Deux ans après leur dernier live, trois ans après leur album du comeback, les membres de FORTUNE reviennent tenter leur chance avec un quatrième longue-durée, une fois encore parrainé par Frontiers. Plus de trente ans après leur deuxième album éponyme, les américains nous avaient pondu un II d’excellente facture, réminiscent des années FM des eighties, qui avait permis à leurs fans d’y croire encore. Il convenait donc de ne pas décevoir cette fanbase renouvelée, et transformer l’essai, ce que le quintet mené par Richard Fortune savait pertinemment. Alors, comment accueillir ce Level Ground et ses dix nouveaux titres autrement qu’avec un brin de méfiance ? En baissant la garde justement, et en se laissant porter par le talent naturel d’un musicien qui domine son sujet depuis la fin des années 70.
Outre Richard Fortune à la guitare, au chant et aux claviers, on retrouve sur cet album une équipe soudée formée par Larry Greene (guitare/chant), Mick Fortune (batterie), Ricky Rat (basse) et Bob Emmett/Steve Porcaro (claviers/piano). Un sacré line-up donc pour asseoir les positions, et un résultat qui une fois encore, se montre sous son jour le plus flatteur et séducteur, avec en exergue cette oasis de mélodies pures, cette énergie arrondie aux angles, et cette envie de recréer l’ambiance des années AOR américaines de légende.
AOR, mais pas mélasse pour stations bloquées sur l’heure californienne en mode détente sous les palmiers et sourire à la Huey Lewis. On comprend assez rapidement que le but des frères Fortune était de durcir quelque peu leur son, pour se rapprocher de plus en plus d’un Hard-Fm poli aux entournures, mais suffisamment agressif pour s’adresser à la communauté Hard-Rock, peu friande de synthés dégoulinant et d’histoires à l’eau de rose. Alors, pour bien envoyer le message, la production a été gonflée, et les guitares ont été débridées, avec pour seul mot d’ordre : sortir les crocs et mordre.
De fait, Level Ground est indéniablement l’album le plus agressif de FORTUNE. Loin des mélopées magiques sur fond synthétique qui ont fait leur gloire, les membres du groupe se sont adaptés à leur époque, et évoquent parfois un BAD ENGLISH de début de carrière. Mais ne pensez pas pour autant que le quintet soit rentré dans le rang en laissant son ADN au placard. Sur les dix morceaux de cet album, la grande partie fait justement partie de l‘héritage naturel du groupe, à l’image du tube énorme « Riot In The Heartland », qu’un DARE des grandes plaines aurait pu interpréter un jour de pluie.
En ouverture, le tonitruant « Silence Of The Heart » rompt le silence de ses battements cardiaques en up-tempo, pour nous offrir un voyage dans le temps, et nous replacer dans le contexte de la naissance du dit Hard-FM et la sortie du premier album éponyme de BON JOVI. Les similitudes sont flagrantes, tout comme celle validant une comparaison avec le FOREIGNER le plus puissant, et immédiatement, la mayonnaise prend parce qu’on sent le groupe sincère, à cent lieues d’un opportunisme condamnable. Après tout, même en mode soft, FORTUNE a toujours tiré de bons riffs de son chapeau, et ce nouvel album est la preuve s’il en était besoin que cet instrument reste le pivot de cette formation.
Le reste du tracklisting, loin de jouer les fillers à outrance, brille de mille feux, et nous entraîne dans une balade dans les couloirs du Billboard d‘il y a quarante ans, avec en tête de gondole des morceaux fabuleux, dont ce deuxième de couverture « Judgement Day », saignant à souhait, porté par un lick simple mais entêtant, et formidablement bien doublé par un clavier martelé. Avec une production suffisamment sèche pour ne pas que les draps soient trop lisses, Level Ground égale les plus grandes réussites du groupe, tout en offrant une image plus sure d’elle, plus mature, et plus audacieuse. Combinant ce beat jumpy du passé à des guitares déchainées (« Dangerous Things »), FORTUNE en remontre même à l’école suédoise en précisant que les américains étaient les premiers sur le terrain, tout en jetant un regard nostalgique sur son propre passé via des ambiances en lumières tamisées, toujours dominées par la voix pure de Richard (« I Should Have Known You'd Be Trouble »).
Un peu JOURNEY, un peu Bryan ADAMS version cuir, FORTUNE maintient la pression tout du long, présentant un défilé de savoir-faire en haute-couture Rock mélodique. Et si la seconde partie de l’album réserve quelques surprises et atténue légèrement la tension (« Hand In Hand »), l’émotion reste authentique, et le résultat convaincant.
En variant le propos d’album en album, FORTUNE se construit une seconde partie de carrière étonnante, qui justifie ce retour inopiné. Il était pourtant difficile de croire que le groupe serait capable de retrouver l’impulsion de sa jeunesse, mais Level Ground monte même d’un cran, et ose la qualité ultime sans se compromettre dans des concessions trop flagrantes. Un véritable album de Hard mélodique qui frise la perfection, et qui jette les hits comme des confettis.
Visiblement, le revers de FORTUNE n’est pas pour demain.
Titres de l’album :
01. Silence Of The Heart
02. Judgement Day
03. Dangerous Things
04. I Will Hold You Up
05. Riot In The Heartland
06. Orphaned In The Storm
07. I Should Have Known You'd Be Trouble
08. Hand In Hand
09. Level Ground
10. Lunacy Of Love
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