Je ne suis pas homme à se contenter de ce que les labels lui envoient. Non, je fouille, je fouine, je traque, et souvent, je tombe sur des groupes dont peu de médias parlent, à mon grand bonheur, mais aussi à mon grand dam.
Car dans ce cas, trouver des informations à vous relayer relève de la gageure, et je dois me débrouiller pour broder des laïus qui sont parfois un peu…stériles.
Ce cas de figure s’est encore présenté cet après-midi, après que j’eus décidé de vous entretenir d’un obscur groupe Norvégien dont la musique m’a salement interpellé. Nom hermétique, réputation online embryonnaire, la tâche n’était pas facile, heureusement leur page Facebook et un site Polonais m’ont été d’une grande aide. La preuve, ci-dessous :
«Irrésistible envie pour l'exploration des formes d'expression dans une couche de voix, nous a conduit à travers les bois de nombreux, se frottant parfois contre des expériences extrêmes, où des tonnes d'animateur de radio se transforment en masse chorale de son point d'exploser particulière technique sous forme de growlowania inspiratoire »
Merci la Pologne, à vous les studios. Nonobstant cette source de tuyaux somme toute assez cryptique, le cas des FOUCALT est suffisamment intrigant pour lui consacrer une entrée. Faites attention à bien écrire FOUCALT et non FOUCAULT, bien que les thématiques de ce quintette d’Oslo (Marek Chojna - batterie, Darius Wojdyga – guitare/chant, Einar Evensen & Szymon Perwejnis - guitares, Luis Waltiplano - basse) soient en plus ou moins directe relation avec ceux abordés par notre philosophe Michel Foucault, connu pour être né à Poitiers et mort à Paris, et pour avoir analysé les rapports entre le pouvoir et le savoir.
Niveau bio, les FOUCALT se sont donc formés à l’automne 2012, ont publié en 2014 un premier LP éponyme à compte d’auteur et à forte connotation Metalcore, et ont depuis décidé de suivre un chemin un tant soit peu différent, en ajoutant à leur musique des éléments externes de Thrash, de Fusion, et en traitant le tout de façon assez progressive.
Le fil rouge de ce Lost People et de ses sept vignettes ferait référence à la pièce de théâtre médiévale Everyman, écrite au quinzième siècle, et qui confrontait un homme (le « Tout Homme ») à un compte-rendu de ses bonnes et mauvaises actions dans le but d’obtenir le salut de son âme. Ce sujet serait de plus agrémenté de réflexions philosophiques de Michel Foucault donc, notamment ses travaux sur la gouvernance parmi les vivants, ou les fondements de la folie. En gros comme en détail, la place de l’homme dans l’univers et parmi les siens, l’Ego, les lois, et tout ce qui régit notre existence par rapport au monde qui nous entoure.
Sujet vaste, complexe, ambitieux, pour une musique qui ne l’est pas moins…
Je l’avoue, j’ai été légèrement secoué par ce Lost People qui propose une multitude d’idées, parfois complémentaires, parfois redondantes, mais souvent stimulantes. A son écoute, on pense à une fusion globale entre le Metalcore le plus efficace, le Néo Thrash sans vélocité, et une forme de Progressif subtilement moderne.
Certes, les traces de passé Metalcore des Norvégiens sont palpables au travers de pas mal de plans et de morceaux, mais elles sont tellement distordues pour épouser les contours de leur nouvelle direction qu’on ne peut plus les traiter en tant que telles.
Et en l’état, ce second album des FOUCALT est assez fascinant, et relativement puissant, bien que difficile à assimiler par instants (les deux volets « Rancor 1 » et « Rancor 2 », qui font autant penser à du KARNIVOOL sombre qu’à du Jump Metal des nineties)
Les titres sont d’ailleurs souvent aussi opaques que leurs intitulés, à l’instar de « Possession 777+999+333 », qui brise le schéma de violence établi pour imposer des chœurs biscornus en son clair, avant de se laisser aller à un mid tempo terriblement accrocheur. Riffs plombés, multiplicité des parties vocales, arrangements à l’avenant, samples, on nage en pleine fusion surréaliste, et pourtant concrète dans l’effet, un peu comme si les FAITH NO MORE allaient gambader main dans les pieds avec les MELVINS en écoutant les RESIDENTS.
Puzzle ? Imbrication de délires d’une psyché en plein désarroi existentiel ? C’est une piste à suivre, mais il faut reconnaître qu’elle n’est pas simple…
Mais tel est le but de ce Lost People qui en effet souhaite nous perdre en nous-même, pour nous pousser à une introspection volontaire ou pas.
Et d’ailleurs, la progression de l’album en soi est très intelligente, puisque le quintette a placé en première moitié les morceaux les plus « faciles », dont cette ouverture puissante et claire « Lost People », qui après une longue intro synthétique et rampante, laisse place à une sorte de Post Metalcore pas forcément immédiat, mais plus direct que le reste du LP.
« Inout » fait aussi partie des moments les plus furieux et radicaux, avec son énorme riff à la MACHINE HEAD tailladé par une rythmique compacte à la double grosse caisse compressée. Double, triple, quadruple chant pour renforcer l’efficacité, et refrain obnubilé par les murmures, pour un impact total…
Mais comme expliqué en amont, plus la pièce avance, plus l’homme se questionne, ce qui nous fait aboutir à cette confrontation entre l’Ego et « les autres », par l’entremise d’un « 10 Cumbers Main Q » qui complique encore plus la quête.
Les éléments sont encore plus fondus dans un ensemble indescriptible, avec de multiples références à PRIMUS, IWRESTLEDABEARONCE, PSYKUP, et toute la vague de Fusion underground des années 2000, dans un jeu de questions/non réponses étourdissant, devant tout autant la logique de son puzzle au Thrash qu’au Metalcore ou au Freecore.
Le final « Child 200xs Q7 R530 » nous laisse tout aussi perplexes, et continue le travail de sape des individualités, pour les réduire à cette simple problématique. Sommes-nous responsables de nos actes, ou nous sont-ils dictés par notre propre destin, et celui de l’humanité en général ? Ne comptez pas sur les FOUCALT pour vous prodiguer des réponses, puisque ce dernier morceau est encore plus impénétrable que ses prédécesseurs…
Finalement, l’explication prodiguée par ce site Polonais n’était pas si éloignée de la réalité que ça dans sa traduction approximative. Puisque Lost People des FOUCALT est aussi intranscriptible en mots qu’il n’est unique en musique.
Un genre d’opposé parfait au concept d’Everyband, qui pourrait être le groupe de n’importe qui. Et qui ferait tout sauf n’importe quoi.
Titres de l'album:
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