Jeune groupe originaire de Pennsylvanie, SONJA est un power trio dans la plus grande tradition du concept, et mené de guitare de fer et de voix de velours par la tempétueuse Melissa. Forts d’une première démo signée en 2018 et dont les échos se sont fait ressentir dans l’underground, les trois américains débarquent en 2022 la rage aux lèvres et le rouge aux joues avec un full lenght dans la besace, ce Loud Arriver qui mérite son titre à bien des égards.
Constitué de musiciens rodés de la scène de Pennsylvanie (et membres ou ex de THE GREEN EVENING REQUIEM, TOMBS, WOE, CROSSSPITTER, INFILTRATOR, INFERNAL STRONGHOLD, STRONGHOLD, TIMELOST, CASKET, EVERWINTER, ABSU, RUMPELSTILTSKIN GRINDER, ARMAGEDDON, XXX MANIAK, EVIL DIVINE, SOLACE IN THE SHADOWS), SONJA est donc une révélation, jolie chenille prête à se transformer en papillon sauvage, portée par la NWOBHM tout comme surfant sur la FWOAHM. Au menu de ce copieux repas, de l’énergie, en tranches épaisses, des mélodies, en garniture royale, et de l’envie, comme dessert inévitable, pour quarante minutes de musique sans frontières ni œillères, à cheval entre Indie Rock et Hard nostalgique d’antan.
Sacré mélange, qui opère dès les premières secondes. On a souvent le sentiment d’entendre un ancien combo ayant entamé sa carrière à l’orée des années 80 du côté de Londres ou Liverpool, remis au gout du jour, et au fait des techniques de production actuelles qui louchent sur les consoles de 1981/1982.
Inévitablement, beaucoup de riffs, de syncopes, d’harmonies si chères à l’Angleterre d’il y a quarante ans, pour un développé/couché impressionnant de maîtrise et de fraîcheur. Signés sur le label transalpin Cruz del Sur Music, les SONJA ont conscience de l’importance des enjeux, et nous livrent donc une prestation impeccable, nerveuse, caressante mais agressive, et chacun des titres de ce Loud Arriver possède une âme qui lui est propre, même si le tout est lié par une cohérence remarquable.
Si la trame des compositions est classique, on prend rapidement note de l’importance du leadership musical de Melissa. La musicienne sait manier une guitare, en tirer des motifs accrocheurs, et sa voix placée loin dans le mix et bourrée d’écho imprime une patte évanescente à cette musique somme toute directe et sans dérivation. Mais de leur côté, les deux membres de la rythmique que sont Ben (basse) et Grzesiek (batterie) savent adapter leur jeu pour conférer de la souplesse aux hits, et même singer les habitudes suédoises en matière de beat élastique et disco (« Pink Fog »).
Du très bon donc, de l’excellent même, avec beaucoup de respirations, un parfum seventies souvent appuyé des intonations flottantes de Melissa, pour un voyage en arrière, les yeux dans le rétro, et la confiance sous le moteur V8. On pense à une version plus Indie et cool de HAUNT, même si les deux groupes sont différents, et on se laisse embarquer dans ce trip immersif qui nie les effets du temps pour rouler selon son propre calendrier.
Ecoutez pour tomber sous le charme le magique « Nylon Nights » d’ailleurs illustré par un superbe clip qui nous change de ces hangars abandonnés systématiques des mises en scène actuelles. Masculin/féminin, troublant, félin, ce morceau est en quelque sorte le parangon de la méthode SONJA, entre velouté et âpreté, entre Rock débridé et Pop larvée. Au fait de toutes les techniques pour sonner vintage, SONJA développe donc un répertoire en béton, avec des textes sombres formidablement bien mis en valeur par le timbre subtilement adolescent de Melissa, dont la guitare connaît plus d’une astuce pour accrocher l’oreille.
On savourera le précieux « Wanting Me Dead », jumpy et ténébreux à la fois, comme un baiser sous la pleine lune entre deux amants maudits, et la diversion créée par « Fuck, Then Die », au titre expéditif, mais au contenu en demi-teinte.
« Daughter of the Morning Star », qui donne de sales fourmis dans les jambes permet de jauger du potentiel festif d’un trio qui n’aime pas se cacher dans un placard, et qui profite d’un son de batterie matte et rétrograde pour laisser passer les volutes vocales les plus déchaînées de l’album, atteignant des suraigus à peine croyables. Syncopant sévère de la main gauche pour mieux nous envouter par le micro, Melissa fait étalage de ses capacités, et s’avère leadeuse incontestable d’un groupe soudé.
Entre Rock, Hard, Alternatif, nostalgie et atemporalité, SONJA est une sacrée révélation, et Loud Arriver un premier album parfait. Album parfait qui se termine même dans une débauche d’énergie, et qui nous laisse le regard hébété, en totale admiration et pamoison, et le cœur rempli de mélodies et autres gimmicks.
Titres de l’album :
01. When the Candle Burns Low…
02. Nylon Nights
03. Pink Fog
04. Wanting Me Dead
05. Fuck, Then Die
06. Daughter of the Morning Star
07. Moans from the Chapel
08. Loud Arriver
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