Presque trente ans d’absence, ça marque les esprits. Un silence aussi long laisse des traces dans la mémoire, et un retour, même inespéré, génère des attentes qu’il convient de combler. Après tout, le nouveau Martin Guerre était plus affable et généreux que l’ancien, ce qui ne l’a pas empêché d’être démasqué. Et ça ne l’a pas empêché non plus de mourir sur l’autel de la justice complexe. Tout ça pour dire que même un comeback flamboyant ne découle pas sur une acceptation les tympans fermés. Il ne faudrait pas non plus prendre les brebis galeuses pour de gentils moutons.
Or, le retour d’un des groupes les plus emblématiques de la Bay-Area a fait beaucoup de bruit depuis son annonce. Pensez donc, avec des albums de la trempe de Nothing to Gain, Oppressing the Masses, et surtout, le mythique Eternal Nightmare, VIO-LENCE a toujours occupé une place à part dans la troisième vague Thrash des années 80. Avec la présence à priori d’une future légende comme Robb Flynn, un chanteur aussi hystérique que Paul Baloff, une rythmique à l’abattage nucléaire, VIO-LENCE s’est présenté à nous comme l’exorciste le plus crédible de la scène Thrash de Californie, et en écoutant un brûlot de la trempe de « Serial Killer », il était impossible que les plus violents d’entre nous n’y reconnaissent pas le nouveau messie.
Mais les messies vieillissent aussi, disparaissent le temps de se refaire une santé, et reviennent parfois, voir s’ils sont toujours capables de convertir de nouveaux fidèles. Ca fonctionne de temps à autres, mais parfois, ça se plante dans les grandes largeurs.
Pourtant, VIO-LENCE avait toutes les armes en main. Un dernier album estampillé 1993 impeccable, une attente et une demande de la part des fans, et un line-up à faire rêver le thrasheur le plus blasé. Trois cinquièmes de la formation d’origine avec la présence de Perry Strickland (batterie), Phil Demmel (guitare) et Sean Killian (chant), et deux stars au casting, Christian Olde Wolbers (FEAR FACTORY, basse), et Bobby Gustafson (OVERKILL, guitare). De quoi alimenter les fantasmes les plus fous, et laisser présager d’un comeback en grandes pompes. Mais finalement, les pompes sont plutôt funèbres tailles 36, ce qui rend toujours triste au moment de dresser un constat inévitable :
VIO-LENCE a totalement perdu son identité.
Soyons clair et définitif, tout en restant objectif. D’un groupe de newcomers, Let the World Burn aurait été loué de sa rage, de son énergie Thrash de tous les diables, et de sa capacité à singer les tics les plus symptomatiques de la Californie d’il y a trente ans. Les compositions sont toutes solides, et témoignent d’un désir d’union entre les peuples, mixant le radicalisme de DESTRUCTION à la fluidité d’EXODUS, tout en empruntant à OVERKILL et la vague new-yorkaise sa basse brillante et roulante. Une entrée en matière aussi aplatissante et fumasse que « Flesh from Bone » aurait suffi à accrocher l’oreille des plus férus et mordus, et le jeu de batterie aurait rappelé aux plus anciens la technique de Lombardo et Hunting. Le chant ferme et hargneux faisant le lien avec la scène Hardcore aurait même pu aiguiller sur une piste Crossover pas tout à fait droite, mas malheureusement, les VIO-LENCE ne sont pas des nouveaux-venus, et le simple fait de constater que la nostalgie leur suffit comme seul argument est d’une tristesse insondable.
Alors, on réécoute, on guette les petits indices, on cherche le lien, mais las, on raccroche les gants. Au mieux, on headbangue gentiment en pensant à autre chose, mais en se concentrant un minimum, on finit par comparer cet EP à toutes les réalisations du groupe, et la comparaison ne tient pas la route une seule seconde. Thrash générique, oubliant de fait la singularité de ce groupe qui avait fait du pressage original d’Eternal Nightmare un collector très recherché, et énorme déception, sans vraiment pouvoir la justifier d’arguments objectifs.
Le ressenti est donc cruel, et un morceau aussi passe-partout que « Screaming Always » résonne comme le cri d’un vieil homme radotant son Thrash sur une montagne perdue, à la recherche de l’écho de sa propre gloire.
