C’est l’été, touristes, emmerdeurs, bouchons, plages surpeuplées, commerces bondés, casse-burnes de tout poil, et le temps de merde en plus. Franchement, il n’y a rien que je hais plus que l’été. C’est une saison morne, sans relief ni couleurs, et qui plus est ruinée par des imbéciles passant des heures au péage pour atteindre leur camping moisi. Ou leur location foireuse. A manger des trucs hors de prix et à s’adonner à des loisirs ennuyeux. Fuck it all. Je préfère rester chez moi, où il fait frais, et où personne ne viendra m’emmerder à me demander la direction pour aller se perdre dans un village quelconque.
L’été, je le passe à couvert, le casque sur les oreilles, à débusquer la nouveauté qui risque de durer jusqu’à septembre. Je suis sans doute un poil misanthrope, mais à mon âge, je revendique le droit de haïr mon prochain comme un nuisible qui bouffe mon espace vital. Heureusement, l’actualité musicale me comprend et garde quelques cartouches, juillet/août n’étant pas les deux mois les plus propices aux sorties.
Mais les américains de SCARLET BANDIT s’en cognent et font ce qu’ils veulent. C'est-à-dire, une musique festive, fraîche, un poil sexy, mais terriblement catchy. Sur le papier et les photos, le groupe se vend sous une imagerie Glam outrancière, ce qui peut aiguiller vers les têtes d’affiche du style. Sauf que la réalité des faits est encore une fois éloignée sous la surface, le maquillage cheap, les fringues bon marché, et les moues aguicheuses. Fondamentalement, ces trois olibrius ne sont pas vraiment Glam, mais plus proche d’un Pop Punk joué Metal, dans la plus grande tradition des BACKYARD BABIES et quelques autres. Et c’est très bien comme ça.
Jade, Ash et Sebash sont des californiens pur jus. Avec ce que ça implique en morgue, en certitudes, mais aussi en savoir-faire. Premier album pour un trio haut en couleurs, surtout le rose, qui leur permet d’afficher des dégaines dignes du Sunset des années 80. Musicalement, l’affaire est tout autre. Si vous attendiez un remake des NEW YORK DOLLS, de POISON ou de HANOÏ ROCKS, vous en serez pour vos frais. Mais vous vous rendrez compte assez rapidement de cette gentille supercherie, lorsque la mélodie de « Young And Feral » soufflera des effluves de chlore et de piscine envahie en toute illégalité.
Pas vraiment Glam, pas vraiment Metal, pas vraiment Punk, et tout ça à la fois. SCARLET BANDIT se contente de jouer sa musique, découpée en treize tranches de vie, entre intimité volée et hédonisme revendiqué. Avec une bordée d’invités que personne ne connaît, et un frontmen qui tient son rang, le groupe nous offre l’un des albums les plus frais de cet été 2024, en utilisant des recettes formelles et simples, et en travaillant ses refrains et ses harmonies.
Jade Vitriol, musicien accompli, s’est occupé de tout sur ce Lose Your Blues. Composition, écriture, enregistrement, mixage, mastering, il est partout, mais s’acquitte de ses tâches avec un professionnalisme confondant. Sous le make-up chargé se cache donc un artiste complet, qui a su tirer les leçons de plusieurs sous-genres, pour créer le sien. Entre la B.O d’American Pie et autres teen movies 90’s/2000, Lose Your Blues joue sa carte adolescente avec une attitude bravache qui correspond tout à fait à la tranche d’âge. Les anciens auront du mal à accepter ce Crossover frais et léger, mais la génération nineties se retrouvera dans ces chansons simples, qui vont de la fausse ballade évocatrice au Speed qu’on renifle, via le trépidant « Hope This Finds You Well ».
Le groupe tient à clarifier les choses. What you see is what you get. Pas de boîte à rythmes, pas d’effets ou émulateurs, pas de synthés programmés, juste du Rock in your face joué par des spécialiste du genre. Et c’est vrai que la sensation est agréable, comme un flirt d’été qui s’arrête juste quand il faut, avant que les choses sérieuses ne commencent. Mais les californiens sont les rois pour prendre au sérieux des broutilles puériles. Et c’est cette application qui rend ce disque contrasté indispensable, puisque sincère, entre la bulle de savon multicolore et le quotidien qui vous bouffe de l’intérieur.
Avec des allusions très sérieuses à QUEEN sur l’intro de « Rip Your Heart Out », qui dégénère assez rapidement en Saturday night party du tonnerre, et des certitudes étalées en up tempo sur le diabolique « Oh Haley », on se rend compte que les olibrius sont les enfants illégitimes des RAMONES, des STRUTS, de WRATHCHILD, SUM 41, et sans doute l’orchestre le plus festif de ce mois de juillet.
Encore faut-il accepter de s’amuser sans arrière-pensée. Car les SCARLET BANDIT incarnent cet esprit de fête comme s’il n’y avait pas de lendemain, de gigantesque parc d’attraction avec gerbes de flotte et sensations à donner la nausée, le tout recouvert d’une belle tranche de pomme d’amour sucrée comme un baiser.
Comme on le dit souvent, on ne peut pas plaire à tout le monde, mais le trio ne cherche aucunement l’universalité. Il se contente de faire ce qu’il sait faire de mieux, et nous déroule une autoroute sans fin qui mène à Pleasure Town, après avoir roulé des milliers de kilomètres musique à fond et capote relevée.
« Summertime » nous propose d’ailleurs le meilleur résumé de l’affaire, avec son refrain totalement irrésistible et ses chœurs qui se mélangent comme des corps en transe. Rejetez le tout si vous pensez que le Hard-Rock n’a pas sa place ici, contentez-vous de suivre gentiment l’actualité des gros labels au mépris des autoproductions, mais laissez les SCARLET BANDIT à ceux qui les apprécient.
Dont je fais évidemment partie. Car ce premier album rend l’été plus supportable, quand on est cloîtré chez soi à attendre que cette chaude apocalypse passe et trépasse.
Titres de l’album :
01. Everything Will Be Alright I
02. Young And Feral
03. Leak In The Roof
04. California
05. Water In A Wine Glass
06. Hope This Finds You Well
07. Everything Will Be Alright II
08. Rip Your Heart Out
09. Oh Haley
10. Summertime
11. Certificate Of Swag
12. Everything Will Be Alright III
13. Take Your Time
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