Tout ça sent très bon la Californie. D’ailleurs, c’est bien de l’état du soleil permanent que nous viennent ces quatre chevaliers errants, sans contrat, mais avec une énergie de déments. Originaires de West Covina, les VEXXUM avec deux « x » nous proposent donc le fruit de leurs réflexions, sous la forme d’un premier long qui ne fait pas semblant de l’être. Cinquante minutes de musique, après deux EP’s remarqués dans l’underground, l’offrande est généreuse, mais la quantité égale-t-elle la qualité ? Oui, en (très) grande partie, grâce à une habile combinaison d’imagination et d’efficacité, largement de quoi récurer vos conduits auditifs plus rapidement qu’un produit d’occasion lambda.
VEXXUM réussit donc là où beaucoup ont échoué. En s’attachant à ses propres racines, le quatuor composé par
Kevin Givens (basse/chant), Matt Anderson (batterie), Geremi Perez & Ira Black IV (guitares) tente le pari de transcender ses influences pour aboutir à un résultat personnel. Et ce but est atteint grâce à une diversité rythmique formidable, qui renvoie tout autant à EXODUS, DEATH ANGEL, qu’à MINDFUNK ou FORBIDDEN.
Avec un peu de complaisance, il serait même possible d’envisager l’œuvre comme une perle des années 80 oubliée par le destin, tant tout colle à l’époque. Le son, un peu brouillon, les progressions alambiquées à la DARK ANGEL, la voix légèrement noyée dans le mix, et ces longs passages instrumentaux qui étaient l’apanage des groupes américains de ces années sacrées.
Lost in Infinity est donc une excellente surprise. Loin du Thrash débité au kilomètre comme le boudin de Noël, il se concentre sur un maximum de plans tous plus percutants les uns que les autres, osant même un diptyque extraordinaire en hors d’œuvre. Je n’avais plus été aussi bousculé depuis longtemps par deux titres placés en continuité, mais « Branded » et « Blood Eclipse » m’ont entraîné loin, hors de cette galaxie old-school qui tourne autour d’elle-même comme si elle était son propre satellite.
Nous sommes donc entre gens de bon goût, qui apprécient leur Thrash un peu culotté, mais surtout lettré. Si VEXXUM s’est fait connaître par quelques reprises bien senties, dont « The Antichrist » de SLAYER, « The Exorcist » de POSSESSED ou même « Motorbreath » de METALLICA, il est aujourd’hui affranchi de toute dette à payer à ses aînés, la dime ayant été versée par ces hommages répétés. Il est donc temps maintenant de voler de ses propres ailes, sans trop s’approcher du soleil.
En faisant un bilan d’activité de la Bay-Area entre 1983 et 1988, vous obtenez ce petit brûlot autoproduit qui fait la nique aux plus gros. Alors que les anciens font du fan service à quelques exceptions près (EXHORDER, DEATH ANGEL et FLOTSAM & JETSAM), les petits nouveaux cherchent à donner au style le second souffle dont il a tant besoin pour s’adapter à ce nouveau siècle de brutalité.
Alors, on évite les compositions trop évidentes, même si on cède parfois à l’excitation (« Twisted Path », méchant comme du VIKING repris par HOLY MOSES), et on ne se laisse surtout pas aller à la fausse modestie en restant dans l’ombre sans afficher ses ambitions. Qui sont bien tangibles, sur les morceaux les plus longs (« Abysmal Fate », un déhanché imparable et un accent southern délicieux), mais aussi sur les interventions plus brèves et lapidaires (« Immovable », en effet, ça doit être plutôt lourd à porter).
De temps à autres, en profitant d’une technique poussée, VEXXUM s’acoquine avec le Techno-Thrash pour quelques mesures, rappelant une fois encore le HOLY MOSES de Lichtenstein et le MEGADETH de Rust in Peace. Le tout relevé d’une sacrée agressivité, digne des meilleurs combos de Thrash/Death de la décennie 90 (« Atrophy of the Mind »)
Il est tellement rare de tomber sur un album de Thrash dont toutes les compositions ont une réelle identité et une âme propre. C’est le cas de Lost in Infinity, qui n’est absolument pas perdu dans les méandres de la copie grossière. Le title-track est en outre la plus belle démonstration de savoir-faire de ce premier semestre 2024, avec encore une fois en exergue des qualités individuelles impressionnantes, partagées par deux guitaristes qui exploitent les capacités de leur manche, et un batteur qui ne frappe pas pour se contenter de cogner. Si le ton est sombre, si l’attitude peut paraître un peu revêche, le résultat est en tout point admirable, avec quelques boucles de basse qui viennent apporter un peu de fantaisie.
On pouvait craindre un surplus au vu du timing, mais il n’en est rien. Les californiens tiennent l’effort jusqu’à son terme, lâchant même un ultime - dans tous les sens du terme - « Face the Wither » qui roule des mécaniques pour se mettre à la colle avec un Death vraiment pas content et qui désire le faire savoir.
Faire savoir, savoir-faire, le bouillon est bu jusqu’à la dernière goutte, aiguisé d’une touche pimentée qui brûle les tympans. On en redemanderait presque, tant l’arrière-goût reste en bouche en caressant le palais. VEXXUM signe une entrée en matière redoutable, qui hausse la barre de quelques crans pour ses contemporains. On peut donc encore faire du Thrash sans se contenter du minimum syndical ou partir en vrille.
Et être rassuré, c’est important par ces temps incertains.
Titres de l’album :
01. Plague Pit
02. Branded
03. Blood Eclipse
04. Twisted Path
05. Abysmal Fate
06. Immovable
07. Atrophy of the Mind
08. Kristall
09. Lost in Infinity
10. Face the Wither
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