, et qui continue encore aujourd’hui.
Sans déstabiliser, LAND OF GYPSIES fédère de sa qualité, et impose la patte Frontiers sur le terrain du Hard classique et classieux. Le talent suffit parfois.
Titres de l’album:
01. Believe
02. Shattered
03. Trouble
04. Give Me Love
05. Somewhere Down The Line
06. Rescue Me
07. Ordinary Man
08. Run Away
09. Long Summer Day
10. Rambling Man
11. Get It Right
J'ai bien fait de lire la chronique, parce que l'idée d'entendre Terry à nouveau me plait beaucoup. J'avais zappé cette sortie, en particulier parce que la pochette si laide ne m'avait pas donné envie du tout... Merci donc d'en avoir parlé, j'ai commandé la chose.
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Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
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