Il y a trois ans, lorsque j’ai lu que Tracii Guns et Michael Sweet allaient enregistrer en duo, j’ai cru à une blague. Je me suis dit, « et pourquoi pas une collaboration entre Christine Boutin et Virginie Despentes ? ». Non, très logiquement, mon cerveau refusait le concept, les deux ayant un univers très éloigné l’un de l’autre. Et pourtant, malgré mes réticences, SUNBOMB est devenu un projet viable, et Evil And Divine un premier album tout à fait recommandable. De là, une suite était tout à fait envisageable, ce qu’a également pensé Serafino en lâchant le groupe en studio pour la deuxième fois.
Tracii et Michael sont donc de retour, toujours secondés par Adam Hamilton à la batterie, et par Mitch Davis à la basse. Un retour qui a des allures de messie revenant pour rameuter ses fidèles et leur indiquer la terre promise, tout en les fournissant en alcool et autres dérives personnelles. Sweet a donc trouvé son compte dans cette association, et revient prêter sa voix aux compositions de Guns, qui une fois encore a rendu hommage au Rock de son adolescence.
Pas de gros changement donc, une production toujours aussi rêche et précise, et des morceaux qui paient leur dime aux mastodontes que sont DIO, BLACK SABBATH, JUDAS PRIEST et tout autre soldat Metal aux cinq étoiles.
Finalement assez proche de ce que STRYPER peut jouer de plus classique et déhanché, Light Up The Sky est un embrasement céleste qui transforme les nuages en étoiles. Et si Tracii garde les rennes fermement en main, Sweet peut de son côté nous régaler de sa voix inimitable, entre paradis et enfer terrestre, pour mieux alléger le fardeau que nous portons chaque jour. Il est également intéressant de remarquer que ce deuxième album sort quelques semaines après le fameux coffret de BLACK SABBATH consacré aux années Tony Martin, tant il reprend les grandes lignes artistiques de la collaboration entre Iommi et le chanteur anglais.
Pour vous en convaincre, écoutez le lourd et oppressant « In Grace We'll Find Our Name », qui aurait fait bonne figure sur le classique Headless Cross. Lent, processionnel, obsédant, ce titre résume mieux que n’importe quel laïus promotionnel la passion éprouvée par Tracii envers ce Heavy Metal classique, et nous offre un flashback sur les années 80 plus authentique qu’une compilation foireuse. Tracii s’est d’ailleurs montré très généreux au moment de distribuer les riffs à chaque titre, puisque tous les morceaux possèdent une identité propre, allant même jusqu’à piocher dans les partitions de MAIDEN de quoi alimenter « Light Up the Skies ».
Beaucoup de références donc, et la confrontation entre deux musiciens qui tient de la battle de rue. Si la voix de Michael sera encore sujette à débat au regard d’un instrumental relevé et plutôt rauque, les capacités de Guns ne souffriront d’aucune critique tant le guitariste américain s’est une fois de plus arraché les tripes. Agressif, Heavy en diable, mais suintant le boogie, Light Up The Sky se permet même quelques clins d’œil à la génération 90’s, avec une bordée de licks aussi gluants que les barbes des frères Abbott, ou des motifs que Pepper Keenan n’aurait pas reniés un soir d’été (« Rewind » et « Steel Hearts », qui sentent bon la NOLA repassée fraichement et portée comme une chemise à carreaux carrés).
Ce deuxième chapitre est donc soigné, et toujours aussi sauvage. Car lorsque le quatuor accélère le tempo, le spectre de la NWOBHM montre son dos pour qu’on lui gratte sans repos. Ainsi, « Scream Out Loud » explose comme un tube des années 1981/1982, avec sa rythmique atomique, et toujours ces envolées vocales lyriques qui sont la trademark de Michael. Le guitariste/chanteur de STRYPER a toujours déclaré préférer jouer l’humilité au sein d’un tel projet, ce qui ne l’empêche guère de livrer une prestation approuvée par Dieu, qui se reconnaît dans ces aigus excessifs et ce vibrato tendu.
Mais la principale obsession de Tracii reste ce Rock lourd et emphatique, qu’il maîtrise à merveille. Lui qui avait déclaré à l’époque du premier album qu’il s’agissait du disque qu’il aurait aimé enregistrer à dix-sept ans, doit certainement penser de Light Up The Sky qu’il est l’album qu’il aurait dû enregistrer lorsqu’il en avait vingt. Tout le Metal qu’il aime est résumé avec brio, et toujours en exergue cette tension qui nous mène sur des chemins arpentés, pour une pénitence assumée (« Winds of Fate »).
Solide, puissant, ce Heavy chantant et dansant est décidément très plaisant. On peut même se dandiner au son de « Beyond the Odds » qui résonne d’une foi sans faille en l’Ozzy de la première moitié des eighties, ou headbanguer sur le binaire chaloupé de « Reclaim the Light », à l’amertume ALICE IN CHAINS très prononcée.
Un peu d’émotion pour ne pas passer pour de vulgaires tâcherons (« Where We Belong », à l’acoustique délicate), et un final ternaire et dur comme le fer (« Setting the Sail »), pour un nouveau sans faute. Je concède que parfois, la voix de Michael n’est pas toujours adaptée, et que ses arabesques en font sans doute un peu trop, mais l’alchimie entre les deux artistes fonctionne toujours à bon régime.
En tant que suite, Light Up The Sky est tout à fait valide, et confronte deux parcours qui ont évolué en parallèle pendant des années avant de se croiser. Quant à savoir si Tracii Guns a gagné son ticket pour le paradis, c’est une autre histoire qu’on nous racontera peut-être plus tard. Si nous sommes gentils.
Titres de l’album :
01. Unbreakable
02. Steel Hearts
03. In Grace We'll Find Our Name
04. Light Up the Skies
05. Rewind
06. Scream Out Loud
07. Winds of Fate
08. Beyond the Odds
09. Reclaim the Light
10. Where We Belong
11. Setting the Sail
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