Il s’appelle Chris Dazsi, il est américain, et fait sa musique dans son coin, tout seul, parce que visiblement, il n’a besoin de personne.
On ne sait pas grand-chose de lui, mis à part qu’il vient de Hummelstown, Pennsylvanie, qu’il dispose d’une page Facebook assez sommaire, et qu’il a des vues indéniablement personnelles sur la musique extrême.
Ah, et on sait aussi qu’il a déjà sorti un premier LP en 2015, Godless And War Hungry, et deux autres EP à un an d’intervalle, Haunted Hallows et The Serpent Within.
Voilà, c’est à peu près tout. Après, rendez-vous sur ses sites plus ou moins officiels, sur lesquels il n’en dit pas forcément plus, sauf qu’il joue un genre très particulier de musique, qu’il décrit au choix comme du United States Black Metal, du Blasphemous Metal with Black Metal vocals, ou du Evil War Metal, donc en gros, du Metal torride légèrement obsédé par la guerre et le diable.
Mais après tout, il n’est ni le seul, ni le premier à faire ça…
Dans les faits, et plus concrètement, ça donne quoi ?
Un mec qui bosse seul ses compositions, qui joue de la guitare, qui programme sa boîte à rythme, et qui chante, ou du moins essaie de vocaliser Black, quoique ses lignes de chant évoquent plus un univers Hardcore. Mais le tout est loin d’être désagréable et reste terriblement personnel et attachant.
C’est assez difficile à situer, parce que c’est quand même salement instable et un peu omnidirectionnel, sans qu’on sache si l’homme sait vraiment où il va où s’il se laisse porter par son inspiration du moment. Alors ça déborde d’arrangements, de breaks parfois (souvent) incongrus, d’intermèdes mélodiques qui tombent un peu comme une croix renversée sur le lit de Regan, mais c’est justement ce qui fait le charme d’un album hors-norme comme Lust for War, qui mène justement une guerre farouche contre la normalité et la linéarité, en se montrant parfois maladroit, mais toujours sincère.
Les influences ? Celles lâchées sur l’un de ses sites mentionnent ROTTING CHRIST, LORD BELIAL, OLD MAN’S CHILD, GRAVEWORM ou GOATWHORE, et OATH OF SIN se situe un peu en convergence de toutes ces références, sans pour autant se montrer un peu trop gourmand au niveau des emprunts.
Mais au bout du compte, et après avoir écouté ce Lust for War trois ou quatre fois in extenso, je suis toujours incapable de savoir vraiment à quoi j’ai eu affaire.
Mais c’est assez plaisant d’être perdu dans un labyrinthe d’idées de temps à autres, même si l’on n’est pas sûr de pouvoir trouver la sortie et d’être capable d’en expliquer le cheminement à autrui.
Ce qui est certain, c’est que Chris croit en ce qu’il fait, et qu’il est tout aussi capable de suggérer quelques pistes CRADLE, NOTRE DAME et autres excentrés de la violence, tout en gardant en point de mire ses propres buts, assez nébuleux, autrement que par une recherche constante de la violence musicale au travers de ses vecteurs d’expression les moins francs.
Et à l’écoute d’un morceau gigogne comme « Cunt Pillage », on réalise vite que la simplicité et l’efficacité ne sont pas ses préoccupations principales.
Mélangeant la fusion Black/Dark Metal et les dérives techniques incongrues, Chris tricote des symphonies de poche aussi progressives que déconstruites, et souffle le chaud et le froid en permanence, nous laissant nous noyer sans nous offrir la bouée d’un thème principal à laquelle nous raccrocher.
C’est assez troublant, mais pas forcément dérangeant, même si parfois l’imbrication ressemble à une tour de Jenga à deux doigts de l’effondrement fatal.
IL ne se prive pas pour accumuler les plans, au risque de nous faire crever d’une overdose d’informations, lorsqu’il glisse sur un long toboggan de six minutes remplies jusqu’à ras bords de thèmes qui ne s’assemblent pas forcément logiquement, mais qui nous réservent de bonnes séances d’écrasement de tympans (« Your Second Death », longue litanie qui pousse la complication à son paroxysme).
Mais il peut aussi se montrer plus concis en format réduit, même si la boite à rythme nous affole de son écho synthétique insupportable (« Im Tode », pas forcément plus simple à appréhender, mais plus court et porteur de riffs plus francs, tout du moins sur quelques secondes.)
Incantations sataniques à la Anton LaVey (« Te Invoco O Satana » un peu DEATH SS aussi), dextérité Techno Death dans un contexte purement Black théâtral (« Lust for War », aplatissant, et doublé d’une schizophrénie vocale assez terrifiante), découlement opératique dramatique qui ne ménage ni les effets, ni les émanations vocales ombrageuses (« Depression Then Rage » et son solo plus NWOBHM que nature, mélodique et occulte à la fois), en gros, un peu de tout, un poil de n’importe quoi, mais une naïveté touchante dans l’agencement des impressions qui cafouille de temps à autres, mais se montre quand même intéressant dans sa volonté de ne se refuser aucune possibilité.
Certes, tout ça ressemble parfois un à puzzle pas forcément bien assemblé, et reste un produit amateur, enregistré avec un cœur débordant de haine, mais aussi de générosité instrumentale.
En tant que chanteur, Christ est plutôt convaincant, et s’investit personnellement. Il est un guitariste capable, à la technique en lead affirmée et aux capacités rythmiques appuyées, mais en tant que créateur/compositeur, il lui faudra encore faire preuve de plus d’auto discipline pour faire le tri dans ses ébauches, histoire d’en purger les scories les plus encombrantes.
Mais dans la masse grouillante des sorties standardisées et aseptisées, son Lust for War est une petite oasis de fraîcheur guerrière, qui se veut jeu de rôles à l’univers très particulier. On peut ne pas adhérer à son propos, mais on se doit de respecter sa liberté de ton.
Du Black, oui, mais pas seulement, et une version très animée et brusque de la chose. Une surprise pour le moins, et une suite qu’on peut attendre plus recentrée, pour plus d’efficacité.
Mais je lui laisse sa chance, et j’attends de voir si les années vont lui apporter la sagesse suffisante pour se montrer plus exigeant envers lui-même.
Mais en tant que trublion de l’extrême, il joue déjà très bien son rôle.
Titres de l'album:
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