Les albums de reprises sont-ils encore d’un intérêt quelconque ? Lorsque j’étais encore enfant, et sans connaissance Rock approfondie, ce genre de disques se retrouvaient sur le marché, avec des pochettes hautes en couleur flanquées de femme dénudées, et c’étaient des orchestres parfaitement anonymes qui se chargeaient de résumer la production du moment en un seul vinyle avec des interprétations foireuses et des arrangements de supermarché. On trouvait ces LP pour des prix plus que modiques, ce qui permettait d’avoir tous les tubes plus ou moins à la mode sur un seul support sans avoir à acheter six ou sept singles, sans vraiment ressentir le frisson originel des versions propres. Je n’ai jamais pu enlever cette image de ma mémoire, et c’est sans doute à cause de ce souvenir que j’aborde les cover albums avec une grande suspicion. D’abord, pourquoi faire ? Si un groupe est bon, autant qu’il enregistre son propre travail et qu’il garde ses reprises pour la scène, là où elles ont encore une raison d’être. Pourquoi donc vouloir à tout prix les graver pour la postérité qui de toute façon les a déjà adoubées depuis longtemps ? Quelle plus-value peut apporter une nouvelle incarnation, la plupart du temps très proche de l’originale, qui ne fait donc que reprendre la mélodie et les arrangements d’origine ? Simplement le plaisir de partager une passion, lorsque celle-ci est sincère et que les chansons historiques se voient légèrement reliftées sans vraiment être modifiées, et c’est dans cette optique là qu’il faut appréhender ce nouveau faux-album des THE DEAD DAISIES, pourtant pas avares de leurs propres morceaux. Fondé en 2013 du côté de l’Australie par David Lowy, ce collectif de superstars n’a pas tardé à se rapprocher des Etats-Unis, et représente depuis quelques années une force de frappe puissante et incontestable dans le milieu du Hard-Rock, avec ses sorties impeccables et son line-up de rêve.
On trouve d’ailleurs au casting de ce nouvel album un nombre impressionnant de premiers couteaux, et la liste des intervenants a de quoi donner le tournis à n’importe quel fan de Hard-Rock de grande classe. Jugez du peu,
Marco Mendoza, John Corabi, David Lowy, Doug Aldrich, Jon Stevens, Deen Castronovo, Brian Tichy, Richard Fortus, Dizzy Reed et Jackie Barnes, un genre de all-star cast qui vend du rêve et qui envoie la purée, d’autant plus que les reprises présentes sur ce Locked and Loaded ont de quoi faire baver d’envie. THE WHO, DEEP PURPLE, THE BEATLES, NEIL YOUNG, CREEDENCE CLEARWATER, soit la quintessence du Rock de ces quarante ou cinquante dernières années, pour un résultat évidemment à la hauteur du pedigree des intervenants. John Corabi en dit d’ailleurs très humblement tout le respect qu’il en pense, en soulignant l’hommage rendu à tous ces groupes qui ont influencé le sien et son propre parcours individuel, alors que Doug Aldrich déclare que « jouer ces chansons est une décharge d’adrénaline pour nous. Notre public devient fou avec ces versions daisifiées, c’est notre façon de rendre hommage aux plus grands du Rock ». Pourtant, s’attaquer aux monolithes BEATLES, STONES ou CREEDENCE n’est pas donné à tout le monde, et l’exercice s’avère plutôt casse-gueule, les originaux n’ayant absolument pas besoin d’une caution à posteriori, ou d’un nouveau regard pas forcément plus pertinent que l’ancien. Sauf que les musicien de THE DEAD DAISIES traînent leurs basques dans le biz depuis suffisamment longtemps pour éviter tous les pièges, et nous servir des versions sauvages, non personnelles car assez génériques, mais largement assez folles et énergiques pour nous faire oublier que nous avons déjà entendu ces classiques une bonne centaine de fois. C’est pour ça que l’interprétation et le résultat ne sauraient être remis en cause, les intemporels le restant entre leurs mains expertes, mais en restant objectif et en s’intéressant de plus près à ce Locked and Loaded (The Cover Album), on constate que la surprise n’en est pas vraiment une, et que les DAISIES ont joué un tour un peu roublard à leurs fans.
Car sur dix appropriations, seules deux sont inédites, et jouées live, « Rockin' In The Free World » de Neil YOUNG, et « Highway Star » de DEEP PURPLE, placées en fin de parcours histoire de justifier le remplissage des trois premiers quarts. Le reste, déjà connu par les fans puisque paru sur les albums précédents est donc plus une compilation qu’autre chose, et ce procédé de refiler une fois encore des morceaux déjà parus antérieurement pourra paraître sévèrement douteux aux puristes, qui hurleront à l’opportunisme…S’il est certain que les DEAD DAISIES aiment occuper le terrain et donner de leurs nouvelles à intervalles très réguliers, ils auraient au moins pu se fouler un peu plus et proposer une bonne moitié de l’album inédite, d’autant plus que les deux « inédits » sont déjà passés sur scène comme une lettre à la poste et sont donc aussi familiers du public du groupe. Alors, quelle attitude adopter ? Celle refusant de cautionner un principe commercial assez limite, ou celle acceptant le produit en tant que compilation/album hommage, permettant d’avoir sur un seul support toutes les covers ou presque que le combo s’est approprié ? Je n’ai pas la réponse à cette question, vous seul allez décider du sort à réserver à Locked and Loaded en ayant tous les éléments en main. En faisant abstraction de ce tour de passe-passe un peu pendable, l’album tient évidemment largement la route, même si certaines covers sont aussi proches des originaux que le respect et la dévotion le permettent (celle de DEEP PURPLE est si fidèle que ça en devient troublant d’ailleurs), détail que les versions survoltées du « Bitch » des STONES et du mythique « Helter Skelter » des BEATLES compensent de leur énergie. L’interprétation, au-dessus de tout soupçon, le son global plus que correct, l’implication des musiciens qui transpire la passion et l’admiration, tout est fait pour nous replonger dans un glorieux passé tout en saluant le talent de musiciens du présent, à la carrière bien remplie, mais à l’innocence intacte.
Et s’il n’est pas toujours facile de séparer le bon grain Rock de l’ivraie commerciale, Locked and Loaded n’en reste pas moins un joli caprice plaisant, qui s’écoute d’une traite avec des souvenirs plein la tête, et ceux des pales copies de bacs à solde bien rangés dans un tiroir fermé à clé.
Titres de l’album :
1. Midnight Moses
2. Evil
3. Fortunate Son
4. Join Together
5. Helter Skelter
6. Bitch
7. American Band (Live)
8. Revolution
9. Rockin' In The Free World (Live)
10 Highway Star (Live)
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