Condamner cet EP sur un simple nom peut paraître injuste. Mais les réactions de la toile me confortent dans mon opinion sévère. Après tout, on ne peut pas accepter de VIO-LENCE qu’il sonne comme le premier moyen-format d’un groupe inconnu très calé sur les principes eighties. Alors, on sauve le peu de meubles qui peuvent l’être, et on accepte « Let the World Burn » comme seule échappatoire crédible.
Presque trente ans d’absence, ça marque les esprits. Un retour foireux aussi. Redresser la barre va être compliqué. Si tant est que VIO-LENCE en soit capable, aussi près du naufrage.
Titres de l’album :
01. Flesh from Bone
02. Screaming Always
03. Upon their Cross
04. Gato Negro
05. Let the World Burn
Vous racontez n'importe quoi (comme c'est souvent le cas) et vous n'y connaissez rien. Et en contrepartie, vous encensez des bouses inutiles. Bref, ce 5-titres de VIO-LENCE est fabuleux et ne croyez pas cette chronique pathétique.
@necrokosmos : espèce de charlot! Là où je ne suis pas d'accord avec la chronique, c'est que ce groupe a toujours pué du cul.
La prod totalement impersonnelle déjà entendue sur 5873 albums de thrash ces dernières années, je peux plus.
Faut qu'ils arrêtent de tous allers voir les mêmes producteurs les mecs. Quand je pense qu'à une époque, aux premières notes d'un album, tu reconnaissais direct le groupe... L'aseptisation généralisée a aussi touché le thrash. Nous voilà bien !
J'adore NecroKosmos, ses commentaires sont vraiment pertinents!!!
(Merde il avait raison ce con, j'encense vraiment des bouses inutiles...)
@NecroKosmos et bien garde le ton EP 5 titres, c'est pas moi qui irait te le ravir
@Jus de cadavre +1 million ! Entre les prods qui sonnent toutes pareilles et les pochettes d'album made by Ed Repka (pour bien faire genre), le Thrash de maintenant sent bien la merde.
J'ai écouté les deux titres. Ca donne une furieuse envie...
De se passer Eternal Nightmare !
Acheté, je me ferai ma propre idée. Ce qui est étonnant c'est que la chronique encense l'elsemble de la s=disco du groupe, alors que seul Eternal Nightmare reste au dessus du lot, les sorties suivantes restant quelconques.
@Zoubida : Je dirai pas ça, et je trouve super qu'il se décarcasse à pondre des textes élaborés, je sais combien c'est pas évident de rester constant dans la production de chroniques sur un webzine, pour avoir été contributeur également.
Mais là, bizarre ce texte : les 2 titres proposés sont dans la même veine que ce qu'on retrouve sur le second album des Américains, donc, pour moi, ça devrait être une pioche sympa, à défaut d'être exceptionnelle comme un Mental Devastation, tiens, dans un registre parfois similaire, mais un peu dans l'esprit du récent Evildead quoi
Quand je vois le commentaire juste ci-dessus, j'ai envie de dire que tout s'explique...
Oh, la vilaine censure !! Ce n'est pas beau de virer les commentaires des gens dont les propos ne conviennent pas à certains...
Nous sommes ouverts à la critique mais pas à l'insulte gratuite.
Après quelques écoutes, je lui met un petit 15 à cet E.P.
C'est de bonne facture, et si on atteint pas le génie de Eternal Nightmare, le retour du groupe à travers le phrasé de Killian, et les passages thrashisants font plaisir. La lourdeur de "Upon the Crossé amène un côté surheavy appréciable et l'héritage n'est pas dénaturé. Pour ma part, je prends du plaisir à écouter ce disque.
@grinder92: Etes-vous ouverts à l'insulte payante? Et si oui, qui la paierait? :-)
Bon bah je reviens sur ma première impression.
L'est finalement pas dégueu, cet EP. J'aime particulièrement le second titre et faut bien reconnaître que Phil Demmel a une touche Bay Area dans ses riffs qui fait mouche.
Mais bon. Eternal Nightmare 'til death !
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Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
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