Fête de la musique, lendemain du solstice d’été, cette date du 21 juin semble inspirer les musiciens au plus haut point. Preuve en est, ce volume de sorties incroyable, qui chaque jour nous engloutit de ses confirmations ou découvertes, de ses surprises bonnes comme mauvaises, et de ces rencontres par hasard au détour d’un Bandcamp plus alléchant que la moyenne. Et en fouillant dans les recoins de ce système d’écoute libre, j’ai encore déniché une petite perle, pas de celles qui brillent au soleil, mais celles qui peuvent éclairer la nuit.
MACOCHA nous vient de Blansko, au sud de la Moravie, et propose son premier EP pour une somme tout à fait dérisoire. L’investissement en vaut largement le coût, tant ce premier effort en fait beaucoup pour séduire tous les névrosés de la gravité et les psychopathes de la brutalité sourde. Dans un registre de Hardcore métallique assombri de Crust sale et méchant, le quatuor (Josef Novák - basse, Miloš Janák - batterie, Jan Theiger - guitare et Adam Rolný - chant/guitare) se sent aussi à l’aise qu’un poisson dans des eaux polluées, et agrémente sa méchanceté d’une petite touche de Black Metal qui lui-même se bat contre des influences Death Metal.
Admettons. Et digressons.
ENTOMBED choisit un jour de radicaliser sa musique, et de tester sa chère et indispensable HM-2 sur des thématiques plus Hardcore que Groove Metal. Ainsi, « Wolverine Blues » sonne plus cruel, plus core à la NYHC, et surtout, plus râpeux, plus aigri, plus dénonciateur que la version d’origine. Plus question de comics, plus question de fauve aux griffes métalliques, mais bien de réalité sociale et d’inégalités en fracture irréversible. Le résultat est donc là, sous votre nez et entre vos oreilles, et il est assez effrayant dans les faits.
Mais aussi terriblement excitant.
En allant droit au but, mais en tergiversant quelques instants, MACOCHA nous propose une sorte de Proto-Death/Hardcore joué par d’anciens norvégiens encapuchonnés exilés en Suède. Difficile de croire que ces malandrins viennent de Tchéquie, tant leur agression empeste le nord de l’Europe et les Etats-Unis. Mais la carte est là pour le prouver, et la Moravie peut être fière de ses rejetons qui pondent un premier album aussi solide qu’enthousiasmant.
« Everlasting Dust » donne le ton, et l’ambiance ne déviera pas d’un poil durant tout le métrage. Tout au plus accepterons-nous des accélérations dangereuses, et des figures de style plus heureuses, comme cette intro très maligne sur « Nameless Grave », qui laisse un percussionniste en coller partout, avant de monter dans les tours et atteindre un nombre de BPM très conséquent.
Parfait comme électrochoc, ad hoc pour une tension qui frise le risque cardiaque, MACOCHA se souvient avec beaucoup de respect de la scène Hardcore et Crust suédoise, et l’adapte à son point de vue, tout aussi âpre et déterminé. Avec un son qui se veut allusif aux mythiques studios Sunlight, et une philosophie extrême qui sent bon les égouts de Portland, Macocha décoche flèche empoisonnée sur fléchette contaminée, diluant le tout dans des mélodies de surface pour mieux faire passer le traitement.
Aller moins bien pour aller mieux, est une thérapie comme une autre.
Pas très joyeux mais aussi catchy qu’un break énorme de REFUSED, cet EP est d’une maîtrise absolue, et se permet même des accents Metal très prononcés, lorsque la rythmique bascule en binaire pour nous balancer d’une branche à l’autre. « Dagger », le monstre placé en pénultième place n’est sans doute pas le tube de l’été, mais il reste incrusté dans le cerveau comme une énorme tumeur.
Efficace, pertinent, sadique et violent, MACOCHA sait déjà ce qu’il veut, et comment l’obtenir. En mixant ses influences comme on prépare un hachis-parmentier, et en dosant les ingrédients avec beaucoup de lucidité. Et quand le pire de la nation Hardcore se frotte au meilleur de la cause Black Metal, ça nous donne des fulgurances comme « Teeth Of The Beast », bête au sourire carnassier et à l’appétit éternel.
Bombe, gigantesque coup dans les roustons, articulations qui commencent à se dégripper, Macocha est sans pitié pour les psychés fragiles, et dénonce la réalité de la manière la plus franche et décomplexée. Mais comment avoir de complexes lorsque les slogans les plus stupides servent de guide à une société en dérive ?
Je pense que l’été sera chaud, dans les t-shirts et les chariots. Et voici la bande-son d’une canicule annoncée qui va encore nous faire fondre en juillet.
Titres de l’album :
1. Everlasting Dust
2. Into The Abyss
3. Gallows
4. Relics
5. Nameless Grave
6. Dagger
7. Teeth Of The Beast
Alors, autant j'apprécie beaucoup Wolfheart, et cette news ne va rien y changer, autant, pour moi, l'Arabie Saoudite est l'un des pires pays au monde... Alors, je ne suis pas arabophobe, mais ce pays pue terriblement ! Je plains les Saoudiens (et surtout les Saoudiennes) qui(...)
21/11/2024, 18:01
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20