Le Temps Peste, l’or rage, et la tonne erre. Veuillez excusez cette introduction pitoyable, mais j’avoue que je ne savais pas comment m’excuser d’avoir traité du cas de ce premier LP avec tant de retard. Noyé dans le dossier sans fond de mes chroniques éventuelles, s’était caché cette première œuvre du projet canadien MAUDIIR, qui avec ses deux II se démarque volontairement. Ce projet sombre est une fois de plus un one-man-band, puisqu’on sait les musiciens vraiment extrêmes assez misanthropes, et Frédéric Bergeron, alias F pour les intimes ne fait pas exception à la règle. C’est donc seul que ce musicien du grand nord a élaboré ces cinq pistes, qui a défaut d’un timing de longue-durée proposent un métrage de EP honorable. Il est simplement dommage qu’au regard de mon temps de latence, Frédéric ait déjà pu donner une suite à ses aventures avec un nouvel EP paru cette année, mais après tout, un peu de publicité, même tardive est toujours bonne à prendre.
Pas grand-chose à raconter sur MAUDIIR formellement, puisque même le Bandamp du concept se montre peu disert. Tout au plus apprenons-nous que Frédéric s’épanche aussi musicalement dans des à-côtés totalement différents, dont le projet plus Prog/Thrash TRINITY BLAST. Vous ne serez donc pas étonnés d’apprendre que malgré mon classement, Le Temps Peste n’est pas à proprement parler un pur effort BM, mais bien une sorte d’exutoire en Crossover qui permet à l’auteur/compositeur d’assouvir ses divers penchants. Il parle lui-même d’un Blakened Thrash, tendance très en vogue depuis quelques années, et d’ordinaire pratiqué par des sud-américains déchaînés. Mais la musique de Frédéric n’a pas grand-chose à voir avec les exactions brésiliennes les plus salaces et bestiales, sa musique étant d’une précision redoutable dans la cruauté.
Pour être plus clair, la base de travail de notre ami canadien repose sur une structure Thrash qu’il malmène de son chant à la Jeff Walker, le tout enrobé dans une production très claire. Bon guitariste, Frédérique en profite pour placer de nombreuses plages instrumentales qu’il comble de soli très persuasifs et mélodiques. Le mot est lâché, malgré son artwork en noir et blanc et ses tendances nihilistes, MAUDIIR reste fondamentalement mélodique, et ne se perd pas dans le chaos d’un BM trop sourd et diffus. Ce qui n’empêche pas le concept de se servir largement dans les coffres de l’inspiration du Metal noir, avec en exergue des blasts assez réguliers, et cette voix évidemment raclée.
Mais les riffs, les structures répondent plus volontiers à la complexité du Thrash le plus démonstratif évoquant parfois une version en négatif des magiques CORONER, toutes proportions d’humilité gardées. J’en veux pour exemple le tonitruant « Wasteland », qui après une intro supersonique nous renvoie à la période bénie de R.I.P des suisses, avec enchevêtrement de parties de guitare ciselées et cassures rythmiques mesurées. Alors, entre Thrash, Heavy évolutif et Black personnel, MAUDIIR tire bien son épingle du jeu, et parvient même de son formalisme de mise en place à éviter la datation trop précise. On peut penser le projet versé dans l’old-school, puisqu’on retrouve aussi des inflexions caractéristiques du BATHORY le plus basique et Viking, et des réflexes datant de l’orée du bestial sur le marché de l’extrême.
Un produit solide donc, pour un musicien discipliné qui ne se perd pas en route. Certes, le tout est encore un peu uniforme, la production parfois déficiente avec cette basse qui bouffe la guitare lors des passages instrumentaux, et cette programmation rythmique pas toujours heureuse dans les passages les plus intenses. Mais vous trouverez largement de quoi ébouriffer votre tignasse, et surtout une façon de lâcher un épilogue ambitieux et progressif avec le très malin et sinueux « Snakes of Creation ». Loin de se contenter de doubler la guitare avec ses lignes de basse, Frédéric tisse des ponts harmoniques, casse l’évolution de breaks solides, et reprend le rythme en imposant sans ambages ses idées. Une prise de contact sympathique donc avec MAUDIIR, side-project valable pour un musicien boulimique de travail, qui renvoie une image très positive de lui-même.
Titres de l’album:
01. Product
02. Abuse The Used
03. Wasteland
04. Surge of Fire
05. Snakes of Creation
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