Des américains qui jouent comme des suédois, tout en restant aussi glauques et peu avenants que des sudistes découvrant les joies du NOLA noyé dans une tempête de HM-2, je ne suis pas contre, et même mieux : je suis pour. C’est en tout cas de cette façon que j’ai envisagé l’écoute de ce premier EP/Démo des FLESHDRIVER, qui se présente sous des auspices cruels, et qui déborde pourtant de groove. Rien à signaler à propos du combo, qui se contente d’un Bandcamp, réfute les théories promotionnelles de Facebook, et ne prend même pas la peine d’indiquer quelques influences ou une quelconque bio. Alors imaginons les émergeant d’un marais près de Tallahassee en Floride, en train de filer à bouffer à un alligator de taille respectable, tout en faisant un barouf d’enfer lorsqu’ils ont cinq minutes. Car faute de groupe, c’est plutôt un duo auquel nous avons affaire, constitué de Tyler Denslow au chant et à la guitare, et de Quinn Riley à la batterie. Dans les faits, cette démo/EP s’est vu précédé de deux singles histoire de tâter le terrain, mais il n’était point besoin d’un enquête de marché pour savoir que ces cinq morceaux allaient faire la joie de tous les psychopathes Death de l’histoire, et pas seulement ceux biberonnés au gerbi floridien. Bien loin des premiers jets de bile de DEATH, OBITUARY et consorts, les FLESHDRIVER se rapprochent évidemment plus de la rigueur congelée des NIHILIST, ENTOMBED et GRAVE, sans pour autant renier la capacité américaine à transformer la mort imminente en danse de Saint-Guy se devant d’être groovy ET morbide à la fois.
En résulte un truc vachement court, mais à l’impact immédiat et énorme. La guitare ne fait pas semblant de planter ses riffs en congères dans les globes oculaires, et si la batterie est classique de sa frappe, elle reste d’une solidité à toute épreuve. Le tout est vilain, sale, méchant, et à de faux airs de séance de torture au soleil implacable de la culture Death des origines. D’ailleurs, « Leech » nous prend direct dans la face de son rythme pachydermique et de son riff redondant comme des travers de porc. Doté d’un son incroyablement clair et puissant pour ce genre de réalisation, Leech est un classique en devenir, et une entame de carrière sous les auspices du sadisme traditionnel le plus appréciable. Blindé d’arrangements, de sifflantes et de cris sourds en arrière-plan, cette petite BO pour flick slasher en manque de distributeur, le format déroule sa vilénie sans complexe, et propose en quelque sorte une adaptation US des standards en vogue dans la Scandinavie des années 90. On a parfois même le sentiment d’un split fondu entre DISMEMBER et EYEHATEGOD, tant les deux écoles confrontent leurs théories en permanence, et malgré l’insistance de quelques blasts et autres aplatissements de double grosse caisse, l’ambiance est malsaine comme un virus qui traine dans l’air suffocant, ou comme une armée de mouches à miel se posant sur un vieux bout de bœuf avarié. Le chant de Tyler Denslow est évidemment ignoble et méchamment enterré dans la boue d’un mix spécialement agencé pour coller les miquettes, et un morceau comme « Soul Thirst » reste probablement ce qui se fait de mieux dans l’underground actuel.
Aucune place n’est laissée au silence ou aux respirations, la guitare est omniprésente, simple et efficace, mais parfois vicieuse et de biais, et l’atmosphère dégueulasse qui émane des morceaux donne clairement envie de regarder un dessin-animé pour oublier toutes ces horreurs. Avec seulement un quart d’heure au compteur, les deux floridiens donnent un bon aperçu de tout ce qu’ils savent faire de plus crade et percutant, et chaque entrée à son importance, que la violence soit ouverte (« Kingdom of Rats »), ou plus nuancée pour adopter les contours du CARCASS le plus à cheval sur ses théories Heavy Metal (« Morte Agitur »). Moche comme un enterrement à la sauvette avec des fleurs piquées sur une autre tombe, méchant comme un mauvais coup anticipant la mort de tous les personnages dans d’atroces souffrances, Leech est un concentré de haine pure qui n’est pas sans rappeler les exactions les moins pardonnables d’ACID BATH et FETISH 69 (« The Golden Calf »), un truc qui laisse l’âme chargée et l’estomac un peu trop relevé au niveau du menton. En tout cas, qu’il soit démo ou EP, ce premier truc est hautement recommandable, et devrait être diffusé dans toutes les institutions mentales du pays. De quoi se passer une camisole psychologique pour ne pas devenir complètement flingué et canarder tout ce qui bouge, petites bêtes innocentes et vieilles dames incluses.
Titres de l’album:
01. Leech
02. Soul Thirst
03. Kingdom of Rats
04. Morte Agitur
05. The Golden Calf
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