Antiq Label a toujours eu le don de dénicher des groupes fascinants, avec pour seul leitmotiv : l’originalité et l’efficacité artistique. Et en signant les montpelliérains de SILHOUETTE, le label angevin ne s‘est encore pas trompé. Conçu à la base comme un one-man-band dirigé par Achlys, le projet a évolué vers un véritable groupe, et une idée assez pertinente : créer une synergie entre un chant féminin clair et un autre plus symptomatique du Black et du DSBM. Nous pouvions donc nous attendre à des expressions contraires débouchant sur une osmose logique, et c’est exactement ce qui se passe sur ce premier album, aussi intrigant qu’enivrant.
Toujours aux commandes, Achlys a donc composé des morceaux dans cette optique, accompagné dans son entreprise par la chanteuse Ondine, mais aussi par Yharnam, du groupe GLUMURPHONEL qui se partagent donc les vocal duties. Outre ce trio de base, nous retrouvons l’énigmatique Grise à la basse, Xes (HORROR WITHIN) à la seconde guitare et Zhand (ETERNAL HUNT) à la batterie, soit un quintet complet qui pourtant, malgré les ambitions, les capacités individuelles et l’investissement, signe un premier jet aux proportions très modestes ne dépassant qu’à peine la demi-heure de jeu.
Peut-être était-ce suffisant pour exprimer les points de vue, toujours est-il que cette brièveté est frustrante au vu des idées exprimées qui auraient demandé plus de patience et de développement. Et en prenant en compte une intro et une outro, certes magnifiques, le tracklisting est donc réduit à cinq véritables morceaux pour une œuvre qu’on aurait pensé plus complexe. Les lignes en sont tracées dès « Ascension » qui laisse Ondine nous rappeler au bon souvenir d’ELEND, mais c’est évidemment « La Première Neige » qui impose le parti-pris avec plus d’emphase. Cette guitare hivernale à la distorsion fatiguée nous introduit à un monde figé, de beauté enneigée, et si les parties BM tardent à dévoiler leurs intentions, cette entrée en matière nostalgique et douce nous plonge dans un rêve cotonneux, de ces hivers étranges à la brume épaisse, d’où émanent les chants des anciens.
Immédiatement, le contexte frappe, et le court voyage s’annonce romantique et morbide, avec toujours en exergue cette opposition entre des passages calmes hérités de THE GATHERING ou SUSPIRIA, et des soudaines crises de colère BM avec un chant masculin raclé, qui se replonge dans les souvenirs malsains de la scène BM nordique.
L’équilibre entre l’apaisement et la haine est donc assez probant même si les passages délicats se veulent plus nombreux. Ondine fait des merveilles sur « Interlude », moment de grâce Folk qui peut même évoquer DEAD CAN DANCE, mais le mal reprend vite ses droits via l’amer et distordu « Les Retranchements », qui renoue avec cette synergie si chère à Achlys. On pense même à une exaction BM des MARQUIS DE SADE ou de MARC SEBERG, et l’originalité, d’ordinaire si difficile à intégrer à un contexte d’efficacité, est ici traitée avec beaucoup d’ingéniosité et de candeur. Cette dualité apparaît évidence lorsque le chant se durcit et que la batterie retrouve l’impulsion la plus brutale, mais ces moments de colère, loin d’être gratuits, sont agencés de façon à créer une véritable dualité.
Et de dérive nocturne en rêverie diurne, le chemin nous mène irrémédiablement jusqu’à cet acmé, long de plus de sept minutes, qui laisse plus de place à l’expression noire, via à un binaire assez marqué et à des riffs purement norvégiens dans l’âme. « L'Étreinte de la Chute » est donc un tourbillon qui nous précipite au fond de l’abime, croisant au hasard des spectres des traces d’ongles sur la pierre, des tâches de sang sur les parois, mais le choc est bien évidemment amorti par le retour à la réalité onirique de « Outro », final de toute beauté qu’on se plaît à imaginer interprété dans une vieille chapelle abandonnée, par une femme seule face au Christ.
Dommage encre une fois que ce voyage ne soit si court, tant SILHOUETTE développe un univers personnel qu’il décrit parfaitement d’un point de vue musical. On souhaite vraiment que le groupe gagne en confiance, et qu’il nous signe un second album plus généreux, et peut-être même encore plus osé. A l’image d’une SILHOUETTE croisée dans les couloirs d’un château en ruines, Les Retranchements ne nous pousse pas dans les nôtres, mais nous oblige à concevoir le BM lyrique et acoustique avec plus de bienveillance.
Titres de l’album:
01. Ascension
02. La Première Neige
03. Au Seuil de l'Oubli
04. Interlude
05. Les Retranchements
06. L'Étreinte de la Chute
07. Outro
"Outre ce trio de base, nous retrouvons l’énigmatique Grise à la basse, Xes (HORROR WITHIN) à la seconde guitare et Zhand (ETERNAL HUNT) à la batterie, soit un quintet complet"
J'ai l'impression que tu as compté un peu vite...
Mortne2001, en plus de ne pas savoir écrire, ne sait pas compter.
"Outre un trio" donc 3 + Xes + Zhand, on arrive bien à 5 ! Je ne comprends pas ce qui choque dans la phrase...
Peut-être est-ce le fait que Ondine ne soit pas mentionnée sur le Bandcamp du groupe... ce qui aurait fait 6 personnes... ci-dessous, ce que le groupe mentionne lui même.
Members :
Guitars, Composition: Achlys
Vocals, lyrics: Ondine, Yharnam (Glumurphonel)
Bass: Grise
Rythmic guitars: Xes (Horror Within)
Drums: Zhand (Eternal Hunt)
Bon après, le plus important est la musique... peu importe qui joue.
""Outre un trio" donc 3 + Xes + Zhand, on arrive bien à 5 !"
Tu oublies "l’énigmatique Grise à la basse".
Ta volonté de défendre ton collègue t'honore mais tu aurais pu lire la phrase en entier.
On est au moins d'accord sur une chose : ce n'est pas très important
@MorbidOM a raison, c'est bien un sextet, erreur de ma part.
@La triforce, gentil troll abruti, si tu n'aimes pas mes chroniques pourquoi les commentes-tu? Tu n'as plus de poubelle à cramer dans ton quartier? Tu peux te casser tu ne nous manqueras pas plus que tes congénères si fins lettrés que leurs seuls témoignages restent des commentaires inutiles.
Et c'est pas faute d'avoir relu la phrase plusieurs fois comme quoi je ne comprenais vraiment pas l'objet de ton message MorbidOM, et c'était sans arrière pensée ou corporatisme mal placé.
@mortne2001 : La triforce a réussi son objectif, te faire réagir et t'énerver. Il serait de bon ton de pas relever les trolls plutôt que de leur confirmer que tu pars au quart de tour. On est en 2022, bon sang, et on dirait que tu n'as toujours pas compris comment fonctionne un troll.
Un album qui tourne en boucle chez moi depuis une semaine. Très très belle découverte.
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