Lorsque je regarde des émissions de télé-crochet comme The Voice, je me demande toujours quel est ce besoin d’aller chercher de nouveaux chanteurs pour les sortir de l’ombre alors même que celle-ci dissimule toujours un sacré paquet de chanteurs confirmés, vivant de leur métier comme ils le peuvent, alors même que leur voix devrait leur permettre d’exploser dans la lumière…
Mais bon, je ne vais pas refaire le monde à moi tout seul, ni contester la popularité de tels programmes…Je reste néanmoins dubitatif quant à leur réel intérêt, surtout lorsque j’en viens à chroniquer des albums d’artistes comme Jimi Anderson…
Jimi, c’est l’archétype du chanteur à voix d’airain que pratiquement personne ne connaît, alors même que sa carrière a débutée il y a plus de trente ans. Et pourtant, sans avoir la flamboyance d’un Jimi Jamison, d’un Ian Gillan, ou d’un Glenn Hughes, l’Ecossais sait se servir de ses cordes vocales et de l’étendue de sa tessiture pour mettre en valeur des compositions variées et aussi empruntes de Hard Rock mélodique que d’AOR ou de Classic Rock énergique et tonique.
Il nous en avait déjà fait démonstration dans les 80’s au sein de son combo SAHARA, avant de s’essayer au tribute band de FOREIGNER, et de faire une première partie remarquée des WET WET WET option stadium, mais ce premier album sous la nouvelle bannière du JIMI ANDERSON GROUP nous en donne un nouvel aperçu, tout aussi probant que les précédents.
Pourtant, le bonhomme n’a pas vraiment renouvelé son approche, reste en terrain connu, mais continue de distiller des chansons simples qu’il sublime de sa voix magnifique.
Le JIMI ANDERSON GROUP est donc un trio, pas forcément Power, mais assez convaincant pour mettre la voix de Jimi en avant au son de morceaux parfois West-Coast, parfois bien européens, mais toujours sincères et hautement mélodiques. Outre Jimi derrière le micro et le clavier, nous retrouvons deux sidekick de luxe, Sandy Jones à la basse, à la guitare et aux claviers aussi, ainsi que Graeme Duffin à la guitare lead, sans autre indication de section rythmique complète.
Musicalement, l’affaire est solide, mais avec un parcours pareil, rien d’étonnant à cela. Une douzaine de morceaux, pas tous indispensables, pas tous concernés par un Hard Rock affirmé, mais largement assez harmonieux et hargneux pour séduire les plus sensibles d’entre vous.
On tombe même parfois dans l’AOR de première classe lorsque le groupe entonne un délicieux «Feel Like Letting Go », que les FM US auraient sans doute passé en boucle durant les eighties, avec ses arrangements soft et son refrain contagieux.
Mais à vrai dire, Longtime Comin' est le type même de disque que les fans encenseront et que les détracteurs détracteront. C’est un album qui ne cherche à convaincre personne, mais qui permet à ses auteurs et interprètes de prendre du plaisir à en donner aux fans d’un Rock parfois agressif, souvent caressant, et qui ne tournent pas le dos à de superbes mélodies, toutefois légèrement handicapées par un son pas toujours bien équilibré.
Exemple type, « Better This Way », qui a tout pour devenir une blue-song classique des années 2000, mais qui reste en retrait comme son instrumental trop repoussé par le chant envahissant de Jimi qui se place en avant. Dommage, mais ça n’empêche en rien d’apprécier cette sublime chanson pour ce qu’elle est.
D’ailleurs, d’autres interventions bénéficient d’une production plus adaptée et moins aseptisée, comme ce très énergique « Welcome To The Revolution », dont les SLAUGHTER et autres DANGER DANGER auraient pu faire un hit il y a une trentaine d’années.
Rock, Hard Rock, AOR donc, avec cette petite pointe de Rock US pour rendre le tout plus fidèle aux racines pas vraiment européennes, pour un survol de carrière assez complet, qui rappelle autant le parcours des FOREIGNER que celui de Bob SEGER (avec quelques nuances toutefois), de JOURNEY, Eddie MONEY et autres chantres d’une musique délicatement agressive mais hautement harmonique.
En de rares occasions, le ton se durcit même pour atteindre le niveau d’un Glam Rock filtré par le prisme d’un Hard Rock mélodique à la THUNDER/WINGER, notamment sur le très radiophonique « Higher Than Higher » qu’on pourrait facilement trouver sur le prochain album de Ted Poley.
Quelques volutes Bluesy pour enrichir la palette sonore, et « Longtime Comin’ » de jouer l’intimisme grand public, et même un brin de romantisme à la WHITESNAKE de « Is This Love » durant les quelques minutes de tendresse du superbe « Where Do We Go From Here » qui démontre que Jimi Anderson a connu son heure de gloire dans les 80’s de David Coverdale.
