Soyez rassurés, on peut toujours en 2018 faire confiance à des structures qui ne cherchent pas à nous flouer d’un quelconque effet de mode. Et quand il s’agit de fiabilité, nos amis américains de Hells Headbangers se posent là, eux qui depuis des années perpétuent une certaine vision du Heavy Metal tel que nous l’avons connu, nous, quadras et quinquas, lors des premiers frimas de la seconde vague des années 80. Enfin, Heavy Metal, façon de parler, puisque le célèbre label de passionnés s’intéresse plus à ses extensions les plus crues, spécialement depuis que la nostalgie plane au-dessus de sorties toujours plus pléthoriques. La nostalgie, Hells Headbangers connaît bien, à l’instar des Divebomb, Cherry Red, Rock Candy et autres archéologues musicaux qui s’obstinent à fouiller le passer pour combler le vide du présent, bien que dans le cas des américains, cette nostalgie se conjugue effectivement au présent, et pas seulement en rééditions bien senties, mais déjà ressenties. Loin de signer à tour de bras des groupes méritant plus l’ombre que la lumière, ces esthètes de la violence métallique nous surprennent encore de la pertinence de leurs choix, en nous offrant en février le premier LP des canadiens de CHAINBREAKER, qui de leur nom et de leurs titres ne cachent en rien une fascination sévère pour un passé pas si enterré que ça. Il est de notoriété publique que le Heavy de papa fait encore recette de nos jours, et c’est un fait que ces trois originaires de Toronto ont bien compris, eux dont la passion ne saurait souffrir d’une remise en question eut égard à leur parcours personnel entièrement dévoué à la cause. Car les néophytes ne sauront pas forcément que ces trois-là viennent d’horizons différents mais convergents, et surtout, d’entités viables qui une fois refondues dans un moule plus passéiste produisent des œuvres d’une qualité formelle indiscutable.
CHAINBREAKER a vu le jour en 2013, comme simple exutoire aux frimas de l’hiver, et se concentrait sur quelques reprises de RAZOR histoire de réchauffer l’atmosphère. Constitué à l’époque d’un batteur/chanteur (Al Chambers), d’un guitariste (Ian Chains) et d’un pote à la basse (Craig Rose), le line-up s’étoffa pour renforcer les bases en intégrant Rob Ouellette au chant et Curtis Faux à la basse, et ainsi graver pour la postérité une première démo en 2014, Constant Graving, qui obtint un joli succès d’estime dans l’underground. Le groupe s’embarqua alors dans une petite virée à l’est du Canada, et sauta même la frontière pour quelques shows aux Etats-Unis, en toute humilité. 2015 célébra la parution d’un simple, Enslave Your Masters, qui finalement ne sortit jamais autrement qu’en version dématérialisée sur la toile. Mais fort de ces acquis le groupe s’enferma alors en studio pour élaborer son premier long au printemps 2017. Enregistré au Lincoln County Social Club, mixé et masterisé par Joel Grind de TOXIC HOLOCAUST, ce premier LP fut aussi l’occasion d’introniser un nouveau bassiste, Phil Zeller, et d’entériner un partenariat avec Hells Headbangers. Et aujourd’hui, nous retrouvons donc les fruits de ces efforts sur le même label, en version remasterisée, pour un plaisir maximal faisant honneur au pedigree des musiciens qui ne sont pas les premiers venus. Car les CHAINBREAKER en 2018 peuvent s’enorgueillir d’un cursus fouillé, avec en frontman Al Chambers au kit (VANIK, ex-RAMMER, DENTATA, HASSLER, ex-CAULDRON, ex-DAWN OF SVAROGH, ex-TOXIC HOLOCAUST, ex-BAT), Ian Chains à la guitare (CAULDRON), Rob Ouellette au micro et Phil Zeller à la basse (Ex-RAMMER, ex-TOXIC HOLOCAUST), pour une formation en quatuor qui n’a pas froid aux yeux et qui sait très bien de quoi il parle au moment de citer dans le texte les dogmes originels du Speed canadien et du Thrash américain. Leur fixette sur RAZOR est toujours aussi présente, bien que leur musique ne soit pas aussi rapide ou intense, et d’autres références affluent au moment de juger ce produit fini, qui s’il verse dans la nostalgie ne le fait pas à moitié pour amuser la galerie.
