Le type même de groupe qui a tout compris au Thrash, mais aussi à l’abnégation. Formé en 2007 du côté d’Athènes, VIOLENT DEFINITION a du faire preuve d’une patience infinie pour enfin sortir aujourd’hui son premier LP, qui aurait logiquement dû rester dans les tiroirs de la commode du temps. En deux ans, les musiciens ont commencé à roder un répertoire qui s’est finalement concrétisé sous la forme d’une première démo en 2010, avant de se murer dans un silence inquiétant pour des raisons diverses. Désaffection de certains de ses membres, motivation en berne, et ce sont donc huit longues années de silence qui ont interrompu leur parcours pourtant bien entamé, jusqu’à ce que le noyau central (George B « Iron Beast » - chant et Nick P - guitare) parvienne enfin à trouver de nouveau partners in crime en les personnes de John "Maelstrom" à la batterie (EMBRACE OF THORNS, MENTALLY DEFILED, FADOM) et George "Wolf" à la basse (ECTOPLASMA, VULTUR). Dès lors, le quintette nouvellement formé a pu se plonger dans la composition, et étirer ses possibilités pour signer l’un des longue-durée les plus crédibles et entraînant de ce presque début d’été. Certes, Life Sentence est disponible depuis le mois de mars, édité alors en tape (depuis largement épuisée), mais les aléas des emplois du temps étant ce qu’ils sont, c’est aujourd’hui que je suis tombé sur ce gros pavé, qui nous ramène directement aux plus grandes heures du crossover et du Thrash typiquement US des années 80. Vous avez dit nostalgie, once again ? Vous n’avez pas complètement tort, même si ces quatre grecs ne font pas que capitaliser sur un passé glorieux pour rester affutés et furieux. Car on trouve dans leur musique bien plus qu’un simple hommage old-school à rajouter à une liste déjà fort encombrée, et proposent quelques idées qui pourraient faire avancer une cause promise à un statisme gênant et éhonté.
Sans vraiment nommer leurs influences, ces rebelles hellènes y font de larges allusions, et nous rappellent sans vraiment être franc les ACROPHET, les CRUMBSUCKERS, les D.R.I et autres NUCLEAR ASSAULT, tout en prenant soin de se rapprocher discrètement des HAVOK, de POWER TRIP et autres références actuelles imparables. En choisissant de se caler sur la ligne d’un parti classique, les VIOLENT DEFINITION signent donc un véritable manifeste de violence heureuse, dont les riffs font partie des plus pertinents de leur époque. De fait, sans chercher la petite bête dans les baskets, Life Sentence se pose en synthèse quasi parfaite de trente et quelques années de saccades et autres embardées enfumées, et réconcilie les LUDICHRIST et WARBRINGER, dans un désir constant de relier les différentes générations. Si individuellement, chaque instrumentiste est parfaitement conscient de son rôle, c’est cette homogénéité globale qui attire les regards et captive les ouïes, et même si les morceaux semblent souvent bâtis sur le même moule, celui-ci est tellement parfait que la production prend des airs de festival de qualité, d’intégrité, de passion et de férocité gracile. Flirtant parfois avec les excès délicieux du Speedcore, les grecs se rapprochent dans les faits de la puissance des WARFECT, leur conférant une street credibility pour les assimiler à la culture skate, et nous faire dévaler les routes bitumées du souvenir à vive allure. Sans vraiment plagier, mais en empruntant à droite et à gauche leurs idées, ces originaires d’Athènes jouent la carte de la franchise totale, et thrashent sans discontinuer, un peu comme si leur vie en dépendait. Les esthètes leur reprocheront sans doute un manque de variété, mais le côté compact de leur première réalisation à le charme indicible des grandes œuvres des 80’s, celles-là mêmes qui fonçaient sans se poser de question et qui dévalaient les trottoirs en faisant valser les cartons. De là, le trip est intégral, et de l’instrumental d’introduction « Lethal Presence » au final/conclusion « Consumed », la vitesse prédomine, les riffs dominent, la rythmique cavale et le chant ravale, pour un voyage en pays Crossover qui va remettre bien des pendules à l’heure. Difficile de faire son choix parmi cet éventail de compositions toutes aussi carrées que béton, et on assiste médusé à un spectacle de grande qualité, ou la folie et la précision disputent un combat permanent avec la furie et la raison, pour mesurer les plans au millimètre près, et offrir au fan une tuerie en règle, qui laisse au tapis, mais ne fait pas gicler le sang sur les murs.
