Pas facile d’être un groupe de Néo Metal/Metalcore accusant vingt-sept ans d’existence et de ne pas s’appeler KORN ou les DEFTONES. Vivre dans l’ombre des plus grands ne doit pas être chose facile, quoi que je glose dans l’absolu, puisque j’ignorais l’existence des DISCIPLE jusqu’à aujourd’hui. Difficile aussi de croire qu’un groupe a pu passer sous mon radar durant toutes ces années, considérant leur parcours et la qualité de leur musique…Mais comme dirait l’adage, « on ne peut pas tout connaître », et je m’avoue plutôt enchanté de ma découverte et de ma rencontre avec ces américains…Fondé en 1992 du côté du Tennessee de Knoxville/Maryville, ce quatuor (Kevin Young // Josiah Prince // Andrew Stanton // Joey West) a publié son premier album dès l’année suivante, et Trail of Tears de les lancer sur la piste du succès, rapidement suivi en 1995 de What Was I Thinking. Une histoire simple que la leur en somme, puisqu’aucun split, aucun hiatus n’est venu entraver leur avancée, et c’est avec treize albums que le groupe affiche sa foi en 2019, ce Love Letter Kill Shot à la sublime et sobre pochette étant le petit dernier. Et autant prévenir les puristes du Metal, les américains n’ont cure d’une quelconque éthique de traditionalisme, puisque leur musique est toujours aussi emprunte des modes en vogue à leur époque, celle du glissement Hard Rock/Néo Metal, initié par les KORN, LINKIN PARK, et plutôt en convergence des influences de UNDEROATH, P.O.D, et autres représentants de la cause Heavy outre Atlantique. Ayant opéré une transition entre le Groove Metal de leurs débuts au Nu Metal contemporain, les musiciens n’ont jamais trahi leur cause, et toujours proposé une musique moderne, jumpy, aux arrangements électroniques riches, et à l’attitude bravache. Ce nouvel épisode ne fait pas exception à la règle, et se repose sur une solide expérience, tout comme sur un opportunisme rythmique élastique assez probant. Et en soi, Love Letter Kill Shot représente peu ou prou la quintessence de cette scène si active depuis plus de vingt ans…
Mais DISCIPLE est évidemment un petit peu plus qu’un combo de Nu Metal lambda, puisque comme son nom est susceptible de vous l’indiquer, il appartient à la New Wave of Christian Metal US, de celles dont les fameux UNDEROATH font partie, et propose donc des textes éminemment marqués par la religion, et tout le prosélytisme positif ou non qui en découle. J’ai conscience qu’en juxtaposant les termes Nu Metal + Christian Metal j’ai déjà perdu bon nombre d’entre vous, mais il serait dommage de s’arrêter à de telles considérations avant de juger de la qualité d’artistes. Les convictions de DISCIPLE ne regardent qu’eux, et ne les empêchent surtout pas de jouer une musique certes convenue et classique, mais efficace, ce que ces douze nouveaux morceaux prouvent chacun leur tour. Très professionnel, ce treizième album semble continuer sur une lancée prise dans les années 2000/2010 et présente le quatuor sous un jour assez flatteur, entre rythmiques syncopées et millimétrées et riffs issus des coutumes des nineties, biseautés, et si tous les clichés du Nu Metal sont passés en revue, de l’alternance chant clair/cris poussés, jusqu’aux brisures les plus nettes, en passant par les beatdown maîtrisés, l’ensemble n’en dégage pas moins un étonnant parfum de fraîcheur au vu de l’ancienneté du combo. Difficile donc de croire que les américains accusent presque trois décennies de pratique, puisque leur envie ne semble pas souffrir du poids du temps, faisant même la nique à bien des jeunes loups aux dents moins aiguisées.
La variété n’en est pas moins de mise, puisque les morceaux essaient de jouer la diversité, non dans le fond, mais dans la forme. Ainsi, l’affaire ne se résume pas à l’entame sacrément efficace de « Cuff The Criminal », qui creuse les fondations, sans peaufiner les finitions. Nous nous retrouvons donc face à un combo qui connaît par cœur toutes les astuces de son art, et qui les utilise à dessein, des chœurs plus ou moins juvéniles en « oh, oh », que les foules ne manqueront pas de reprendre à pleins poumons, en passant par ces cassures mélodiques futées. On pense à PAPA ROACH, à MADINA LAKE, à pas mal d’autres références postérieures à la création des DISCIPLE, qui durant sa carrière a décroché pas moins de quatorze singles numéro 1 (mais de quels charts ?), et ces nouveaux psaumes dédiés au grand créateur sont autant de déclarations d’intention aussi efficaces que sincères. En effet, impossible de remettre en cause la démarche du groupe mené par Kevin Young depuis son adolescence, et toujours capable de chanter des chansons aussi crédibles que « Reanimate », qui aurait sans doute été un hit à la fin des années 90. Passéisme ? Non, foi en une musique qui jouée avec les tripes s’avère divinement convaincante, même si on en connaît tous les tours et détours. L’émotion n’en est évidemment pas absente, au travers d’instants de douceur comme « Touch Of Pain », mais le Rock domine les débats, parfois sous une forme plus traditionnelle et moins synthétique, sur le céleste mid tempo « Misery », qui lui aussi sent bon l’orée du nouveau siècle. Vous l’aurez vite compris, pas de grosse surprise à attendre d’un album qui couronne une traversée au long cours, mais l’énergie dont font preuve les DISCIPLE (qui en 2014 ont opéré une refonte intégrale avec changement de line-up et de label pour Attack) est convaincante, et sans donner l’envie d’empoigner une bible pour aller chanter le Néo-gospel dans une église de quartier, meuble les quelques instants séparant la découverte de grosses nouveautés.
Les moins complaisants argueront d’une nostalgie qui n’en est pas vraiment une, les autres passeront leur tour, mais ceux désirant agrémenter leur quotidien musical avec une tranche de modernisme d’antan se repaîtront de cet album avec tout l’appétit qu’il mérite, et Love Letter Kill Shot de conquérir de nouveaux fans en dehors du cénacle. Pas de quoi marcher sur l’eau, pas de miracle, mais un DISCIPLE qui ne trahit pas ses dogmes.
Titres de l’album :
1. Cuff The Criminal
2. Reanimate
3. Wake Up
4. Panic Room (Featuring Andrew Schwab)
5. Play To Win
6. Fire Away
7. Misery
8. Chemical Wisdom
9. Never Too Late
10. Touch Of Pain
11. Walk With Me
12. Best Thing Ever
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