Nouveau venu sur la scène nationale ? Pas vraiment, puisque les origines de DAWOHL remontent à la terre des années 2009, lorsque Maxime Guillemain plante le concept. Avec un line-up complété, la formule se permet un premier EP en 214 sur Trendkill Records, avant de se terrer dans l’ombre pour préparer une invasion à plus grande échelle. Et c’est justement cette invasion que nous propose de découvrir le label Dolorem Records, en nous explosant en pleine face le premier LP de cette horde très portée sur la violence instrumentale matinée de précision chirurgicale.
Accompagné d'Eloi Nicod (THE SCALAR PROCESS) et de Florian Delbart aux guitares et basse ainsi que de Thomas « Blastum » Hennequin à la batterie (RITUALIZATION, MERRIMACK, ANTAEUS), Maxime Guillemain peut donc laisser sa gorge s’exprimer d’une saine colère au travers des huit morceaux de ce premier album qui frappe un grand coup dans l’underground brutal et bestial.
Mixé et masterisé par Frédéric Gervais au Henosis Studio (CREEPING FEAR), et flanqué d’un admirable artwork signé de la main de Business for Satan (SVART CROWN), Leviathan est une sérieuse affaire de crossover entre deux styles hautement complémentaires, que vous aurez évidemment déjà identifiés. Et lorsque mes oreilles se sont posées sur le premier single, « Telos - Immanent Orthogenesis », j’ai immédiatement été happé par cette puissance incroyable, amplifiée par un sens du détail instrumental rangeant le groupe assez près de tous les représentants techniques de sa génération.
En avouant des influences faisant partie des deux camps, unissant ZYKLON, HATE ETERNAL et INFERNAL WAR, ARKHON ou INFAUSTUS, DAWOHL joue évidemment la préciosité dans la débauche Death, mais aussi la noirceur Black, au point que cette étiquette accolée de « Blackened Death » ne fait que vulgariser leur démarche, qui mérite plus d’attention. Sans vraiment bousculer l’ordre mondial de la violence, le quatuor impose sa griffe sur les croix du cimetière, et propose une sorte de panaché entre nostalgie et envie d’aller de l’avant, faisant constamment référence aux anciens des nineties et des années 2000.
Enrobé dans une production incroyablement profonde, qui sert admirablement bien ces compositions complexes truffées de plans s’enchainant logiquement, ce premier longue-durée (toutefois modeste et égale au séminal Reign in Blood de qui-vous-savez) n’a qu’une seule intention : frapper fort pour laisser un souvenir impérissable d’acouphènes dans les oreilles de fans potentiels. Et c’est après une courte intro que la tempête commence à souffler, via « Statolatria » qui ne ménage ni les blasts, ni les énormes riffs gluants qui furent l’apanage de la scène américaine des années 90.
Instantanément, on prend acte des capacités d’un batteur incroyable qui n’a sans doute pas été surnommé « Blastum » par ironie. Ce cher Thomas nous gratifie d’un numéro de cirque à lui seul, multipliant les fills surréalistes et les parties supersoniques à décorner un Hellhammer cocu. L’homme est donc le pivot de cette réalisation, son poumon, et permet au duo de guitaristes de lâcher leurs plans les plus formels, mais aussi les plus efficaces. Car ici, aucune place n’est laissée à l’approximation ou au doute : seules les idées les plus porteuses sont conservées, et seuls les enchainements les plus logiques et rapides imposés.
En six morceaux originaux, une intro et une reprise, DAWOHL nous ouvre donc les portes d’un univers dystopien, qu’il prend beaucoup de plaisir à décrire.
Dystopie amorale où les individus sont façonnés dans leur chair ainsi que dans leur esprit pour servir les objectifs d'une entité supérieure qu'ils ont créée : l'État
Ceci correspond peu ou prou à la réalité que nous vivons chaque jour, et l’ambiance développée par l’album, entre rage primale et absence de sentiments clinique, sert admirablement bien le propos, qui se propose de déshumaniser l’humain pour le rendre servile à loisir. Alors, les cris résonnent dans l’écho de l’indifférence, les mélodies se voient torturées par la brutalité ambiante, et les spectres d'Aldus Huxley et Thomas Hobbes agitent les pages de leurs livres en guise de salut ironique.
