J’affiche encore une fois mon incapacité notoire à repérer toute chose intéressante émergeant du Net, l’omnipotence n’étant pas l’une de mes qualités, ce que je déplore. Nul ne l’est évidemment, mais passer pendant des années à côté d’un groupe attachant et performant est assez rageant, même si chance m’est donnée de rattraper ma boulette. Ainsi, KING WEIRD a enfin frotté mes oreilles pour le meilleur, dans un style assez ardu à définir sans tomber dans les généralités gênantes.
Ces finlandais enjoués se définissent eux-mêmes comme un orchestre de Sludge Rock progressif à tendance Heavy, ce qui a le mérite d’être original. La réalité des faits est tout autre, du moins sur cet album qui est le petit dernier d’une longue lignée, initiée en 2007, et mise en pause suite à la parution de Revelations en 2016.
Je reconnais que la pochette de ce Lucid Dream a méchamment attiré mon regard et mon attention. Superbe, aux couleurs chatoyantes renvoyant au meilleur de la scène Progressive/lysergique des années 70, et qui cache un contenu beaucoup plus simple, beaucoup plus Rock, mais terriblement plaisant pour qui aime son Hard-Rock léger, mélodique, fluide et résumé à l’essentiel : des couplets sympathiques menant à un refrain imparable, le tout sous superposition de voix plus ou moins traînantes.
KING WEIRD se rapproche plus du Stoner que du Sludge, et cette précision est utile au moment de choisir si oui ou non cet album est susceptible de vous intéresser. Mais si le label vous effraie, ne tremblez pas : le tout peut se résumer à un Rock fluide agrémenté de quelques arrangements spatiaux, tirant parfois sur l’Alternatif des nineties, tout en louchant sur le Hard-Pop à la DARKNESS.
Une sorte de version plus juvénile et moins défoncée d’HAWKWIND, sans les délires sci-fi empruntés à Moorcock, avec quelques accointances JANE’S ADDICTION, CANDLEBOX, KYUSS et autres arpenteurs de désert à la nuit tombé. Fête de la séduction en mode raffiné, Lucid Dream a tout en effet d’un rêve éveillé, qui nous emmène à la rencontre d’extraterrestres pacifiques, et prêts à partager leur bong de l‘espace qui défonce plus efficacement qu’une soufflette.
Avec un gros travail accompli au niveau de la rythmique, et une guitare volubile qui accepte le silence pour imposer le groove, ce nouvel album est de ceux qu’il est agréable de se jouer plusieurs fois d’affilée, pour en retenir tous les détails, même les plus anecdotiques. Un solo bien placé, une basse bien roulée, une frappe assurée, pour un Post-Grunge qui se réfère à toutes les idoles désabusées des années 90, lorsque l’époque réclamait lucidité et cynisme.
Chaque titre est d’importance, et surtout, chaque titre possède son identité. Certains s’ancrent avec bonheur dans un passé Hard-Rock syncopé et chaloupé (« Freezing »), d’autres au contraire se remettent à la colle avec la scène de Seattle (« Sandman », plus proche d’ALICE IN CHAINS que de METALLICA), et l’ensemble sonne frais, bien pensé, intemporel et atypique, sans autre prétention que de proposer des chansons qui restent dans le crane pendant des heures. J’ai eu ainsi un mal fou à me débarrasser de l’entêtant « Running All Alone », ou à oublier les saccades déstabilisantes de « In My Head, I Feel ».
De tout pour tout le monde, une façon d’accommoder les restes assez ingénieuse, et un retour en grande forme pour un groupe disparu depuis de longues années. Ne connaissant pas le reste de la discographie des finlandais suffisamment pour établir des comparaisons viables, je me contenterai de dire que cet album m’a donné envie d’en savoir plus, et de fouiller dans les armoires de ces musiciens qui contiennent certainement d’autres draps ouvragés, et autres dentelles d’ornementation.
Je vous conseille donc de vous pencher sur le dossier, ne serait-ce que pour vous repaître de hits galbés et calibrés (« Moonshine », final qui laisse sur une sensation de plénitude), et de morceaux mettant en valeur la pression que sont capables d’insuffler ces lascars à des structures classiques (« The Need », étant de manque pour accros aux mélodies amères). Un sacré équilibre entre ambitions et réalisme mélodique et rythmique, pour un album qui s’impose dans le paysage de ce mois de juillet, pourtant déjà chargé en surprises.
Celle-ci est mineure, mais précieuse. Ne commettez pas la même erreur que moi, et notez le nom de KING WEIRD sur vos tablettes. Vous aviez des choses à y effacer de toute façon, alors autant faire de la place pour des musiciens méritants.
Titres de l’album:
01. Sandman
02. Eat Me With You Eyes
03. Decent Monsters
04. Halo
05. Freezing
06. Running All Alone
07. The Need
08. Dreams
09. In My Head, I Feel
10. Moonshine
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