Les musiciens bossent dans leur coin. Non, tout ça n’est pas un nouveau slogan fomenté par les cadres de la SACEM, mais bien une réalité sur le terrain, dont on peut constater l’ampleur en étant un tant soit peu attentif aux fils d’actualité des réseaux sociaux.
Alors non, les musiciens esseulés n’ont plus besoin de se trouver un emploi dans un groupe déjà établi, ou de racoler pour trouver des comparses. Ils se débrouillent et composent seuls, enregistrent et distribuent seuls, en France, en Italie, ou n’importe où ailleurs.
Tiens, même au Canada. La preuve ? Le second longue durée du projet PUTRID MANTRA, qui malgré son nom en forme de boutade morbido-zen, propose une musique délicatement ouvragée, et portée par un seul homme, si j’en juge par le peu d’informations que j’ai pu glaner.
En tombant sur quelques sites osant parler de cet énigmatique Limbo, j’ai cru comprendre que derrière le patronyme de PUTRID MANTRA se cachait Brandon Lee (non, pas l’autre, il est mort désolé), guitariste émérite aux obsessions instrumentales, qui un jour a décidé qu’il pouvait très bien se passer de chanteur, même dans un créneau aussi porteur de véhémence vocale que le Death Metal.
Death Metal oui, mais dans un registre bien particulier, progressif, mélodique et assez envoutant, et construit sur des patterns rythmiques évolutifs qui permettent à leur concepteur de laisser parler sa guitare en solo (enfin…) et en riffs.
Et il ne se gêne d’ailleurs pas pour en tricoter un sacré paquet…
Concrètement, ce projet est né en 2009, à Calgary, Alberta, et son évolution est constatable sur la page Youtube de Brandon, qui en profite pour lâcher avec une solide régularité des publications, à base d’idées ou de morceaux concrets. Et après un premier effort en 2014, Dis : The Forbidden City, il a pris deux ou trois années supplémentaires pour y apporter une suite, qui se matérialise donc en ce Limbo (The Divine Inferno), visiblement inspiré par les fameux enfers décrits par Dante Alighieri.
Quant à savoir si cette musique vous y emmènera ou vous laissera dans les cercles du purgatoire…A vous de voir et d’écouter !
C’est bien évidemment ce que j’ai fait, et j’ai pu constater plusieurs choses, sans vraiment savoir si je me trouvais parmi les expiateurs de la luxure ou de la paresse…
Non que la musique de Brandon soit trop opulente ou définitivement plagiaire, mais je dois quand même reconnaître que l’homme aurait pu faire quelques efforts de diversité, puisque de morceau en morceau, on a souvent la désagréable impression d’entendre et de réentendre le même motif, nuancé de quelques degrés sur une sept cordes qui certes ronfle bien, mais finit par nous endormir… Il faut dire que l’homme n’a pas choisi la facilité, et a laissé son inspiration divaguer pendant de longues minutes. A titre d’exemple, les trois premiers morceaux mis bout à bout durent presque vingt-deux minutes, et deux d’entre eux (« Faces Of Death » et « Twisted Dreams ») partagent bien des points communs, ne serait-ce que ce rythme synthétique qui finit par lasser de ses croches de grosse caisse accumulées….
Heureusement, la bouffée d’air frais « Far Beyond The Sun » essaie d’aller un peu plus loin, et tente des astuces mélodiques en intro que le titre conserve plus ou moins tout du long.
Malheureusement, Brandon ne fait jamais dans la demi-mesure, ce que démontre l’exercice rythmique « Dread », à la MESHUGGAH, pendant dix minutes, mais sans le talent manifeste de Fredrik Thordendal et Tomas Haake, et évidemment sans la haine vocale rauque de Jens Kidman.
Et malgré quelques accalmies, le morceau peine à décoller (tellement qu’il ne décolle jamais vraiment), au point d’évoquer la BO d’un jeu vidéo, qu’il accompagnerait d’ailleurs fort bien.
Il faut dire que la production n’aide pas vraiment à mettre en avant les maigres nuances, puisque les fréquences de la grosse caisse virtuelle bouffent toutes les autres, et que le tout manque cruellement de dynamique. Des médiums mort-nés, des aigus qui frisent, et des graves un peu atonaux qui rendent les riffs tous plus ou moins similaires nous font donc penser à une démo faite at home, destinée à attirer l’attention de labels éventuels, mais pas vraiment à un produit fini, ce qui handicape grandement le projet.
Et même lorsque Brandon cherche à changer un peu d’optique à l’occasion de l’intro de « Darkness Incarnate », il retombe vite dans ses travers de riffs tronçonnés uniformes, malgré quelques breaks disséminés qui offrent un peu d’ouverture.
