Et là vous vous dites immédiatement : OK, j’ai pigé le jeu de mot. Ceci étant dit, il n’était pas compliqué à trouver, et en extrapolant un peu, on pouvait même prendre cet album pour le fils bâtard de Slowly We Rot et Let There Be Rock. ROTPIT, les AC/DC du Death Metal ? Sans aller jusque-là, autant dire qu’ils suivent une voie toute tracée par le morbide américain en vogue dans les années 90, quelque part entre OBITUARY et INCANTATION. Du gros vilain qui sent mauvais, et qui vous avertit dès sa pochette des dangers encourus.
Quoiqu’il en soit, ce trio cosmopolite (Jonny Pettersson - basse/guitare, Henrik Posingis - batterie et Ralf Hauber - chant), aux deux-tiers allemand et un tiers suédois s’accroche à la légende d’un Metal de la mort sans concessions, et nous propose avec cet album le meilleur des deux mondes, entre la rigueur et la sauvagerie allemande et la froideur rigoriste suédoise. Mais en prenant en compte le fait que Jonny Pettersson est loin d’être une bleusaille (BERZERKER LEGION, GORE BRIGADE, HEADS FOR THE DEAD, HENRY KANE, HUMAN HARVEST, MASSACRE, PALE KING, SUCCUBUS, THE HANGMANS SORROW, URSINNE, WOMBBATH, WORMVEIL, NATTRAVNEN, ex-ACID DOMAIN, ex-ASHCLOUD, ex-CAVEVOMIT, ex-DISFIGURED VICTIMS, ex-SYN:DROM, ex-VHOLDGHAST, ex-CROPSY MANIAC, ex-CROSSBOW SUICIDE, ex-GODS FORSAKEN, ex-JUST BEFORE DAWN, ex-MONSTROUS, ex-SKINEATER, ex-SORGHEGARD, ex-OOZ, ex-TROIKADONÇ, largement de quoi occuper des soirées hivernales sans s’ennuyer), on comprend que ROTPIT n’est pas vraiment un bal des débutants se rejoignant pour un slow entre deux tombes profanées quelque part à Berlin ou Stockholm.
Rien de nouveau sous la lune, et un Death Metal qu’auraient pu pratiquer ce cher Rogga Johansson ou l’estimé Paul Speckmann. Un Death sous influences donc, celles des années 90/92, mais savoureux, putride juste ce qu’il faut, braillé d’une voix grave comme une annonce de Roger Gicquel, et soutenu par une rythmique efficace, qui concasse les croches pour mieux aplatir les blanches.
On se laisse donc porter like an everflowing stream, conscients de se faire refiler une antiquité remise à neuf pour l’occasion, mais l’énergie développée, la passion affichée permettent de faire abstraction de cette sagesse de ton qui refuse les écarts trop personnels.
On admettra avoir du mal à différencier cette sortie de la masse des livraisons old-school mensuelles, mais en admettant que les trois-quarts de la production se concentrent justement sur ce passé que nul ne semble vouloir oublier, ROTPIT se hisse dans le haut du panier de fruits pourris, et se distingue par un son vraiment vintage et une attitude authentique.
Inutile dès lors de se livrer au petit jeu de l’analyse fouillée, puisque les titres se succèdent et se ressemblent comme des jumeaux. Ce qui n’est guère rédhibitoire, le genre ayant admis depuis longtemps sa propension à se répéter pour sonner encore plus redondant. Mais avec un sacré paquet d’arrangements qui flottent en arrière-plan, une collection de riffs formels mais sales, et une alternance intelligente de morceaux brefs et de longues digressions, Let There Be Rot assure dans les grandes largeurs, et nous dépeint un univers à la Lovecraft avec la fidélité des dévots de la cause occulte. Bien évidemment plus proche de l’école des studios Sunlight que du Death allemand le plus âpre, Let There Be Rot pourrit sur place, et se délecte des lambeaux de chairs qui coulent le long de son corps.
