Ah ben tiens, ça faisait longtemps. Mais comme le dit l’adage, où il y a du travail à la chaîne, y’a pas de désir, alors, autant distiller avec parcimonie ces instants de passion pour les vivre pour de bon. Le Grind, après tout, quoi d’autre ? Pas mal de trucs, mais autant y revenir régulièrement pour s’abreuver de blasts, de cris de gorets, d’accélérations fumeuses et autres interprétations lapidaires. Aujourd’hui, direction non l’Angleterre, la Russie ou l’Amérique du Sud, mais bien les Etats-Unis, pour y faire la connaissance d’un trio plein d’aisance, qui vient visiblement de publier son premier effort à compte d’auteur. Comme tout bon groupe de Grind qui se respecte, les KAYA ne sont pas très bavards quant à leur propre histoire, et nous délivrent le minimum d’informations syndicales ou l’inverse. Nous en venant d’Oakland, Californie, ces trois musiciens pourfendeurs de timidité musicale (Feral - chant, Gary - guitare et Gregg - batterie) nous narrent donc leur philosophie sur l’extrême radical via les neufs morceaux de cet inaugural Life Is Trivial, qui en cinq minutes, fait le tour de la question Grind contemporaine sans se poser d’inutiles questions. Et comme les groupes du cru à chanteuse sont mon talon d’Achille devant l’éternel, je n’ai bien sûr pas pu résister à l’idée de vous parler du barouf explosé par ces cinq petites minutes, en forme d’exutoire, mais un peu frustrantes sur les bords.
Ne sachant pas si ce premier EP s’apparente à un extended-play ou à une démo, je le traiterai sans balises, et affirmerai haut et fort qu’il représente la quintessence du genre sous toutes ses formes. Se basant sur des structures simples, les californiens avancent bon train, et mélangent avec bonheur Grind, Powerviolence et Fastcore (bien salé quand même) pour se rapprocher parfois du chaos entraîné dans le sillage des mirifiques CLOSET WITCH (le chant de Feral nous aiguille clairement dans cette direction). Et pour la petite histoire, et histoire de l’être, précis évidemment, ne vous fiez surtout pas à cette pochette délibérément kawaii pour juger du contenu de ce premier jet, puisqu’il a plutôt tendance à prôner la violence et l’urgence, comme tout bon hurlement qui se respecte. Mais si le fond de l’air est chaud, et si la précipitation est palpable, ça n’empêche nullement le trio de dégainer des riffs costauds, dont on se souvient, et non de se vautrer dans le bordel à peine organisé pour foutre encore plus le souk que ses petits copains de chambrée. D’ailleurs, les passages de chaque style sont marqués, et bien exécutés, ce qui confère à cette première réalisation une patine professionnelle qui fait plaisir à entendre.
Les vocal duties sont d’ailleurs partagées par Feral et Gary, qui tous deux s’époumonent façon Tex Avery, et qui nous vrillent les tympans de leur gravité et de leur acidité. C’est éminemment rapide, et même parfois épileptique, tirant sur une espèce de Mathgrind de temps à autres (d’où la validation de la comparaison avec les CLOSET WITCH), et nous offrant une construction en crescendo qui nous laisse sur le dos, à l’occasion du final « Soil », le plus long du lot. Capables de caser un maximum d’idées en une poignée de secondes, les américains nous enivrent de vélocité et de férocité, et montrent qu’ils ont les qualités nécessaires pour enregistrer un LP complet, chose que l’on attend avec une certaine impatience. Il faut dire qu’avec des segments ne dépassant jamais la minute, on reste un peu sur sa faim, même si cette immédiateté contribue aussi au succès de cet EP. Assez proche dans les moments les plus Crust du NAPALM DEATH des deux albums de covers, les KAYA ont les reins largement assez solides pour encaisser le choc provoqué par leurs morceaux déchaînés, et n’hésitent pas à jouer la dissonance (« Hollow », aussi catchy que pure folie), pour mieux constater le vide ambiant (« Nothing », encore des riffs qui tournent fou une fois évoquée la sidérurgie anglaise de la fin des années 80). Le tout s’enquille comme un one shot, et provoque une ivresse qui fait du bien, même si les cinq petites minutes consacrées à cette présentation ne suffisent clairement pas à nous procurer le grisant dont nous avons besoin. Mais les combos de Grind produisant à la vitesse de copulation des lapins, gageons que nous entendrons très vite parler à nouveau de ce trio, qui vient de faire une entrée de scène pleine de colère et de brio.
Titres de l’album:
1.Refuse
2.Gaps
3.Created
4.Hollow
5.Nothing
6.Crumble
7.Dry
8.Fleas
9.Soil
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