Les photos peuvent faire sourire. Les pseudos peuvent faire sourire. Le nom du groupe peut aussi faire sourire. En gros, toute l’opération peut faire sourire. Pourtant, ce fun revendiqué est tout ce qu’il y a de plus sérieux. Et entre deux souvenirs des CRAMPS et des MISFITS, entre deux photos jaunies des DICTATORS et des DEATH SS, THE LURKING CORPSES s’est frayé un chemin, jusqu’à devenir une nouvelle référence américaine du Metal à tendance horrifique…mais pour de rire.
Dix ans de silence, un retour tonitruant, une discographie assez intense, et une fanbase entièrement dévouée. Voilà peu ou prou le parcours de ce groupe atypique mais remanié, qui a décidé de faire de 2024 son année. Workin' for the Devil a beau avoir laissé une trace indélébile, le temps commençait à effacer les souvenirs, et tout le monde se disait que l’aventure s’était terminée dans la gueule des zombies, vampires et autres monstres de la nuit. Heureusement, il n’en est rien, et le quintet renouvelle ses vœux avec la nuit, pour transcender les ténèbres de sa malice magique.
Hells Headbangers Records a évidemment renouvelé sa confiance, certains que ces petits monstres allaient proposer un nouveau spectacle haut en horreur. Le casting a légèrement changé mais les piliers sont toujours là, bien accompagnés, encapuchonnés, la grimace facile et le geste gracile. Le line up, que je reproduis ici pour l’amour de la formule (Lord Vladimir Von Ghoul - Keeper of the Seven Boglins, The Nameless Horror - Cellar Dwelling, Haunter of Bass(ments), Pharaoh Formaldehyde - Ravenous Riffing, Sickening Scales, Richie Retch - Six-String Garotte, Lacerating Licks et Uncle Kreepy - Dead Skin Bashing, Skullboogie Beats) avait donc bien conscience des impératifs, et de l’importance de ce cinquième long métrage.
Et vingt ans après le hat-trick impérial des années 2000/2010 (23 Tales of Terror/Lust for Blood/Smells like the Dead), THE LURKING CORPSES joue encore sur les mots, se montrant aussi ironique que théâtral, mais surtout passionné, et parfois, il faut le dire, assez envoutant.
Tout le monde connaît plus ou moins les travers de ce que l’on appelle le Horror Metal. Une propension à s’en remettre à des effets faciles, de se contenter d’un décorum de barnum et de tenues bizarres, au détriment de la véritable création artistique musicale. C’est un mal qui a parfois frappé les originaires de Fort Wayne dans l’Indiana, et qui les contamine encore quelque peu aujourd’hui. Des compositions un peu simplistes, basées sur des riffs prétextes, à peine réchauffés par des samples plus ou moins pertinents.
Heureusement pour nous, les ficelles de ce nouveau spectacle de marionnettes cannibales ne sont pas les plus grosses. Imitant à merveille un groupe de Heavy Metal lambda, en injectant à sa musique des éléments de Black Metal, de Thrash, de Death et d’autres sous-genres adaptés aux circonstances, THE LURKING CORPSES renoue avec ses racines, et tente d’éviter le Comedy Metal avec brio. Et même si le tracklisting reste impressionnant du haut de ses quinze morceaux, le temps passe assez vite, au moins autant que l’horloge regardant pour la millième fois la version late night show de Grease (« Black Dahlia »).
Rythmiquement polyvalent, tantôt violent, tantôt marrant, ce cinquième longue-durée aborde tous les registres d’un Metal de minuit, et si le chant rocailleux et graveleux de Lord Vladimir Von Ghoul pourra lasser les amateurs de variations, si les dialogues permanents irriteront les adeptes de la simplicité Rock, l’ambiance pourra fédérer tout le monde, même si assez souvent les riffs se dupliquent et bégayent leur Punk Metal qui se voudrait sans doute plus corrosif.
Il n’en reste pas moins quelques titres totalement irrésistibles. « Lost In Shadows », qui aurait pu être chanté par Glenn Danzig lors d’une réunion d’anciens élèves, « Satan Is Real » bourbier qui voit des victimes désignées piétiner dans la boue alors que les zombies montrent celui de leur queue, ou le très enlevé et chanson à boire et à vomir « This Night With You ».
Une horreur assez familiale finalement, qui ne fera peur ni aux petits ni aux grands, mais qui leur offrira un Halloween avant l’heure. Avec quelques pointes de frousse raisonnable sur l’obsédant et occulte « The Begotten », une énergie macabre ne se démentant pas, et la joie de se retrouver pour célébrer une fois encore la nuit de toutes les ignominies, THE LURKING CORPSES s’en sort avec les horreurs, rajoute des toiles d’araignée au plafond et quelques squelettes dans le placard, allant jusqu’à se la jouer Surf Punk sur l’hymne braillard « Heartbreak ».
Un sacré épisode de Tales from the Crypt réalisé par le fantôme d’Ed Wood, toujours aussi peu exigeant en termes de budget, Lurking After Midnight est un disque honnête, que la mouvance Horror Punk/Metal accueillera les côtes fracturées et les bouches cassées. Un peu vampire, un peu mort-vivant, un peu esclave de Satan, mais surtout très amusant, ce cinquième tome de la saga américaine est un peu long, mais il contient quelques petites saynètes satiriques croustillantes lorsque les aiguilles de la pendule se rapprochent d’une heure indécente.
Sorcières réveillez-vous. Vos fiancés sont en avance au rendez-vous.
Titres de l’album :
01. Lurking After Midnight
02. Boglin Lips
03. Burned Alive
04. When You're Dead
05. Funeral Home
06. Black Dahlia
07. A Gruesome Find
08. Lost In Shadows
09. Murder Sweet Murder
10. Baby Hold On
11. Satan Is Real
12. This Night With You
13. The Begotten
14. Heartbreak
15. My Sweet Lenore
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