Depuis les années 80, la question du « True Metal » se pose, en opposition au succès du Pop Metal, du Grunge, du Néo-Metal, puis de la vague sauvage des SLIPKNOT et compagnie. Mais qui serait capable de définir ce qu’est vraiment ce fameux « vrai Metal » ? Sur quoi repose l’analyse ? Le look, la musique, les arrangements, la production, le nombre de riffs par chanson ? Suffit-il pour être étiqueté « true » de porter des slips de peau, de brandir des épées en plastique et chanter l’homme partant à la guerre ? D’annuler sa participation à un gigantesque festival pour cause d’exigences de dernière minute ? Ou bien de glorifier les dragons, la rébellion, les décibels, badges, patches, et autres exemples d’un mode de vie adolescent ?
Je ne pense pas. Pour être vraiment Metal, il suffit de jouer dur, solide, et d’être honnête avec soi-même. De fait, n’importe quel groupe, même pratiquant une Fusion étrange (Black/Jazz, Rapcore, Néo-classique Thrash progressif et autres qualificatifs de catalogue de VPC des années 90) peut se revendiquer Metal, ce qui est une bonne chose. Parce qu’on a tous passé l’âge d’aller chasser le dragon en culotte de buffle du côté de Melun ou de San Francisco.
Metal.
Que voilà un terme adapté à la musique jouée par les anglais de FORGED IN BLACK. Accusant aujourd’hui une décennie d’existence, ce quintet de l’Essex (Kieron Rochester – basse/chœurs, Kevin Rochester – batterie, Andy Songhurst – guitare, Chris Stoz Storozynski – chant et Chris Bone – guitare/chœurs) nous en revient avec un deuxième album sous le bras, quatre ans après un Descent of the Serpent qui nous avait méchamment mordu. Nous avions alors découvert un reptile dangereux, sous influences certes, mais aux crocs acérés et à la morsure létale. Et aujourd’hui, c’est encore plus venimeux que la bête revient, avec dix nouvelles attaques dans la gueule.
FORGED IN BLACK, c’est un peu le bréviaire Metal par excellence. Un hommage poussé aux idoles du genre (JUDAS PRIEST, IRON MAIDEN, METAL CHURCH, ICED EARTH, etc…) pour une attitude moderne construite sur une liberté de ton exceptionnelle. Ici, pas de place à l’ennui ou au doute, puisque tous les morceaux fonctionnent d’une manière ou d’une autre. Et que l’ambiance soit pesante et suintante ou agile et rapide, le résultat est le même : le Heavy y trouve ses lettres de noblesse, entre classicisme affiché et légère et allusive modernité.
Car les cinq anglais n’ont pas le médiator dans leur poche. En quatre morceaux, ils parviennent sans effort à résumer quatre décennies de Heavy Metal chantant et puissant, en piochant dans le carquois à riffs le moins utilisé du circuit. C’est ainsi que les deux morceaux d’ouverture, « Be One with Fire » et « Lightning in the Ashes » évoquent autant le SAXON moderne que l’ARMORED SAINT le plus accrocheur. Dissonances, enchaînements d’accords étranges, cette mise en jambes donne immédiatement envie d’en savoir plus, et surtout, si le Heavy traditionnel finira par trouver sa place.
Ce qui est immanquablement le cas.
Il ne faut pas plus de trois titres au groupe pour plonger dans le feu sacré, et nous sortir un bel hommage à la NWOBHM dont les trois-quarts des groupes anglais sont issus, même indirectement ou par le biais d’une autre génération. « Dark Lord Requiem » et « War Torn Skull » viennent donc très logiquement caresser dans le sens du poil les adeptes de l’église du Heavy des années 80, avec leur tempo lent et lourd, leurs mélodies médiévales, et leurs accents guerriers. Mais attention, pas question ici de nous refiler du ANGEL WITCH ou du WITCHFINDER GENERAL en solde. Non, Lightning in the Ashes n’est pas qu’un reste de casserole réchauffé au micro-ondes, loin de là. Si la nostalgie est une part importante de l’entreprise, elle n’en reste pas moins qu’une composante parmi tant d’autres. Le Heavy proposé pourrait dater de n’importe quelle époque post 1986, et cette atemporalité fait justement le charme de ces chansons crédibles et fédératrices.
On n’empêchera évidemment aucunement les quelques pas de côtés et les facilités d’usage. Bien que la maturation soit presque à terme, ce second long cherche encore quelque peu ses marques, entre démonstration technique et ambiance euphorique, talent individuel et allant collectif. Mais ce qu’on nous expose tient la route, donne un résultat logique, qui peut s’apprécier plusieurs fois d’affilée.
Avec quelques clins d’œil acoustiques qui semblent provenir des douves du château de ce cher Ritchie Blackmore, des montées viriles de testostérone vers un Thrash maîtrisé, et une belle tendance à la constance dans le lâcher de riff habile, FORGED IN BLACK se propose d’incarner le marteau ET l’enclume, pour mieux forger les lames d’acier de la bataille entre le bien (le Metal) et le mal (tout le reste).
L’atout du groupe est de toujours parvenir à trouver une idée originale pour transcender un titre assez conventionnel. Ainsi, « Brother's Keeper » brosse en profondeur et laisse la basse enlever la crasse, tandis que « Hellucinator » se paie le luxe de chœurs braillés Hardcore pour mettre en valeur une suite Hard-Rock de grande classe.
Alors, « true », d’une certaine façon, et sans doute la meilleure. Celle qui consiste à jouer une musique emphatique, inspirée, motivée et bien agencée, et non à se parer d’atours ridicules pour nous faire croire que la fourrure naturelle transforme un homme en bête de guerre.
Toute ressemblance avec un groupe bien connu n’est évidemment pas fortuite.
Titres de l'album :
01. Be One with Fire
02. Lightning in the Ashes
03. Dusk Breather
04. Dark Lord Requiem
05. War Torn Skull
06. Chains of the Damned
07. Building a Beast
08. Brother's Keeper
09. Hellucinator
10. Detonation Ritual
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28/03/2025, 17:07
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26/03/2025, 13:42
Merci oui c'était bien eux. J'avais beaucoup aimé leur prestation sans donner suite, c'est l'occasion de se rattraper.@Buck Dancer : sur Reign of infinite je trouve également.
26/03/2025, 13:37
Pour une fois je soutiens complètement les festivals qui ont autre chose à faire que de se farcir ce genre de polémique. Ça n'a rien à voir avec exhumer des paroles volontairement provocantes écrites il y a 20 ans. Et puis on parle quand (...)
26/03/2025, 11:24
Z'ont qu'à également organiser une tournée en Ukraine et y'aura un-partout-balle-au-centre...CQFD.
26/03/2025, 08:33
Boycott de ces deux festivals. La bêtise ambiante fait de l'alpinisme, toujours en quête de nouveaux sommets.
26/03/2025, 07:52
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