Changeons un peu d’ambiance, après un déluge de parutions extrêmes, et intéressons-nous un peu au vrai, au pur, à l’unique, au Heavy Metal, cette musique qui nous a fait un jour comprendre que nous étions différents. S’il est vrai que plus de trente ans après mes débuts d’initiation à cette débauche de décibels, les effluves des DIO, SAXON et autres chantres d’un Hard Rock racé et taillé dans le Rock n’ont plus qu’un parfum de nostalgie à mes oreilles, j’aime à les renifler de nouveau à intervalles réguliers pour ne pas oublier d’où je viens.
Alors ce matin, c’est à un groupe assez atypique que j’ai affaire, un groupe au parcours étrange, mais à la musique d’une franchise et d’une puissance indéniables.
LIGHTNING STRIKES et son patronyme exhumé des coffres de la forteresse Heavy Metal des années 80 se présente donc en 2016 sous la forme d’un quatuor (Karpis Maksudian – batterie, Cat Tate – basse, Rob Math – guitare et Nando Fernandes – chant), et nous propose son premier album, qui intervient après la bagatelle de…trente années après la formation initiale du groupe, en 1985, et trois décennies après la publication de sa seule œuvre discographique, un simple paru la même année.
Mais que s’est-il donc passé pour que ce hiatus de trois décades empêche le groupe de publier un longue durée ? Simple, habituelles complications musicales, et puis un silence de quelques mois qui s’est légèrement éternisé…En 1987, Karpis Maksudian le batteur du groupe avait essayé de le remettre sur les rails avec un nouveau line-up, mais las, une fois de plus, le destin en décida autrement, et le silence s’imposa sur le long terme…
C’est vous dire l’esprit de revanche qui anime ces musiciens d’un autre temps, qui justement à une lourde dette envers eux. Alors l’horloge historique a décidé de se faire pardonner factuellement, et de permettre à ces quatre instrumentistes de s’exprimer via un médium bien concret, ce premier album éponyme qui voit enfin le jour, avec toutefois un décalage assez important dans sa portée, puisque la musique des LS, si elle n’est pas totalement restée coincée dans une époque révolue, en évoque dans les grandes lignes toutes ses caractéristiques.
Nous avons donc droit à une jolie démonstration de Hard-Rock/Heavy Metal dans la plus pure tradition eighties, enrobée dans une production somme toute assez contemporaine qui confère un joli cachet anachronique à ces morceaux francs du collier et non dénués d’une certaine finesse.
Si les LIGHTNING STRIKES évoquent sur le page Facebook les sempiternelles références classiques, le PURPLE, BLACK SABBATH, SAXON, IRON MAIDEN, URIAH HEEP et LED ZEPPELIN en tête, rien d’étonnant à cela. Après tout, ils sont tous des enfants des seventies, comme tous les acteurs de la NWOAHM, mais il est certain que les originaires de Los Angeles ont été plus influencés par le vieux continent que par le Hard-Rock pailleté et mordant de leur ville d’origine, Los Angeles. Alors, du Heavy, classieux, brillant, chromé, mais pas passéiste à outrance non plus, même si les noms de RAINBOW et MAIDEN sont évidemment les premiers à venir à l’esprit lorsqu’on écoute leurs chansons.
Ce qu’il faut reconnaître au prime abord, c’est que les mecs n’ont perdu ni la foi, ni la pêche, et que ce Lightning Strikes n’a pas besoin d’un déambulateur pour avancer. Le rythme est soutenu, les riffs trapus, et l’interprétation individuelle bien couillue, sans toutefois manquer d’émotion dans les instants les plus cotons.
Il faut dire que les quatre américains se sont entourés de quelques pointures pour mener à bien leur entreprise de rafraichissement, puisqu’on retrouve outre l’immanquable comparse de Dickinson, Roy Z à la production, mais aussi des interventions plus locales de Derek Sherinian aux claviers, et de Tony « Black Sabbath » Martin au chant sur un morceau, ainsi que le leader des AVANCHICK (groupe de Visual Key japonais) Noah derrière le micro.