Emballé dans une superbe pochette dessinée et colorisée par Jonathan Brandt, Life Sentence est le type même de LP qui mériterait d’être honoré d’une sortie vinyle, tant il évoque ceux de notre adolescence. Si quelques erreurs de jeunesse le constellent, notamment dans le manque de variété et l’absence quasi-totale de plans Heavy capables de relancer la machine bien huilée, il est globalement une réussite indéniable qui se transforme en soulagement après des années de silence pesant. Pas vraiment européen dans son approche, et plutôt totalement ricain, ce premier longue-durée a le mérite de ne pas s’éterniser, mais de ne pas non plus résumer l’affaire en une poignée de minutes bien tassées. Car en trente-sept de ces unités de mesure, les VIOLENT DEFINITION ont largement le temps de nous faire headbanguer, et même d’accélérer la cadence en certaines occasions, lorsque le batteur semble oublier la modération au profit d’une hystérie de ton (« Violent Strain », avec ses patterns un peu bancals et son énergie de tous les diables). Soli torchés dans la plus pure tradition, avec abus de vibrato et envie se substituant au solfège, chant incroyablement saccadé qui invective l’auditeur et ne renonce jamais, parties d’ensemble qui suggèrent que le line-up nouveau est des plus cohérents et costauds, et association de malfaiteurs entre Thrash et Hardcore, fonctionnant à plein régime, et nous faisant oublier le nôtre. Aussi fluet que redondant, aussi épais que virevoltant, ce premier témoignage longue-durée se place de lui-même en avant-scène, et nous convainc sans peine de son énorme potentiel. On souhaitera juste une plus grande aération à l’avenir, qui permettra de rallonger certains morceaux, et de leur apporter un souffle plus chaud. Temporiser n’est pas trahir, mais en choisissant de courir, les VIOLENT DEFINITION rattrapent le temps perdu et nous offrent une violence joyeuse, mais tendue. Pas de quoi prendre perpète, mais de quoi déguster pendant quelques années.
Titres de l'album:
1.Lethal Presence
2.Workaholik
3.Distorted Life
4.Slaves of Obsession
5.Uncertain Justice
6.M.D.S. (Modern Day Society)
7.Life Sentence
8.Ravenous Revenge
9.Violent Strain
10.Insane
11.So Many Lies
12.Consumed
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31/03/2025, 21:24
Bon...Je viens de me bouffer à peu près la première moitié de leur discographie là...Comme dirait le penseur, cela m'en touche une sans faire bouger l'autre.J'aurai essayé ma foi... ... ...
31/03/2025, 09:08
Quand je vois certains commentaires ici, on mesure à quel point la France (et pas que) est gangréné par les idiots utiles de la Russie. J'aimerais bien vous y voir si ce dégénéré de Poutine avait envahi la France : comment l'auriez-vous j(...)
31/03/2025, 08:54
Je n'avais pas été vraiment convaincu par l'album précédent, trop gonflé aux hormones inutilement, là ça respire, ça pue le old-school à plein nez, ça sent l'achat !
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On va peut-être vous ouvrir un sujet "La Géopolitique vue de ma fenêtre" dans le forum, ça pourrait vous être utile parce que je ne suis pas certain que ça passionne tout le monde tout cela....En tout cas, étant donné qu'il y(...)
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"Oui, comme nous en France en 1914 quand nous voulions récupérer l'Alsace et la Lorraine. Rien de choquant pour moi."Ouais, rien de choquant. Cet idiot utile de Zelensky avait juste faite sa campagne en faveur de la paix.
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