Pas vraiment la bande-son idéale pour une rencontre romantique planifiée sur Tinder, à moins que le but recherché soit celui d’une séquestration suivie d’une éventration ou d’une énucléation. Et dans ce cas précis, chers psychopathes, méfiez-vous du fameux syndrome de Stockholm. Votre victime pourrait s’amouracher de vous et accepter la torture avec délice. Ce qui est évidemment une horreur pour tout bon serial-killer qui se respecte.
En attendant, ramassez les cadavres tombés à terre. Les plus pourris sont bien souvent les meilleurs.
Titres de l’album:
01. Slimebreeder
02. The Night of the ultimate Rot
03. Let There be Rot
04. Rottenness
05. Beastfeaster
06. Shitburner
07. Deathtrip
08. Into the Rotpit
09. The Serenade of Rot
Haaaa le Rock est tout sauf négociable !! Merci pour cette belle critique.Chazz (2Sisters)
17/01/2025, 22:44
Non putain ça fait chier ! Je m'en fout de revoir Rob derrière le micro de mon groupe préféré d'amour !
17/01/2025, 17:03
J'ai cru comprendre que Zetro se retirait pour problème de santé.J'espère que ça ira pour lui.En tout cas avec Dukes sur scène, ça va envoyer le pâte.
16/01/2025, 18:21
Super nouvelle pour moi, le chant de Zetro m'est difficilement supportable. Celui de Dukes n'a rien d'extraordinaire mais il colle assez bien à la musique et le gars assure sur scène.
16/01/2025, 12:15
Eh beh... Étonné par ce changement de line-up. Vu comment Exo était en forme sur scène ces dernières années avec Souza ! Mais bon, Dukes (re)tiendra la barque sans soucis aussi.
16/01/2025, 10:22
Super. L'album devrait être à la hauteur. Beaucoup de superbes sorties sont à venir ce 1er semestre 2025. P.S. : le site metalnews devrait passer en mode https (internet & connexion sécurisé(e)s) car certains navigateurs le reconnaisent comme(...)
15/01/2025, 12:58
Je viens de tomber dessus, grosse baffe dans la gueule, et c'est français en plus!Un disque à réécouter plusieurs fois car très riche, j'ai hâte de pouvoir les voir en concert en espérant une tournée pour cet album assez incr(...)
14/01/2025, 09:27
Capsf1team + 1.Je dirai même plus : Mettre cela directement sur la bandeau vertical de droite qui propose toutes les chroniques. En gros faire comme pour les news quoi : Nom du groupe, titre de l'album et entre parenthèse style + nationalité.
13/01/2025, 08:36
Oui en effet dans les news on voit bien les étiquettes, mais sur la page chronique on a juste la première ligne de la chro, peut-être que ce serait intéressant de le mettre dans l'en-tête.
13/01/2025, 07:59
Capsf1team : tu voudrais que l'on indique cela où exactement ? Dans l'entête des chroniques ? En début de chronique ?Aujourd'hui le style apparait dans les étiquettes que l'on met aux articles, mais peut-être que ça ne se voit pas d&(...)
12/01/2025, 17:38
Poh poh poh poh... ... ...Tout le monde ici à l'habitude de te remercier pour la somme de taf fournie mortne2001, mais là... Là, on peut dire que tu t'es surpassé.Improbable cette énumération.Et le pire, c'est qu'a(...)
12/01/2025, 14:27
Jus de cadavre, putain mais merci pour la découverte Pneuma Hagion. C'est excellent! Du death qui t'envoie direct brûler en enfer.
11/01/2025, 12:16
Merci pour tout le travail accompli et ce top fort plaisant à lire tous les ans. Moi aussi je vieilli et impossible de suivre le raz de marée des nouvelles sorties quotidiennes... Suggestion peut-être à propos des chroniques, est-ce que l'on ne pourrait pas indique(...)
10/01/2025, 09:12
J'aurais pu citer les Brodequin et Benighted que j'avais bien remarqués en début d'année, aussi, mais il faut choisir... Quant au Falling in Reverse, cette pochette ressemble trop à une vieille photo de J-J Goldman dans les années 80, je ne peux p(...)
09/01/2025, 19:49