Frontiers, le Casimir italien nous présente son nouveau gloubi-boulga musical, baptisé THE BANISHMENT, dont le premier album s’est vu signé par la célèbre maison de disque de Serafino. Alors, je ne sais pas si voilà venu le temps des rires et des gens, mais dans la tête de George Lynch, ça n’est certainement pas toujours le printemps.
On connaît le guitariste pour son toucher et sa dextérité, pour son sens de la composition sauvage et affinée, mais aussi pour sa versatilité, l’homme ayant participé à bon nombre de projets différents ces dernières années. Pour mémoire, parlons de KXM avec Dug Pinnick (KING'S X) et Ray Luzier (KORN), THE END MACHINE avec Jeff Pilson (FOREIGNER, ex-DOKKEN), Mick Brown (ex-DOKKEN), et Robert Mason (WARRANT), SWEET & LYNCH en duo avec Michael Sweet (STRYPER), Ultraphonix avec Corey Glover (LIVING COLOUR), ou DIRTY SHIRLEY avec au chant Dino Jelusick (ANIMAL DRIVE, TRANS-SIBERIAN ORCHESTRA).
Un sacré CV donc, mais George n’a pas renoncé à sa quête de variété, puisque son dernier concept en date évolue dans des eaux peu fréquentées. On imaginait assez mal LYNCH tâter du Metal Industriel, eu égard à son passé de rockeur passionné, et pourtant, le projet THE BANISHMENT s’aventure sur ce terrain, foulé par George en compagnie d’associés avisés.
Le flamboyant guitariste se retrouve flanqué de deux lieutenants spécialistes, Joe Haze, producteur, ingé-son, mixeur, remixeur, guitariste et programmeur, et Devix Szell, chanteur, musicien, producteur et compositeur. Un trio pour le moins hétéroclite, avec deux parties prenantes du monde de l’électronique et des répétitions, et un guitar-hero emblème de l’hédonisme californien des années 80 au sein d’un des groupes les plus prometteurs de sa génération.
Mais alors, que peut donc donner l’association de musiciens au background aussi différent ? Une soupe à grumeaux, indigeste et dangereuse pour les intestins, ou un nectar fin qui affole les naseaux auditifs au point de leur faire oublier le passé des individus concernés ? Si la réponse dépendra de la sensibilité de chacun, j’affirme ici que cette combinaison improbable fonctionne à plein régime, et nous permet de faire un saut dans le temps vers les nineties qui ont glorifié ce métissage entre Rock et électronique, donnant naissance à des groupes emblématiques que THE BANISHMENT salue indirectement.
Impossible à l’écoute de Machine And Bone de ne pas penser à FILTER, SPINESHANK, GRAVITY KILLS, POP WILL EAT ITSELF ou STABBING WESTWARD. L’ambiance est clairement nostalgique, mais le mélange entre analogie et électronique est parfaitement équilibré, comme un tube Metal remis au gout du jour par Rhys Fulber. Evidemment nous sommes encore loin des réussites majeures du créneau, mais admettons que les trois musiciens ont brillamment évité le ridicule d’une pantalonnade en panachage mal dosé. La guitare de Lynch épouse admirablement bien les arrangements et les sons fusionnés par Joe Haze, et l’ensemble à parfois de faux-airs de cousin germain de notre cher MARILYN MANSON, en version plus posée et moins démonstrative dans la haine. Les chansons, toutes accrocheuses bénéficient évidemment d’une production fort à propos, et on se laisse aller à des mouvements de nuque réguliers, entraînés dans un univers rétro-futuriste célébrant la gloire d’un style musical depuis longtemps adoubé par les adolescents et les fans de musique de films de la fin des années 90.
D’autant que les trois larrons en foire en ont profité pour convier quelques guests de luxe, histoire d’avaliser leur version. On retrouve donc quelques featurings fameux, avec sur la VIP list Richard Patrick (FILTER), Tommy Victor (PRONG) et Jason Charles Miller (GODHEAD). Sans aller jusqu’à affirmer que ces trois vedettes apportent une réelle plus-value à l’ensemble, leur présence cautionne indirectement le projet, eux qui évoluent depuis longtemps dans ce monde fait de lumières étranges et de sons hypnotiques et redondants.
Le répertoire quant à lui, se veut varié. On passe d’un hit Metal Indus en bonne et due forme à une adaptation EBM de bon gout (« Reunion »), et il apparaît évident que THE BANISHMENT incarne en quelque sorte le versant le plus sombre de la personnalité de Lynch, plus habitué aux soli incendiaires et aux riffs qui ruinent ta grand-mère. Le californien nous propose donc de le découvrir sous un costume différent, qu’il porte avec aisance, et qui lui permet d’incarner un autre personnage, moins prévisible, mais tout aussi rebelle.
Sorti il y a trente ans ou un peu moins, Machine And Bone aurait fait les beaux jours des FM américaines les plus dures. On y aurait entendu « Reaction » passer en boucle, à la manière d’un mariage tout à fait légitime entre FILTER et le NINE INCH NAILS de Broken, ou « Lost Horizon » flatter les instincts alternatifs des teenagers de l’époque.
Véritable ovni dans la production Frontiers, THE BANISHMENT est un vrai plaisir qui ne se boude pas, et qui s’écoute en toute culpabilité old-school entre deux sorties moins versées sur le passé. George, Joe et Devix ont donc réussi leur pari, et ont prouvé que leur association pouvait marcher. Déjà culte et inattendu, statut enviable pour une œuvre récréative avant tout.
Titres de l’album:
01. Reaction
02. Max Pain
03. Right
04. Lost Horizon
05. The Dread
06. Reunion
07. Terra Nullius
08. Got What You Wanted
09. Terror
10. Machine and Bone
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