Lethal Desire, c’est un peu ce plaisir coupable que les premiers fans d’extrême ont ressenti à l’écoute de VENOM, de HELLHAMMER, de RAZOR, SLAUGHTER, et tous ceux qui bien avant les autres avaient décidé d’emballer la machine et de ne plus vraiment respecter la musicalité ou la bienséance. Ceux qui osaient s’exposer aux foudres de rock-critics ne comprenant pas leur démarche et taillant leurs albums comme autant de preuves d’un mauvais goût impossible à cautionner, histoire de replacer les choses dans un contexte plus sage et surtout, plus supportable. On retrouve ces riffs primaires, ce chant un peu geignard et bizarre, ces rythmiques qui accélèrent la cadence sans se poser de question sur la survie du métronome, et surtout, cette atmosphère générale un peu déliquescente et symptomatique des débuts de l’Occult Speed qui ne prenait pas de gants pour imposer son point de vue. Doté d’une production idoine, et bénéficiant des soins professionnels du passionné Joel Grind, ce premier longue-durée confirme tout le bien qu’on pensait de la première démo des canadiens, et pousse les choses plus loin, en capitalisant sur le parcours individuel des musiciens. C’est certes un peu crade sur les bords, pas franchement poli, mais carré aux entournures, et juste assez sauvage dans la propreté d’exécution pour ne pas faire fuir les plus tatillons. Et d’ailleurs, un groupe qui se permet de citer les fabuleux RANKELSON comme influence tangible mérite tout mon respect, ce que confirment les douze compositions réarrangées pour sonner encore plus damnées. Speed donc, indéniablement, mais aussi méchamment Heavy, ce premier effort déboule sans crier gare mais ne rate pas le train en marche, et nous offre une jolie synthèse des premières années de fureur et de bruit, soignant son approche pour toujours trouver le plan adéquat et le riff en fracas.
Impossible de passer sous silence la légère patine Punk de l’ensemble, qui nous ramène aux grandes heures des italiens de BULLDOZER, mais aussi à la série B américaine et canadienne de la moitié des 80’s. On y retrouve des tendances à la brutalité plus domestiquées, et une façon de voir les choses très personnelle, à cheval entre l’Angleterre de VENOM et le Canada de SLAUGHTER. Dès lors, le quatuor ne se retient pas, mais dose son effort, pour ne pas proposer une énième variation sur le même tempo, et nous bouscule d’interventions rapides unissant MOTORHEAD à WARFARE (« Atomica », « Chainbreaker »), ou piochant dans le répertoire national du Thrash qui tâche (« Born Loud »). Mais les intentions Heavy sont palpables, parfois un peu lourdes mais souvent grasses, à l’instar du catchy « Methalina », qui se souvient des RAVEN et de TANK, et qui évoque même une interprétation toute personnelle du WASP le plus vicieux. Mais le choix est là, conséquent, et entre quelques stridences bienvenues, des soli assez velus, un chant roublard à la Snake, et des fulgurances au rouleau-compresseur (« Hellbound », un hymne qui tue en live), CHAINBREAKER s’en sort avec bien plus que les honneurs, et justifie son angle vintage d’une pertinence de composition assez remarquable. Des chansons qui ne nous prennent pas pour des cons, et l’assurance de passer un bon moment allongé parmi ses souvenirs, pour se rappeler que le mieux est l’ennemi du pire, et que l’extrême d’hier et d’aujourd’hui n’a rien perdu de son pouvoir d’attraction impie.
Titres de l’album :
1. Atomica
2. Born Loud
3. Chainbreaker
4. Get yer Feed
5. Lethal Desire
6. Methalina
7. Leatherized
8. Constant Graving
9. Hellbound
10. Postmortem Dreams
11. March of the Dead
12. The List
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Oui les subventions il suffit d'un pas qu'ils perçoivent de travers (ce qui n'est pas forcément le cas dans une scène) et t'es hors système. C'est un immense problème, peu importe ou l'on se situe économiquement, dans le syst(...)
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