A ce stade de l’album, difficile de se motiver pour affronter la demie heure restante, d’autant plus que « The Fray » ne fait aucun geste de compromission et propose encore une énième digression sur le même thème, et que le final « Limbo (The Divine Inferno) » dépasse les quinze minutes, ce qui n’est pas vraiment rassurant en soi…
Et selon toute probabilité, il était certain que l’on allait y retrouver l’empreinte de ce riff quasi unique qui parcourt tout l’album, mais heureusement pour nous, Brandon a quand même utilisé ce temps pour placer quelques variations aérées, ce qui le rend beaucoup plus digeste, une fois les passages compressés dépassés. Mais comme il ne peut se brider et laisser tranquille sa sept cordes très longtemps, on retombe à intervalles réguliers sur ces segments rythmiques inépuisables, qui finalement…nous ont épuisé depuis un bon moment…
Brandon aime d’ailleurs à placer sa musique sous l’égide du label « Death Metal progressif », mais je tiens quand même à rappeler que le terme « progressif » implique très logiquement une notion de progression, ce qui n’est que trop rarement (jamais ?) le cas ici, puisque les motifs utilisés semblent inamovibles et stagnants.
On peut donc parler de Death instrumental à tendance Techno-Death (quoique les prouesses techniques ne soient pas si évidentes à déceler que ça…), voire de Death tout court, voire de…Metal instrumental, si l’on veut être honnête et gagner du temps.
On recommandera donc à Brandon de faire le tri dans ses riffs pour tenter de ne garder que les plus hétérogènes, de varier son inspiration, et surtout, de gagner en concision, pour ne plus proposer de monolithes de dix minutes qui n’offrent que peu de surprises.
Ce qui nous évitera de passer une heure et dix minutes au purgatoire, ce que vous aviez déjà plus ou moins deviné…
Titres de l'album:
@ MobidOM :oui, pas faux pour la "captation d'héritage" ! :-/ En même temps, s'il a encore le feu sacré et propose un truc pas trop moisi... De toute façon la critique sera sans pitié si le truc ne tient pas la(...)
07/05/2025, 11:52
Ah ce fameux BRUTAL TOUR avec Loudblast / MASSACRA / No Return et Crusher en 95 ! LA PUTAIN de bonne époque
07/05/2025, 11:04
@ Oliv : Montpellier étant une ville et une agglomération plus petite que Lyon, il n'y a véritablement de la place que pour deux petites salles orientées Rock-Metal-Punk-etc, à ce qui me semble après vingt-cinq ans d'observation. Au-delà,(...)
06/05/2025, 20:29
"Death To All", à chaque fois que je les ai vu ils avaient un line-up tout à fait légitime (dont une fois tous les musiciens qui ont joué sur "Human", à part Chuck bien sûr)Et puis la phrase "Chris Palengat pr(...)
06/05/2025, 20:28
Je ne vois pas beaucoup l'intérêt, et je ne comprends pas pourquoi ils n'ont pas attendu les trente ans de l'album l'an prochain. Ces dernières semaines je me retape les premiers, et ça reste un bonheur.
06/05/2025, 19:29
Vénérant ces albums et n'ayant jamais vu la vraie incarnation de Massacra, hors de question de louper ça (si ça passe à portée de paluche, pas à Pétaouchnok). Un peu comme un "Death To All"...
06/05/2025, 17:11
Ils sont juste trop faux-cul pour assumer le statut de tribute band, voilà tout.
06/05/2025, 16:15
Si je comprends bien il n'y a qu'un seul membre d'origine ? et évidemment que c'est un tribute band, comment l'appeler autrement. à ce point autant commencer un nouveau groupe avec un clin d'oeil, pour affirmer une certaine continuité. Faut assum(...)
06/05/2025, 05:51
Perso, je suis plutôt preneur ! Reste plus qu'à espérer que ce soit à la hauteur de mes attentes !(Faut bien avouer que même si je suis fan de l'album Sick, mon préféré reste Enjoy the Violence ! Quelle tuerie absol(...)
05/05/2025, 23:34
J'ai eu la chance de les voir il y quelques semaines dans une salle stéphanoise chauffée à blanc et je peux vous dire qu'on va entendre parler de ces garagnats dans le monde entier !!!! Du grand art .
05/05/2025, 18:16
Après j'ai 50 balais et je ne vais plus trop a des concerts ou festival et pourtant j'ai le sylak a 10 minutes de chez moi mais ce n'est plus ma tasse de thé et désintéressé de la scène actuelle et l'ambiance qui ne me correspond(...)
04/05/2025, 12:35
C'est très surprenant car Montpellier est bien connu pour être étudiant , dynamique et jeune . Je ne comprends pas ces difficultés car je ne maîtrise pas tout alors qu' a l'inverse dans la région Lyonnaise où je suis , c'est plut&oci(...)
04/05/2025, 12:25
Moi j'y serai !Avec les copains de Sleeping Church Records, on sera sur place !
04/05/2025, 09:55
Je l'ai essayé, alors que je n'écoute plus Benediction depuis beau temps. Ce sont des vétérans et le retour de popularité du Death vieille école leur vaut une certaine popularité, qui n'est pas volée au regard de cette long&ea(...)
03/05/2025, 22:39
T'as même pas le courage de dire que c'est un comportement typique de la population noire américaine, ce qui n'a aucun rapport ici.
03/05/2025, 21:41
Je précise ne rien avoir avec ce dénommé Caca qui semble péniblement tenter mon style pour faire fureur dans les commentaires. Vous manquez de style et de fond, cher Caca !Je suis top nazi ici et je vais pas laisser ma place à la médiocrité (...)
03/05/2025, 21:36