Tiens, ne faites pas les innocents, je vous ai déjà parlé de ces Australiens deux fois. Si, si. La première en 2014 à l’occasion de la sortie du monstrueux Forced To Regress, la deuxième l’année dernière pour vous annoncer la sortie du monstrueux aussi split avec les FISSURE.
Alors ne faites pas comme si vous ne les connaissiez pas, vous les connaissez justement très bien et savez de quoi ils sont capables.
Je dois vraiment vous rafraîchir la mémoire à grands coups de blasts dans la tronche ?
Ok, alors c’est parti.
Australie donc, Mark, Matt, Eddie, Ben, Josh, une carrière déjà remarquable depuis 2010 et des sorties qui s’accumulent, toutes fleurant bon le Hardcore bien violent qui se fait bouffer les riffs par un Grindcore véhément.
Car les SHACKLES ne font pas semblant d’aimer ça, puisqu’il faut vraiment aimer le style pour bien le massacrer et l’honorer. Le Grind, c’est une maîtresse qu’on ne laisse pas dans un coin, comme bébé, et qu’on chérit tout en la troussant violemment quand le moment est opportun et important.
Ici, il l’est assurément, puisque le quintette nous revient longue durée, avec douze morceaux pour à peine un quart d’heure de musique. Long, court ou médium, la recette des Australiens n’a pas changé, et se base toujours sur une attaque frontale massive, genre horde de kangaroos qui vous foncent sur la gueule les poings en avant près à vous ravager la tronche et les tympans.
Les SHACKLES n’ont pas desserré les rangs depuis Forced To Regress, et continuent d’ailleurs de régresser pour se retrouver dans un état de colère fœtale primale qu’ils évacuent à grands coups de hurlements et de rythmiques à l’avenant.
Je vous avais indiqué à l’époque quelques pistes pour les suivre, des NAPALM à INFEST, en passant par HIEROPHANT ou DISRUPT, SIEGE, MIND ERASER, et mes conseils n’ont pas changé puisque leur optique non plus.
Toujours de la violence, basique mais ludique, des accointances indéniables avec un Hardcore rêche et abrasif, pas mal de riffs accrocheurs et frondeurs, et un sens aigu de la composition qui tue et laisse à terre pour le compte, repu.
Lifeless Paradise, c’est ça, résumé à la quintessence de son objectif, nous replonger dans un bain de brutalité saine qui laisse sonné, mais éveillé. Un paradis sans vie ? Je trouve que le leur ressemble plutôt à un enfer paillard, certes très gaillard, qui attise les sens pas forcément par hasard, mais en lâchant les principales composantes d’un album d’ultra violence assumée. Revenus dans le giron de Resist Records, les cinq allumés Australiens sont back to basics, et sonnent comme le groupe de Grind sombre et ultime, qui nous livre ici un des pamphlets les plus définitifs de ce début d’année.
Ils n’ont pas renoncé à leur son sec si particulier, qui refuse la profondeur des graves, et qui crache sur l’écho et la réverb’, pour aplanir l’attaque et la rendre plus létale.
Alors ça fonce, ça groove, ça moshe même parfois, mais ça blaste comme une danse de Saint Guy Powerviolence qui n’assume aucune pause ou temps mort.
Cela dit, en un quart d’heure, il n’est pas difficile de garder le soufflé bien bombé et gonflé. SHACKLES, c’est comme la levure Vahiné dopée au mastic plombé, ça monte dès le début, ça reste en suspension, et ça finit par vous éclater à la gueule une fois la fourchette plantée, tout en assurant un moelleux qui sait délecter. En gros, du Grind conséquent qui ne fait pas que niquer l’émail des dents, mais qui contente l’estomax et laisse le gosier béant.
Une furie de tous les instants, qui ménage quand même quelques pauses Hardcore à la limite du Fast, pour que vous puissiez reprendre des forces avant la prochaine bouchée.
Pas question de faire du piste à piste, d’autant plus qu’ils skient hors, sur les noires et les triples croches, Lifeless Paradise c’est une descente tout schuss qui négocie les virages pour planter son bâton au-delà de la ligne d’arrivée sans avoir trop morflé.
Planches bien fartées pour assurer une vitesse décoiffée, et quintette en pleine osmose pour une descente à tout berzingue qui ne tient compte ni des balises ni des sapins, et encore moins des autres clampins plantés sur la neige de bon matin.
En gros, la pérennisation du Fastcore US trempé dans l’héritage du Grind Anglais, pour une relecture Australe qui exagère les aspects les plus marqués des deux styles, histoire d’en accoucher d’un troisième, encore plus méchant et galopant.
SHACKLES sera toujours SHACKLES, ce groupe de colère, de haine qu’on régurgite sans y réfléchir, et qui se précipite dans les abysses de la démence instrumentale logique, gérée, mais suffisamment libre pour rester folie dégénérée.
Comme nous, qui nous en délectons à intervalles presque réguliers.
Une façon d’aimer le Grind et de le jouer avec respect, comme les autres, que personne n’a oubliés. Les NASUM, et tous ceux que j’ai déjà cités.
Et c’est donc la troisième fois que je vous parle d’eux. On dit jamais deux sans, mais jamais d’eux sang non plus. Alors il y aura sans doute une quatrième fois.
Et je l’attends de blasts fermes.
Titres de l'album:
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