Un groupe signé par les allemands de Pure Steel et se réclamant d’influences comme BLACK SABBATH, DIAMOND HEAD, IRON MAIDEN, JUDAS PRIEST, TANK, MOTORHEAD, et DIO ne surprendra personne au moment de jouer son Heavy Metal nostalgique et franc du collier. Dans le mille Emile, c’est encore la mouvance old-school qui s’exprime ce matin au détour d’un second album n’ayant rien à envier au premier. Les BLAZING RUST et leur baptême en forme d’hymne à la RUNNING WILD nous donnent des nouvelles de leur Saint-Pétersbourg natal, et ces nouvelles sont plutôt fraîches. Si la Russie (ou l’URSS plutôt…) dans les années 80 se limitait à quelques représentants pouvant franchir leurs frontières (SHAH, GORKY PARK), le pays s’est bien rattrapé depuis, et pas qu’en termes d’extrême et de BM underground. La preuve en est cette formation née en 2014, et que le public a découvert lors de la publication de son premier LP, le bien nommé Armed To Exist. Depuis ce premier effort, le visage de la bande a légèrement changé avec l’arrivée d’un nouveau bassiste, Dmitry Pronin, mais le cœur même du groupe est resté le même, avec toujours Dym Nox à la batterie, Roman Dovzhenko et Serg Ivanov aux guitares et Igor Arbuzov au chant. Et s’il est évident que Line of Danger ne proposera rien de neuf aux amateurs de Heavy Metal mélodique, il saura faire chavirer le cœur des nostalgiques 80’s de tous poils avec ses mélodies typiques de l’orée de cette décennie, dopées à l’énergie d’un nouveau siècle qui traite le recyclage comme un genre à part entière. Huit morceaux seulement pour moins de quarante minutes de musique, mais des morceaux qui ont de méchants airs de tubes métissés, mélangeant avec flair la rudesse de l’Europe et la fluidité des Etats-Unis. Et il n’est donc pas rare en écoutant ce LP d’avoir des images diverses affluant à la surface de la mémoire…
En effet, le quintet russe à bien compris la leçon de la nostalgie efficiente, et nous offre sur un plateau le crossover classique le plus délicieux qui soit. En piochant intelligemment dans les coffres de la tradition pour en extraire les bijoux les plus précieux, BLAZING RUST se paie le luxe de copier sans plagier, et évoque au gré de son inspiration la classe de THIN LIZZY, la rudesse de MAIDEN et du PRIEST, la souplesse mélodique de DOKKEN, et même la rage de TANK et SATAN. De quoi alimenter le bestiaire des fantasmes et de brosser un tableau à la Nightbreed de Clive Barker, avec ces créatures de la nuit ne sortant qu’après minuit pour aller investir les scènes du monde entier. Doté d’un son évidemment passéiste mais travaillé pour ne pas sonner daté, Line of Danger est un pur produit de l’admiration de la génération actuelle pour ses aînés, et paraphrase allègrement les meilleures citations, sans oublier d’y imprimer sa patte. Musicalement, l’album se veut traditionnel au possible, mais avec des musiciens de première classe aux commandes, le résultat n’en est que plus probant, et surtout convaincant et passionné. Plusieurs membres du quintet font d’ailleurs partie de formations plus musclées (TEITANFYRE, PYRE, ULVDALIR pour n’en citer que quelques-unes), et on comprend bien que leur implication dans BLAZING RUST n’est ni un passe-temps ludique ni un caprice, mais un besoin. Et la brillance des compositions ne fait qu’entériner cette conclusion, ce que l’on comprend dès le coup de feu du départ de « Let It Slide ».
Ça glisse en effet, comme un standard Hard-Rock des années 80, un peu RAVEN sur les bords, très athlétique mais séduisant, avec toujours ces riffs aiguisés qui rentrent sous la peau, et ce chant lyrique et passionné qui transcende des plans très classiques. Bien sûr, impossible de ne pas reconnaître avoir entendu ça des centaines de fois, mais l’investissement dont font preuve les russes excuse largement ce classicisme de surface, et on se prend à rêver d’une génération de musiciens locaux qui ont dû ronger leur frein dans les années 80 pour pouvoir s’exprimer hors de leurs frontières. Méchamment compétitif, ce second long joue à armes égales avec la scène scandinave, et se permet même de damer le pion à des groupes old-school largement plus établis. Ce qui fascine au premier plan, c’est évidemment la qualité de l’écriture, qui parvient à faire sonner frais des plans datés depuis l’émergence commerciale d’ACCEPT (« Line Of Danger »), mais aussi cette variété dans le propos, qui permet à chaque entrée de proposer une ambiance différente. Que l’humeur soit au Metal lourd à l’allemande ou à la mélodie séduisante à la californienne, BLAZING RUST se montre sincère et convaincant, et ose même l’optique plus progressive et hargneuse via le moment fort « Amidst The Furious Waves ». En six minutes, ce hit synthétise le meilleur des eighties, avec sa basse lourde, ses arrangements intelligents, et sa progression fascinante. Festival de guitares en rage et de lignes de chant lyriques, Line of Danger franchit justement la ligne séparant la copie carbone facile de la citation modulée, et ose adapter des standards qu’on pensait immuables depuis plus de trente ans. Et que le groupe s’amuse avec un tempo d’enfer (« Race With Reality »), ou se joue des clichés les plus ancrés dans la légende Heavy (« The Son Of Lucifer »), tout sonne juste et authentique, et donne envie de se replonger dans ses livres d’histoire du Hard Rock le plus ciselé.
Ciselé, mais sauvage, puisque à contrario de bien d’autres formations versées dans le retraitement, les russes ne s’accommodent pas de balbutiements ou d’aménagements synthétiques pour séduire les masses. Ici, le Heavy l’est vraiment, mais abordable, le Hard-Rock convaincant mais souple, et les guitares n’ont pas été sacrifiées sur l’autel de l’œillade commerciale un peu trop prononcée. Alors, les titres déroulent, et chacun d’oser aller encore plus loin, tentant l’abordage boogie par la gauche (« Murder »), pour mieux tirer à boulets rouges Hard sur la droite (« Only To Burn »). Bien plus appréciable que certains des discours de l’époque, ce second LP des BLAZING RUST enlève les points de rouille qui commençaient à abimer l’armure old-school, et le quintet se permet l’un des albums les plus crédibles du cru. Un monument érigé à la gloire d’un Heavy Metal noble et crédible, et plus simplement, une collection de chansons réconciliant les fans de MAIDEN, de THIN LIZZY et de JUDAS PRIEST. Mais ont-ils un jour été brouillés ?
Titres de l’album:
01. Let It Slide
02. Line Of Danger
03. Amidst The Furious Waves
04. Race With Reality
05. The Son Of Lucifer
06. Murder
07. Only To Burn
08. Crawling Blind
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30