Projet international traçant un raccourci entre l’Allemagne, l’Italie et les Etats-Unis, NOVA SKELLIS se concentre sur un Heavy Metal féroce, très proche de ce que la scène germanique pouvait proposer dans les années 80 et 90. Réunissant une brochette de musiciens confirmés, ce concept prouve sa viabilité dès ses premières mesures, et met en avant les conceptions différentes d’un Heavy tirant sur le Power Metal, profitant du savoir-faire de trois pays qui ont abordé la chose sous des angles multiples.
Au casting de ce nouveau supergroupe de proportions humbles, nous retrouvons Jörg Quaquil à la batterie (ex-THARN, ex-LIVING FAST), Alex Spalvieri à la guitare (MALADIE, HELLBLAZE, ex-ETERNAL SUNSET, ex-RAW, BAD MOON CARAVAN, NECROMANT, ex-BRICKLAYER) et « Falcon » Eddie Green à la basse et au chant (PHANTOM), trois musiciens ayant fait fi de la distance les séparant pour composer dix morceaux fiers, mélodiques, agressifs et puissants.
Soit la quintessence d’un genre qui n’aime rien tant que retrouver ses lettres de noblesses.
Très loin d’un simple caprice old-school insatisfait, Life Amongst The Damned est un exutoire fabuleux à l’adresse des fans d’un Metal franc et massif, mais teinté de quelques nuances intéressantes. Si la production se montre légèrement flottante dans les passages les plus calmes, le son d’ensemble est touffu, et les guitares se taillent la part du lion. Et « Life Amongst The Damned », title-track nerveux et tendu, habilement placé en ouverture permet de raccrocher le projet à un hommage à peine déguisé aux monstres IRON MAIDEN et JUDAS PRIEST, les deux gardiens du temple.
Entre passion transalpine, foi d’outre-Rhin, fluidité US et clin d’œil à la scène anglaise, NOVA SKELLIS tire son épingle du jeu sans avoir à forcer. Avec une bordée de chœurs traditionnels qui viennent égayer des lignes de chant lyriques, des saccades formelles que Dave Murray et Adrian Smith ont imposées dans les années 80, et des décollages sans précaution nous propulsant dans le ciel d’un Speed/Power à la HELLOWEEN/PRIMAL FEAR, Life Amongst The Damned dispose de bien des atouts pour séduire les amateurs de Metal old-school, légèrement lifté pour adopter les contours de son époque.
On appréciera l’emballement de « Gods To Strike You Down », colère divine en mode 120 BPM pour mordus de vitesse, mais aussi l’insistance et la lourdeur de « Wicked Child » qui puise dans les années 70 de quoi tendre l’obole à METAL CHURCH.
Les références sont tellement nombreuses qu’on abandonne vite l’idée de les recenser. Un peu de BLACK SABBATH, de DEEP PURPLE, de NEVERMORE, de CIRITH UNGOL, et la bouillie prend soudainement forme, remplissant vos assiettes musicales d’une soupe relevée et épicée.
Et avec Eddie Green en frontman ferme et définitif, NOVA SKELLIS s’accorde un luxe indéniable. L’homme possède l’un des timbres les plus purs de la scène, très proche des adeptes de lyrisme US à la Warrel Dane ou des rocailleux allemands de la génération Udo et Ralf Scheepers. Les trois comparses éloignés dans l’espace, se montrent proches dans l’inspiration et donnent tout ce qu’ils ont pour transformer NOVA SKELLIS en véritable groupe, capable d’accoucher d’hymnes irrésistibles comme « Morrigans Rede ».
Le trio passe donc en revue toutes les figures de style d’un Heavy violent et turbocompressé, allant même jusqu’à provoquer le spectre d’un Thrash soft en Speed rosse via le lapidaire et supersonique « Skull Full Of Bees », qu’un RAGE bien remonté aurait pu oser sur ses trois premiers albums.
De la variété donc, une créativité traditionnelle mais effective, pour un résultat qui percute et qui peut s’appuyer sur un sens de l’à-propos très personnel. Ainsi, « Something Wicked This Way Comes », qui tombe comme un cheveu sur la soupe LED ZEP (Merci « Immigrant Song » et Jimmy Page) pourra surprendre, et « All The Comfort Of The Graveyard », entre le SAB et KING DIAMOND permettent d’aérer la pièce, en laissant un souffle brulant nous malmener les poumons.
Impeccablement conçu et agencé, ce premier album est une figure de style intéressante, une sorte de rhétorique classique mise au service d’un trio qui connaît son boulot, et qui finit par imposer son formalisme avec un charme incroyable.
L’histoire se termine même par le sempiternel Il était une fois, via « Once Upon A Time », épique à souhait, entre pesanteur extrême et noirceur certaine.
Life Amongst The Damned mérite donc d’être (re)découvert, même si sa date de sortie commence à accuser quelques mois. Difficile de ne pas se laisser séduire par ce Metal sincère et recyclable, entre passé adoré et présent assumé. Laissez-vous donc balader entre l’Italie, l’Allemagne et les Etats-Unis, le voyage en vaut la peine.
Titres de l’album:
01. Life Amongst The Damned
02. Gods To Strike You Down
03. Fall In Line
04. Wicked Child
05. Morrigans Rede
06. Skull Full Of Bees
07. Something Wicked This Way Comes
08. All The Comfort Of The Graveyard
09. Mother, May I ?
10. Once Upon A Time
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