Il y a presque 40 ans, les L.A. GUNS se sont imposés comme les rois incontestés du Sleaze sur Sunset Strip et, à terme, du monde. À l’heure actuelle, la plupart des groupes dans leur situation se contenteraient de se reposer sur leurs lauriers rock‘n’roll et de jouer les tubes en boucle pour les fans. Au lieu de cela, L.A. GUNS, dans son style le plus pur, s’attaque à la sortie de son 15e album studio le 4 avril, Leopard Skin, sur Cleopatra Records.
On peut difficilement mieux résumer la situation, de façon très factuelle et sans parti-pris de qualité. Quatrième album studio depuis la réunion des membres fondateurs du groupe, Phil Lewis et Tracii Guns, Leopard Skin développe un concept intéressant, joyeusement expliqué par Tracii lui-même :
On dit qu’un léopard ne change jamais de taches. Mais même ainsi, ils ont un million de taches différentes. Et elles sont toutes uniques. C'est la même chose avec L.A. GUNS. Nous ne pouvons pas nous débarrasser de notre peau de léopard, mais il y a beaucoup de points différents dans ce groupe.
Sans aller jusqu’à abonder complètement dans le sens du leader, la cohésion entre ses albums parlant d’elle-même, autant dire que la bête californienne a encore des choses à dire, ou du moins, à répéter avec pas mal de brio. Flanqué de son lieutenant historique au chant, et bien entouré par un line-up solide et dévoué (Ace Von Johnson: guitares, Adam Hamilton: batterie et Johnny Martin: basse), Tracii s’est encore une fois appliqué à laisser le naturel le guider, lui qui affirme ne jamais savoir quelle direction ses albums vont prendre. Mais son public n’est guère dupe. Ce Hard Rock’n’Roll qui a permis au groupe de faire partie de la première ligne Sleaze des années 80 est toujours d’actualité aujourd’hui, et nous permet de nous immerger dans les souvenirs californiens les plus tenaces.
Deux ans à peine après le déjà très bon Black Diamonds, L.A. GUNS remet le couvert sur la table de Cleopatra Records, label réputé pour sa diversité et ses stars incontournables. Les deux têtes pensantes reviennent donc pour accueillir leurs invités, en dressant un repas de grande classe. Pas de révolution, juste de la sincérité et de la passion, et cette envie viscérale de retrouver l’esprit frondeur des premières années du Sunset Strip estampillé Glam et Hard Rock de qualité.
Production seventies en bandoulière, chansons simples mais efficaces, ce quinzième album est tout sauf une surprise, et plutôt une confirmation. Les deux compères ne sont jamais aussi efficaces qu’ensemble, bien qu’ils aient produit des œuvres intéressantes chacun de leur côté. Mais la guitare de Tracii reste la maîtresse officielle de Phil Lewis, qui donne une fois encore du coffre, allant jusqu’à pousser des soufflantes à la Steven Tyler sur le bien-nommé « The Grinder ».
Les fans seront donc aux anges en découvrant cet album, humble dans le fond, mais généreux dans la forme. Tout est là, ces chœurs populaires et symptomatiques du genre, cette guitare un peu traînante qui rend hommage aux STONES à sa façon, cette gouaille naturelle des groupes qui ont connu tous les honneurs, mais aussi cette envie de bien doser l’effort, pour titiller la corde sensible d’un Rock plus généraliste, sans trahir l’allégeance des tatouages gravés à vie. Ce qui nous donne de jolis moments de sensibilité, sur « Hit and Run », délit de fuite qui assume les embardées d’hier en regardant dans le rétro, faisant très attention à observer chaque ride qui plisse le visage.
L.A. GUNS était sans doute le groupe le plus accessible et humain de cette génération spontanée. Entre les frasques de GUNS N’ROSES, l’ancien amant, la morgue juvénile de POISON, le psychédélisme d’ENUFF’Z’NUFF, et la revendication de paternité des propriétaires FASTER PUSSYCAT, le quintet a toujours fait preuve d’un certain détachement, refusant cette course à la débauche que ses concurrents/amis essayaient de gagner coûte que coûte. Nul besoin de rodomontades, la musique parle d’elle-même, et cette cuvée 2025 est savoureuse, un peu relevée en bouche, mais sans brûler l’estomac.
