Tout le monde n’a pas prétention à bousculer l’ordre des choses pour imposer son point de vue. Et derrière les innovateurs, les créatifs, les culottés et les hâbleurs se cachent une multitude d’artistes plus discrets, faisant ce qui leur chante, et pratiquant l’art séculaire de la sécurité instrumentale. Aucune connotation péjorative dans ce constat, juste un regard objectif sur la production actuelle, qui se trempe les orteils dans l’océan old-school comme s’il n’y avait rien de mieux à faire. Mais on peut apprécier la température old-school sans forcément fréquenter les mêmes plans d’eau que ses petits copains. Parfois, une petite crique isolée fait très bien l’affaire, et le plaisir qui en ressort n’en est que décuplé.
Ainsi, les irlandais d’UNMAKER ont décidé d’aborder la musique extrême par l’un des angles les moins courants. Exit le Thrash de la Bay-Area ou de la Ruhr, non au Metal tiède reproduit à l’identique, foin de Hard-Rock trendy entre 1987 et 1989, et bonjour le Groove, le Néo-Death de la fin des nineties, pour un mélange revigorant et stimulant. Oh, rien de véritablement étonnant, mais une sacrée énergie, et un résultat qui dépasse de loin les espérances placées en certains cadors des cités.
Les dublinois nous proposent donc des morceaux costauds, aux riffs porteurs solides, et aux arrangements épars mais soignés. Formé en 2019, le quatuor (Spencer - basse, Jake - Batterie, Sean - guitare et Aaron - chant) a pris son temps pour peaufiner cette présentation, qui tient plus de la réalité augmentée que d’un simple powerpoint vite balancé. Carré aux épaules, fort aux entournures, stable sur ses deux jambes, UNMAKER se souvient de la pertinence du groove de PANTERA et de l’efficacité mélodique d’AT THE GATES, sans oublier les saccades symptomatiques du Metalcore, pour produire assez de puissance pour terrasser un Thanos égaré sur terre.
Les pierres d’infinité ne sont pas encore toutes rassemblées, mais les pouvoirs de ce jeune groupe sont déjà impressionnants. On en prend acte dès l’entame bombée de « To War », qui plante le décor d’un conflit entre les anciens et les nouveaux, et qui laisse sur le carreau tous les dubitatifs et hésitants habituels. La guitare, épaisse et diserte donne le ton, et le jeu très tribal d’un batteur techniquement crédible permettent de dodeliner du chef sans arrière-pensée, et si la surprise reste évidemment aux abonnés absents, l’efficacité prend le relais avec une morgue appréciable.
Dublin a donc de quoi être fière de ses jeunes poulains, qui ne rechignent pas à insuffler un peu de technique progressive dans leur musique. Ainsi, « Control » ose l’évolution, les idées qui se chevauchent sans renoncer à la cohérence. On comprend donc que le potentiel est conséquent, et que l’intelligence de composition est bien réelle. Loin de la niaiserie habituelle des passages mélodiques imposés, les UNMAKER préfèrent se rapprocher dans ces cas là d’un Phil Anselmo réfugié chez un clone habile de METALLICA plutôt que d’un SOILWORK empêtré dans ses obsessions harmoniques.
Nous pouvons donc apprécier ce disque sans nous demander si tout ça n’a pas déjà été raconté des dizaines de fois, sensation agréable s’il en est. Et comme les acteurs aiment se travestir d’acte en acte, l’impression de nivellement par le haut s’efface au profit d’une aventure ambiancée et agencée, se permettant des écarts plus softs pour ne pas lasser le spectateur (« Point Break », entre TESTAMENT et « Planet Caravan »).
Même en faisant plusieurs fois le tour du propriétaire, rien ne choque, et aucun défaut n’apparait à l’œil nu. Si évidemment certains titres jouent la redite en plaquant un beat plombé sur un riff classique, si le chant pourra rebuter les amateurs de nuance et de digression, le tout reste très digeste, et toujours prompt à dégainer une idée moins convenue pour relancer l’intérêt (« Rise » et son refrain vraiment chafouin).
Beaucoup plus intéressant que nombre de sorties de gros indépendants, Limb From Limb se fraie une place enviable sur le podium des surprises de ce mois de mai, bien loin du calibrage agaçant des labels trop reposés sur leurs propres lauriers. Pour une autoproduction, ce premier album est totalement canon, et presque digne d’une compilation de b-sides de PANTERA. J’aurais d’ailleurs très bien imaginé UNMAKER en ouverture des concerts maousse de METALLICA, leur style leur permettant de chauffer la foule comme personne.
Mais l’histoire est ainsi faite et personne ne peut la réécrire. On peut par contre en lire une autre, plus intime, mais plus personnelle.
Titres de l’album:
01. To War
02. Drop Dead
03. Limb From Limb
04. Control
05. Point Break
06. Rise
07. False Disciple
08. Breathe
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