L’histoire de ce groupe qui n’existait pas remonte à l’orée des années 2000, lorsque Johan Reinholdz, guitariste d’ANDROMEDA présente une démo de pur Death/Thrash à Bengt ”Wez” Wenedikter du label national War Music (DARKANE, DEFLESHED, NAGLFAR). Le groupe principal de Johan ayant déjà signé sur la même maison de disques, le réflexe parut légitime, et c’est sans aucune difficulté que le musicien obtint un nouveau deal pour ce side-project. Histoire de compléter le line-up de ce nouveau groupe, le guitariste enrôla alors Johan Liiva, ex-ARCH ENEMY, FURBOWL et CARNAGE, et le batteur Matte Modin (DARK FUNERAL/DEFLESHED). Et c’est sans avoir pris la peine de faire la moindre répétition que le trio entra en studio en 2001 pour enregistrer son premier LP, Deus Deceptor, qui sortit assez rapidement en mai 2002. Alors qu’une carrière intéressante se dessinait, les trois musiciens repartirent chacun de leur côté vaquer à leurs occupations principales au sein d’ANDROMEDA, HEARSE et DARK FUNERAL (entre autres), mais Reinholdz, pas forcément décidé à laisser le concept mourir de sa belle mort, continua de composer des morceaux dans l’optique d’une éventuelle suite. C’est ainsi qu’en 2009 émergea une bordée de chansons, qui finalement une fois assemblées permirent au groupe de proposer From My Cold Dead Hands, deuxième LP une fois encore chanté par Johan Liiva, second effort qui autorisa le groupe à présenter son répertoire pour la première fois sur la scène du Scorched Tundra Festival de Göteborg en décembre 2012. S’ensuivit un troisième chapitre en 2015, Throne of Scars, avant que Liiva ne claque définitivement la porte. Réduit à l’état de one-man-band, NONEXIST n’en fut pas pour autant envoyé aux oubliettes, puisque le très décidé Reinholdz prit en charge le chant, et continua sa route en compagnie de Johan Aldgård (guitare) et Joakim Strandberg (batterie), deux FAITHFUL DARKNESS et Linus Abrahamson à la basse, son compère d’ANDROMEDA.
Ainsi, 2020 voit la naissance du quatrième LP de NONEXIST, ce Like the Fearless Hunter toujours défendu par le label danois Mighty Music, avec un Reinholdz remonté comme une pendule, et se chargeant du chant, de la guitare, des claviers et de la basse. La recette du groupe n’a pas vraiment changé, avec ce fond de Death mélodique toujours aussi présent et symptomatique des coutumes suédoises des années 90. On se retrouve donc face à une filiation AT THE GATES assez caractéristique, et manifeste dès « Strictly Sadistic Intent » avec ses syncopes systématiques et ses lignes de chant assez typiques. Le sentiment de recyclage est toutefois atténué par la passion insufflée aux compositions par le multi-instrumentiste talentueux qu’est Reinholdz, jamais avare d’une accélération dantesque ou d’un solo supersonique. Mais il serait toutefois injuste de réduire le projet à ce démarquage peu habile, puisque Like the Fearless Hunter propose bien plus qu’une simple copie carbone des maîtres scandinaves des nineties. On trouve en effet pas mal de choses sur cet album, du Thrash hystérique, du Heavy dramatique, mais surtout, une tension permanente et un savoir-faire impressionnant, et parfois des citations plus cybernétiques rappelant les moments les plus intenses de STRAPPING YOUNG LAD (« Together We Shall Burn » et son intro qui dégage autant de chaleur qu’un réacteur foireux de Tchernobyl). Doté évidemment d’une gigantesque production faisant méchamment ressortir les graves et conférant aux guitares un son à la JUDAS PRIEST surboosté d’une distorsion à la CARCASS des grands jours, Like the Fearless Hunter est un concentré de méchanceté mélodique qui ne tombe que très rarement dans les errances mièvres du Melodeath. Ici, le propos est très viril, les musclés salement bandés, les arrangements vocaux vraiment hargneux, et l’instrumental pugnace comme une teigne du samedi soir. Très précis, le Metal des suédois n’est toutefois pas contre des crises de folie Death/Thrash, et s’emballe à la première occasion, nous donnant celle de headbanguer comme des tarés sur le supersonique « Dark Satanic Mills ». De la variété donc, mais surtout une solidité technique assez imparable, avec une collection de riffs à faire pâlir un Devin Tonwsend sous perfusion Red Bull, mais aussi de l’ambition dans la construction, des morceaux mêmes mais aussi de l’ensemble.
Johan Reinholdz a voulu ce quatrième album le plus varié possible, proposant parfois des mid-tempo écrasants, sur fond d’harmonies circulaires insistantes et probantes. On touche les ambitions du doigt avec l’impressionnant « Emerging from a World Below », légèrement futuriste à la FEAR FACTORY, mais aussi percutant qu’une charge sans pitié d’ARCH ENEMY. En cinquante minutes, le groupe aurait pu se montrer redondant, répétitif et cyclique, mais le parti-pris de pluralité violente évite justement ce genre d’erreur, et les blasts atomiques de « Litany of Poison » font de cette première partie d’album un véritable cas d’école d’un sans-faute incroyable. Reinholdz n’a pas oublié que la violence doit se mâtiner d’intelligence, et a dilué son propos dans des évolutions très futées, opposant l’oppression et la démonstration en permanence, en claquant sur un beat ferme des motifs hautement mélodiques. Avec l’apport de quelques guests de luxe (Mikael Stanne (DARK TRANQUILITY), Chris Amott (ARCH ENEMY, DARK TRANQUILITY) et l’incontournable Rogga Petersson), Like the Fearless Hunter se présente comme une œuvre de passionnés pour passionnés, et développe de beaux arguments instrumentaux pointus sur fond d’apocalypse Death/Thrash. « A Meditation upon Death » reprend la vitesse de croisière, alors que « Bloody Carnal Sorcery » profite d’une longue intro pour distiller l’ambiance, avant de revenir dans le giron d’un Death des early nineties fameux. Puissance omniprésente, dextérité indéniable, diversité de ton, ce quatrième LP de NONEXIST est une véritable ode à la suprématie suédoise dans le domaine du Death pluriel, et nous assomme de son propos véhément pour mieux nous séduire de sa plénitude. On apprécie tout autant les longues digressions habiles que les courts intermèdes viscéraux, avec des pointes de barbarie régulières (« Cancerous Disembodiment », SUFFOCATION et MORBID ANGEL se disputant la dernière saucisse, « Reduced to Ash » et son concassage de neurones en règle), et au final, on s’incline face à cette furie sonore qui ne se dément jamais et ne supporte pas la moindre baisse de régime.
Retour réussi pour NONEXIST, le groupe qui n’existait pas, mais qui finalement, est plus vivant que bien d‘autres créatures plus tangibles.
Titres de l’album :
01. Strictly Sadistic Intent
02. Together We Shall Burn
03. Dark Satanic Mills
04. Emerging from a World Below
05. Litany of Poison
06. Fear Corrodes the Soul
07. A Meditation upon Death
08. Bloody Carnal Sorcery
09. Dead Black Embrace
10. Scent
11. Cancerous Disembodiment
12. Reduced to Ash
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