Pas vraiment de recherche d’originalité, juste une grosse dose de simplicité et d’honnêteté, assumée par un « Same Old Song » qui n’est pas dupe de son groove chaloupé à la AEROSMITH, ou via un « Let’s Get Serious », un peu DEF LEP, un peu BLACK COUNTRY COMMUNION, mais totalement Rock et au message qui ne trompe personne.
En effet, le fun reste le maître mot de ce premier album en quasi solo, et le plaisir pris à interpréter des morceaux qui ne cherchent pas à époustoufler, mais à donner le sourire et l’envie de chanter et bouger.
En l’état, Longtime Comin' pourrait être l’incarnation d’une FM Californienne de 85/86, proposant une programmation cohérente mais éclectique dans son Rock électrique. Entre déhanché sexy sur coulis de voix groovy (« Necessary People »), riff bluesy et harmonies US bénies (« Best For Me »), et approche soft d’un West-Coast de velours que FOREIGNER caressait avec professionnalisme à l’époque d’Agent Provocateur et Inside Information (« Oh Why »), le tableau est exhaustif, et savamment agencé pour transformer ce premier essai en sorte de Best-of déguisé.
Oui, Jimi Anderson connaît son boulot, non, il ne sous-estime pas son talent, ni ne bride sa passion. Non, Longtime Comin' n’est pas une révélation explosive, plutôt une affirmation précise, celle qui vous pousse à croire qu’au bout de tant d’années, il faut savoir vous mettre en avant pour vous faire remarquer. Et ce grand et méconnu chanteur le mérite, plus que ces pseudos anonymes qui se bousculent au portillon d’un studio de télévision qui fera peut-être d’eux des stars pendant au moins…une saison.
Titres de l'album:
Alors, j'ai vu les prix et, effectivement, c'est triste de finir une carrière musicale emblématique sur un fistfucking de fan...
20/02/2025, 19:08
J'avoue tout !J'ai tenté avec un pote d'avoir des places le jour J...Quand on a effectivement vu le prix indécent du billet, v'là le froid quoi...Mais bon, lancé dans notre folie, on a tout de même tenté le coup...
20/02/2025, 18:52
Tout à fait d'accord avec toi, Tourista. En même temps, on a appris qu'Ozzy ne chanterait pas tout le concert de Black Sabbath. Du coup, faut essayer de justifier l'achat d'un ticket à un prix honteux pour un pétard mouillé.
20/02/2025, 09:27
Tout est dit.Que ce soir devant 50 personnes dans une salle de quartier ou dans un festival Hirax et en particulier Katon assuré à l'américaine. Parfait.L'album précèdent reste terrible. A voir celui ci.
19/02/2025, 17:51
Hell Yeah!!! Voilà ce que j'appelle une bombe bien métallique.P.S: Il serait bien que ce site passe en mode sécurisé: https car certains navigateurs refusent son ouverture car il est considéré comme malveillant.
19/02/2025, 16:32
Pareil, vu au Motoc l'année dernière plus par curiosité qu'autre chose : et bah c'était excellent ! La passion qui transpire, la nostalgie d'une époque aussi et puis cette énergie !
17/02/2025, 21:39
Oui, Keton de Pena est une légende encore vivante avec son Thrash reprenant pas mal les codes du Heavy. Il y met cette ambiance jubilatoire en forte communion avec les fans (il a dû vous faire le coup du drapeau). Je l'ai vu deux fois il y a une dizaine d'années, c&a(...)
17/02/2025, 13:18
Vu pour la toute première fois en live l'été dernier.Il était grand temps pour moi au vu que j'adore ce groupe...Le concert était laaaaaargement au-dessus de ce que j'en attendais : Ambiance, prestation, joie communicative, ultra-res(...)
17/02/2025, 06:50
C'est un groupe assez ancien en fait, ils ont bien vingt ans de carrière derrière eux. Martin Mendez les a recrutés pour son propre groupe parallèle à Opeth, White Stones, car il est installée à Barcelone. Ils avaient commenc&eacut(...)
15/02/2025, 18:14
Âge oblige, j'ai connu à fond cette époque et elle était formidable. Evidemment, aujourd'hui, il y a internet mais le gros avantage du tape-trading, c'était que, par défaut, un tri s'effectuait, copie après copie (de K7). Aujourd(...)
14/02/2025, 05:50
AAAAh Benediction... Toujours un plaisir de les retrouver. Et en live c'est du bonheur (efficacité et bonne humeur!)
13/02/2025, 18:38
Dans son livre "Extremity Retained", Jason Netherton met en lumière l'importance énorme que ce phénomène a eu lieu dans la naissance de la scène. Tous les acteurs isolés dans leurs coins du monde échangeaient par ce moyen, et cela le(...)
12/02/2025, 01:30