Le sort du monde est-il encore entre nos mains ? On peut en douter au vu des changements majeurs qui se sont opérés ces dernières années, et au jugé de notre réaction. Tout le monde sait que le point de non-retour climatique a été atteint, mais la déforestation continue, les paquebots toujours plus gros brulent plus de carbone qu’un petit pays, les conflits font rage, la xénophobie croit comme un virus létal…de quoi donner des insomnies à n’importe quelle personne un tant soit peu consciente de la situation.
Ou de l’inspiration à un groupe qui utilise justement cette position catastrophique pour composer des morceaux violents, sans concession, et d’une lucidité exemplaire.
Les suédois de WOLFBRIGADE font justement partie de ces musiciens qui s’abreuvent à la fontaine de l’actualité pour hurler leur mécontentement. Leur dernier album déjà vieux de cinq ans, The Enemy : Reality utilisait les éléments géopolitiques à sa disposition pour brosser le portrait d’un monde à la dérive, victime de l’inconscience des hommes et de leur égocentrisme. Mais même le groupe ignorait alors que la situation allait à ce point s’aggraver que la matière pour enregistrer un nouveau longue-durée allait être excédentaire.
Faites confiance au destin pour tremper votre plume dans le vitriol. Voilà qui pourrait être le leitmotiv de ce nouvel album, aussi grave, aussi gras, aussi rageur que les précédents. Seule nouveauté dans l’affaire, cette signature sur Metal Blade. Parrainé par le plus gros indépendant Metal de ces quarante dernières années, le quintet (Micke Dahl – chant, Jocke Rydbjer & Erik Norberg – guitares, Johan Erkenvåg – basse et Tommy Storback – batterie) n’a toutefois rien changé à sa philosophie, restant fidèle à ce Punk Hardcore noir comme les ongles de pied de G.G Allin.
Du Punk Hardcore joué avec l’énergie du désespoir, à la manière d’un Crust de l’Europe du nord, ce Crust suédois si tranchant, si glacial, en forme de congères qu’on plante dans le cœur.
WOLFBRIGADE déclare l’état d’urgence via Life Knife Death. Communiqué international instaurant la loi martiale Hardcore, ce nouveau brûlot éclate telle une bombe artisanale dans toutes les rédactions, pour avertir de l’imminence d’un glissement fatal. Ses morceaux sont encore une fois d’une puissance assourdissante (à prendre au premier degré, j’ai dû baisser le volume plusieurs fois pour ne pas réveiller ma grand-mère décédée), et sa lucidité fait froid dans le dos.
En mélangeant avec panache la lourdeur et l’oppression de DISCHARGE et l’agressivité totalement nordique d’ENTOMBED, Life Knife Death se place d’ores et déjà sur le podium Crust de cette rentrée 2024. Restant sous la barre de la demi-heure pour respecter l’éthique Hardcore de fulgurance, ce nouvel album est d’une méchanceté rare, et à même de satisfaire les instincts les plus engagés de la fanbase.
A peine commencé, le discours est déjà fini, et les pavés ont remplacé les pancartes. L’intention de WOLFBRIGADE est claire dès le départ : brailler pour réveiller, hurler pour ouvrir les yeux, crier pour faire disparaître les œillères. « Ways to Die » ne prend donc aucun recul et fonce le beat le premier pour déterrer la politique de l’autruche, et nous obliger à regarder la réalité en face. L’espèce humaine est une sombre m*rde qui s’autodétruit, et détruit son environnement direct et indirect.
Cette espèce soi-disant « la plus évoluée » qui est la seule à sacrifier son essence même pour un veau d’or qu’elle a elle-même créé. Quelle pitié peut-on ressentir à l’idée de la voir disparaître de la surface du globe ? Aucune, mais les suédois tiennent quand même à nous avertir de notre fin très proche. « Disarm or be Destroyed » joue le message le plus clair et franc possible, alors que « Life Knife Death » enrage de cette stupidité crasse. Difficile de faire un choix parmi toutes ces grenades au déclenchement plus ou moins long, puisqu’elles sont toutes aussi efficaces.
Car même lorsque le quintet ralentit la cadence pour adopter un phrasé plus distinct, son caractère ombrageux ne change pas d’un pouce. « Life Knife Death » sonne donc comme un leftover oublié de Wolverine Blues, et use la face la plus râpeuse du Death Metal pour aiguiser les lames Hardcore.
Et en route pour la mort. Hosannah.
Il aura fallu cinq ans pour que WOLFBRIGADE revienne les bras chargés d’explosifs. Il aura fallu un entêtement crasse de la part des multinationales, des gouvernements, des tyrans et des lobbies pour que le flingue se recharge. Le barillet est plein, et c’est une roulette russe qui vous est proposée.
Avec cinq balles sur six. Bonne chance.
Titres de l’album :
01. Ways to Die
02. Disarm or be Destroyed
03. Life Knife Death
04. A Day in the Life of an Arse
05. Unruled and Unnamed
06. Skinchanger
07. Your God is a Corpse
08. Nail Bomb
09. Cyanide Messiah
10 Mayhem Mongrel
11 Sea of Rust
12 Age of Skull Fuckery
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