« Institutionalized Hatred », concentré de haine terriblement assourdissant, « Subjugation », en prenant le contrepied d’une lourdeur moite, et « Macro Apoptosis » osant le pire des deux mondes - ou le meilleur, selon le point de vue - font de cet album une tornade futuriste dont les effets dévastateurs se ressentent dans l’instant présent. Et comme le groupe a la gentillesse de nous laisser sur une boucherie en forme de reprise de nos chers MERCYLESS, on comprend assez facilement que le monde d’aujourd’hui les répugne au plus haut point.
Professionnel, ultraviolent et aussi sauvage que peaufiné, Leviathan vous écorche les tympans pendant moins d‘une demi-heure pour illustrer la situation catastrophique d’un monde qui reste fantasmée artistiquement, mais terriblement concrète humainement.
Titres de l’album:
01. Canticum Belli
02. Statolatria
03. Institutionalized Hatred
04. Voluntary Servitude
05. Subjugation
06. Telos - Immanent Orthogenesis
07. Macro Apoptosis
08. I Vomit This World (MERCYLESS Cover)
Bah c'est très moderne en effet et malheureusement, je ne sais pas si le public de ce style en core est très assidu aux festivals. Au-delà du fait que le niveau de popularité des groupes soit un ton en dessous par rapport au passé glorieux du festival. Mais(...)
01/05/2025, 09:15
Il y a vraiment un problème de la place de la culture dans notre société...
01/05/2025, 09:11
C'est clair que ça fait mal au cul de voir la prog' du festival depuis quelques années... faut pas s'étonner hélas que le public se fasse de moins en moins nombreux, alors qu'avant le Covid l'affiche avait chaque année de la gueule !
29/04/2025, 13:37
Première écoute décevante, la seconde plus convaincante. Malgré tout un peu déçu après le très bon World Gone Mad
29/04/2025, 08:26
Et pitié plus jamais de thrash//bllack/death à la con, choisit ton camp camarade !.
29/04/2025, 02:27
Je veux une scène vivante et organique voilà tout. Je constate une baisse en qualité, la scène metal ressemble de plus en plus à un musé. Mon expérience c'est que tu as un bon groupe sur 4 dans une soirée live maintenant. Il y a pas si (...)
29/04/2025, 02:24
@DPD:Pour finir, là où je pense te rejoindre (je suis presque quinqua, pourtant), c'est que je trouve insupportable les anciens qui prennent les jeunes de haut en leur disant que ce qu'ils font ne sera jamais au niveau de ce qu'ils ont connu.
28/04/2025, 19:40
@DPD: que METALLLICA n'apporte plus rien à la scène depuis 30 ans, je pense que ça fait plus ou moins consensus. Mais je ne vois pas ce que LORNA SHORE apporte non plus.Ceci étant dit, qu'est-ce qu'un "jeune" de la scène. Moins de 40(...)
28/04/2025, 19:37
Super concert! Avec un peu plus de monde que l'année dernière, il me semble.La chronique résume très bien le sentiment qu'on éprouve dans une telle soirée. Loin de la hype et des touristes, des posers ou des haters(...)
28/04/2025, 19:19
Mince je l'aurais pris pour la revendre et me faire du fric sur ton dos, occasion ratée. Ceci dit je suis très fan du groupe en question.
28/04/2025, 18:42
Dernière minute !!! J'ai une place en plus que j'offrirai volontiers au premier à me répon(...)
28/04/2025, 15:56
Que de bons vieux souvenirs au Chaulnes metalfest ! Entombed, Summon (!!!), Garwall, Kronos, etc... Le tout dans une ambiance survoltée à chaque fois... L'orientation musicale à bien changée par contre à ce que je vois...
28/04/2025, 10:31
J'avais vu l'ancien chanteur de Maiden sur la tournée de son premier album après son licenciement. Je ne suis pas étonné qu'il soit toujours aussi généreux et débordant, à ce que je lis.
27/04/2025, 12:35