Et toutes ces participations ne sont pas des gimmick publicitaires, rassurez-vous. Ces featuring de plus ou moins luxe sont là pour agrémenter ce superbe album de quelques étincelles supplémentaires, mais à vrai dire, Lightning Strikes n’en a pas vraiment besoin, tant ses qualités de base sont foudroyantes, et font penser à une union spirituelle entre le Glenn Hughes de BLACK COUNTRY COMMUNION et le ANGRA le plus teigneux mais harmonique.
D’ailleurs, le CV de Nando Fernandes est assez chargé, puisqu’on l’a retrouvé sur scène avec les Brésiliens, mais aussi dans les rangs de combo comme HANGAR, SHINING STAR, ou RADIO SHOW. Le vocaliste domine d’ailleurs les débats de sa voix d’airain, qui peut caresser, hérisser le poil, vous prendre aux tripes et vous caresser le cœur, et il partage le devant de la scène avec le talent éclaboussant de Rob Math à la guitare, qui se prend pour un frère jumeau d’Yngwie Malsmsteen et de Richie Blackmore en plus d’une occasion flamboyante.
Et ces deux-là, peuvent compter sur la paire rythmique d’origine pour les soutenir dans leurs allants, avec un duo Maksudian/Tate digne des Glover/Paice, n’hésitant jamais à couler leur déluge de plomb dans un moule de finesse en fusion…
La redoutable intelligence du groupe a été de ne pas chercher à trop rattraper le temps perdu en blindant leur premier album de compositions fades et dispensables, et en se concentrant sur le meilleur. Une grosse demi-heure de musique pour remettre les pendules à l’heure, la leur évidemment, et une bordée de chansons indispensables pour comprendre les tenants et aboutissants de la genèse du nouvel Heavy Metal d’il y a trente ans qui n’a pas oublié de suivre l’actualité.
De là, vous avez un choix assez vaste. Vous aimez le Hard-Rock mordant et cavalant à la DEEP PURPLE de « Highway Star » ? L’ouverture « Victim » vous transportera vers des paradis de vitesse et de dextérité instrumentale fiévreuse, avec des interventions de guitare néo-baroques qui n’ont pas oublié leur Rock pour autant.
Vous aimez le métissage à la ANGRA, alliant puissance et orchestration riche ? Délectez-vous donc du progressif et envoutant « 301 Ad Sins of Our Fathers », qui vous offrira en plus un featuring délicieux de Tony Martin. Vous préférez le Hard-Rock à la lisière d’un AOR musclé, qui allie RAINBOW à JOURNEY ? « Kamikaze » est fait pour vous avec son rythme en délié et ses brûlures de guitares soignées par un chant velouté.
Et si un mélange SAXON/RAINBOW/DIO vous sied, alors l’emphatique et symphonique « Can’t Cross The Rainbow » vous couvrira de cadeaux, avec ses ruptures brusques et ses envolées contrôlées. Mais n’oubliez pas pour autant le final atypique, qui renifle les trottoirs du Sunset et associe dans une même envie les astuces chamarrées de DOKKEN et le souffle chaud de Glenn Hughes pour un « We Don’t Rock Alone » digne d’une profession de foi Metal dont on ne peut remettre en doute la sincérité.
Ils auront attendu trente ans pour pouvoir s’exprimer, mais ils n’ont raté ni leur retour, ni leur discours. Les LIGHTNING STRIKES et leur premier album éponyme nous rappellent à grands coups de soli tranchants, d’un chant tout en flamboyance et d’une rythmique jamais chancelante toute la force d’un Heavy Metal classé teinté de Hard-Rock racé, qui a largement sa place dans notre époque qui est désormais aussi la leur. Pas d’artifice clinquant, pas de Crossover pétaradant, juste du Metal irradiant qui fait la part belle aux mélodies d’antan boostées par une puissance de maintenant.
Joli comeback les mecs, mais n’attendez plus aussi longtemps pour nous chatouiller les oreilles. Le silence est d’or, mais la musique est de Metal…
Titres de l'album:
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