Lorsqu’un album se retrouve abordé par Hard Force ET Rock & Folk, vous pouvez dire qu’il est devenu mainstream. Mais n’est-ce pas ce qu’ont toujours voulu nos suédois poilus ? Devenir la référence du party band moderne, être l’icône Hard-Pop que tout le monde admire, le héros fun venu nous délivrer de cette morosité qui nous paralyse jour après jour ? Il n’y a aucun mal à vouloir donner du bonheur à tout le monde, même à ceux qui n’en avaient cure au début. Alors, ceci :
Ooooooooooooooooooouuuuuuuuuf…(soupir de soulagement d’un chroniqueur/fan qui attendait depuis cinq ans).
Toutefois, à l’intérieur du cénacle, les ROYAL REPUBLIC ne font pas l’unanimité, un peu comme les STRUTS. On trouve leur langage musical un peu trop populiste et racoleur, sans parler de leurs clips mis en scène par un ancien rédac’ chef de Têtu. Le metalleux a parfois du mal avec le fun, et cette fusion absolue entre GHOST, DEF LEPPARD et EARTH, WIND & FIRE laisse de marbre les plus cloutés, qui lui préfèrent les gros riffs à l’allemande ou les cavalcades à la norvégienne. Mais ceux qui n’ont pas honte d’assumer leur ancien crop-top et leur cycliste bleu métallisé se réjouissent de la parution de ce tant attendu cinquième album, né de l’imagination débridée de quatre suédois qui se foutent complètement d’avoir l’air ridicule ou pas.
D’autant que le ridicule ne tue pas, comme chacun le sait.
Depuis Club Majesty, le temps paraissait bien long. Certes, j’en conviens, ce hit album avait lâché tellement de bombes qu’on pouvait encore cinq ans après en chercher les victimes sous les décombres. Pas encore totalement remis du plaisir ressenti en écoutant « Fireman & Dancer » « Boomerang » et « Can’t Fight The Disco », les fans se demandaient quand même si la fête allait reprendre avec de nouveaux hymnes joués par leur DJ préféré. Mais, COVID oblige, fainéantise, envie de se concentrer sur des sujets plus personnels ont fait que la sortie de ce Lovecop a été retardée, pour enfin être célébré comme il se doit en ce mois de juin très mutin.
Produit par Adam Grahn et Michael Ilbert aux Hansa Studios de Berlin, Lovecop est la nouvelle aventure du quatuor de Malmö, à base de moustaches, de virilité coquine, de saxo sexy, et autres refrains qu’on reprend en chœur quand les canards sont partis dormir. Et avec une sacrée pelletée de singles parus entre celui d’avant et celui d’après, il est facile de juger avec un peu de recul que ce cinquième tome est la décalque parfaite du quatrième, avec un son frôlant de plus en plus la perfection, et une simplicité de composition qui frise le génie. Parce que faire les zouaves c’est une chose, mais le faire avec panache en est une autre. Et dès les premières mesures du fédérateur « My House », les doutes (s’il en restait) se font la malle, et le sourire illumine tous les visages. Les ROYAL REPUBLIC n’ont rien perdu de leur verve, et sont toujours ces amuseurs publics que les médias généralistes nous envient.
De moins en moins en prise avec une quelconque forme de Hard-Rock, à l’exception de certaines inflexions héritées des STONES et de LED ZEP, les RR rameutent les troupes, et les font danser jusqu’au bout de la nuit. Avec toujours cette rythmique bondissante qui propulse sur la piste, cette guitare polie aux grandes heures du JUDAS PRIEST de Turbo, et cette gouaille vocale qu’on sent sincère et pleine de mordant, Lovecop est un flic de l’amour, qui en donne, des tonnes, et qui vous embrasse goulument après vous avoir rendu vos papiers.
Cette nouvelle chanson est là pour informer tous ceux qui sont empreints d'amour, qu'ils sont fondamentalement libres de faire tout ce qu'ils veulent en l'écoutant. Et si la musique et les images qui l'accompagnent ne sont pas suffisantes pour vous donner envie de vous déshabiller et de danser, contentez-vous de juste faire du bruit... Mais n'attendez pas une minute de plus, mettez vos mains derrière la tête... et dansez !
Comment ne pas obéir à une telle injonction, qui telle un bonbon acidulé donne des couleurs aux joues tout en tripotant le fessier ? Avec un nouveau triptyque d’intro qui explose nucléaire, les suédois gardent leur flair et partent sur la piste des derniers à faire tapisserie parce qu’ils ne savent pas gigoter. Et on a beau se dire qu’il y a autant de différence entre ce disque et le précédent qu’entre deux saillies d’AC/DC, on se laisse bercer par ces comptines pour hommes pas sages qui ne crachent pas sur un brin de sensualité à la Colin Farrell moustachu et frais.
Tout est évidemment fait pour que ces sacro-saintes années 80 se sentent encore une fois célébrées dans une crise d’hédonisme désinhibé. On sent le simili-cuir des fauteuils, le regard torve du serveur, et les poils du camionneur qui vous tripote le short en jean en loucedé. Mais après tout, pourquoi pas ? « Lovecop », « Wow! Wow! Wow! », c’est du tout cuit mon zizi, et cette méga louche de Pop jouée Electro va encore faire plaisir aux machos, qui se défriseront les poils pubiens avant d’aller aux bains.
Chaque chanson qu’on a écrite pendant la pandémie devait être un single, et être instantanément catchy. Si elle ne l’était pas, on se demandait comment l’améliorer pour qu’elle marche. Et on en a eu marre. C’était drôle au début, et puis on s’est lassés. Sur cet album on a voulu créer une expérience très cohérente, sans trop vraiment penser à ce que l’on écrit.
Mais les deux, c’est bien aussi. Dix morceaux, homogènes, mais aussi dix hits possibles, qui prendront vie sur scène si tout se passe bien. A Paris d’ailleurs bientôt, signe que le following n’attendait qu’un claquement de doigt pour se réveiller et se déplacer. Et puis quand même, cinq clips pour ajouter l’image hilare au son plus si bizarre, des interventions au saxo aussi veloutées qu’une crème aux champignons surgelés, des mélodies qui rappellent le Billboard bronzé (la palme revient au californien « Sha-La-La-Lady » qu’on imagine parfaitement entonné par SHALAMAR ou KOOL AND THE GANG), et puis…
…tout le reste. Cette pochette superbe, ce flic sexy qui sort de sa caisse en se déhanchant salement, et cette production si impeccable qu’on se voit dedans. Et s’il faut partager le groupe avec des médias qui n’en avaient rien à carrer il y a quelques années, ça ne me dérange pas. Le plaisir est toujours là. Et comme le disait le beau oui comme Bowie, « Let’s Dance » !
Titres de l’album :
01. My House
02. LoveCop
03. Wow! Wow! Wow!
04. Freakshow
05. Lazerlove
06. Boots
07. Love Somebody
08. Ain’t Got Time
09. Electra
10. Sha-La-La-Lady
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21/11/2024, 08:46
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