Dégobiller backstage n’est plus une option quand on atteint un âge respectable. Tout le monde l’a compris, et si les héros d’antan entament régulièrement des tournées de stades en misant sur trois ou quatre noms connus, les GUNS enregistrent leurs tripes et leurs souvenirs, pour proposer les chansons les plus attachantes et les plus sincères. On le sent parfaitement sur le binaire réglementaire « Don’t Gimme Away », qui use d’un riff simple mais symptomatique, avec en décoration d’intérieur ces syncopes que le groupe affectionne tant.
Tranquille, mais pas pépère pour autant, Leopard Skin a le pelage un peu usé, les tâches un peu passées, mais garde cette rage qui en fait l’un des prédateurs les plus voraces. Ce motif qui a orné des pantalons bien trop serrés, des bas troués et autres fanfreluches d’été est ici considéré comme un gimmick du passé, qui fonctionne toujours conjugué au présent. « I’m Your Candy Man » offre les glaces à deux boules, avec un peu plus de finesse, « Runaway Train » revisite le Country & Western avec beaucoup de fun et d’entrain, mais « Following the Money » continue sur cette lancée 80’s qui sait encore faire danser. Ne manque plus qu’un bon piano bastringue pour compléter le tableau, et souligner les lignes vocales de Phil avec quelques notes bien frappées.
Sans se poser en tant qu’œuvre incontournable, Leopard Skin est le type même d’album sympathique que l’on joue non pour se souvenir de sa jeunesse, mais pour la retrouver à un âge avancé. Il n’y a aucun mal à porter un perfecto à cinquante ans, tant qu’il n’est pas à franges. Los Angeles sort à nouveau ses flingues, mais plus par habitude que par conviction. La guerre du Sunset est finie depuis trop longtemps.
Titres de l’album:
01. Taste It
02. Lucky Motherfucker
03. The Grinder
04. Hit and Run
05. Don’t Gimme Away
06. I’m Your Candy Man
07. Runaway Train
08. Following the Money
09. The Masquerade
10. If You Wanna
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Imagine un concert avec Maiden Slayer Megadeath et Metallica, imagine à quel point se serait de la merde.
15/04/2025, 08:17
Et va te faire foutre avec ton histoire de masque à la con, comme si je cachais quelque chose.
15/04/2025, 07:56
J'en ai juste marre des nostalgiques à la con qui sont incapables de tourner la page. Tu aurait une reformation avec tout les membres de ton groupe que tu aimais ado en fauteuil roulant que tu aurais un public pour dépenser 500 balle le ticket. Oui c'est à charge..
15/04/2025, 07:52
Les masques tombent. Je vois. Ton post n'a donc aucune crédibilité vu que c'est à charge. On se demande donc bien quel est son intérêt ici. Un mystère de plus. Comme si moi j'allais poster sous un groupe ou sous un style dont je me balec. Br(...)
15/04/2025, 06:37
Tu as des mecs qui déboursent une fortune pour aller voir les vieillards de Black Sabbath jouer péniblement, à un moment il faut tourner la page désoler, pareil pour Maiden et compagnie.
15/04/2025, 05:15
Oh mais si ça ne tenait qu'à moi tout ce qui est heavy ou thrash speed et compagnie c'est poubelle. On a poussé le metal plus en avant, ces reculs nostalgique d'adulescent c'est pas pour moi.
15/04/2025, 05:06
On reconnaît quelques intonations de Rinehart mais a l'instar de Doty, qu'on a pu entendre sur des réenregistrements, ça sonne pas terrible. Bon attendons tranquillement l'album.Par contre pas d'accord avec les posts précéde(...)
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Je rejoins en partie Arioch91...le chant? Et la production? Ca manque d'âme je trouve, en tout cas si je compare à "Darkness Descends" ( oui, c'est le seul album que je connais d'eux....)....
14/04/2025, 14:35
Un petit message hors sujet mais bon, je regrette en effet la disparition du Fall of Summer...
14/04/2025, 14:30
Bon ça me parle déjà plus que leurs dernières sorties, on retrouve un peu d'adhérence dans les guitares, à voir !
14/04/2025, 07:29