Groupe du Pays de Galles, MADICIDE a connu un parcours pour le moins chaotique, puisqu’en quatorze ans d’existence, un hiatus de six ans est tombé comme un couperet après la publication d’une démo et d’un EP. Fraichement reformé en 2021, le quatuor n’a pas voulu réitérer l’expérience, et s’est attelé à la composition d’un premier long, que nous pouvons aujourd’hui déguster dans toute sa violence incarnée.
Josh "Bean" Bevan (basse), Jack Williams (batterie), Ian Woolfe (guitare) et Ceri Roberts (guitare/chant), tous membres d’origine avancent donc plus rapidement, et font un pas de géant avec cet éponyme début. Dans un registre de Thrash agressif rehaussé d’une touche de Groove Metal et épicé d’un esprit Hardcore, Madicide se montre compétent et compétitif, développant de beaux arguments virils que le groupe agence de façon très intelligente.
Entre les eighties sacrées et les nineties agitées, les gallois n’ont pas choisi, allant même jusqu’à incorporer des éléments du PANTERA de légende, mais aussi des souvenirs du S.O.D. mythique, lorsque l’ambiance se veut plus Crossover et mosh. De fait, il est inutile de chercher à résister à un petit brûlot comme « Killing Machine », qui nous replonge dans le marasme joyeux de la scène new-yorkaise des années 1985/1986, le tout produit de façon moderne pour sonner plus solide.
Hard Groovy Thrash.
Telle est la formule employée pour dessiner les contours du projet, et autant dire qu’elle est idoine. Succession de plans brutaux mais jamais gratuits, Madicide mise tout autant sur l’efficacité instantanée que sur la roublardise rythmique, et provoque de belles secousses lorsque les ambitions montent d’un cran (« … Our King in Yellow », longue suite qui tient autant de la Bay-Area que des évolutions de Phoenix). Des velléités progressives pour un impact énorme, la recette tient largement la route, et confère une belle maturité à ce premier long.
Sachant très bien qu’ils n’ont pas inventé la poudre mais qu’ils savent la faire parler, les gallois jouent leur carte sans complexes, et nous brutalisent en toute amitié. Si la production montre parfois ses limites dans les médiums, les graves sont à la fête, et font vibrer les membranes pour mieux nous faire trembler. Clairement scindé en deux parties, Madicide consacre sa première partie aux morceaux les plus évidents, avant de se laisser aller à une motivation plus poussée, et des titres beaucoup plus développés.
Et lorsque les plus gros riffs sortent des amplis, le massacre est assez impressionnant. Je me suis donc laissé aller à la rêverie durant le ténébreux et oppressant « Trapped in Purgatory », qui ose une redondance bienvenue, et qui épaissit la sauce sans trop la solidifier. On pense alors à MORTAL SIN, à FORBIDDEN, et à d’autres maîtres es-guitare qui tue, alors que la section basse/batterie soutient le tout avec une stabilité incroyable. Enrobé dans un joli paquet de soli que ce cher Andréas Kisser aurait pu imaginer, ce titre est l’acmé d’une méthode de destruction massive, mais chirurgicale et sans dégâts inutiles.
Ensoleillé sur le premier quart d’heure, Madicide voit rapidement son ciel s’assombrir dès que les réflexes groovy cèdent la place aux positionnements thrashy. Adeptes d’un mid tempo incroyablement catchy, les gallois nous séduisent de leur franchise, et de leur aisance à syncoper dans la danse. « Into the Dark » en étant l’illustration la plus parfaite, avec son chant blindé d’effets, et son humeur à la MINDFUNK/DEATH ANGEL.
Ce qui n’aurait pu être au départ qu’une anecdote Thrash comme les autres devient dès lors un cas très intéressant. Les capacités du quatuor (qui n’a pas changé de physionomie depuis ses débuts) sont bien réelles et exploitées avec panache, pour créer des textures violentes mais souples, dynamitant la sinistrose par une carrure solide et imposante (« TommyKnockers », Stephen King peut-être ravi de son influence sur ce morceau Crossover absolu).
L’impression laissée est donc plus qu’agréable. Elle est à la limite de la jubilation, même en prenant en compte ce dernier morceau, en bonus track sorti de nulle part. Basse plus présente, son plus rêche et plus graveleux, l’orientation old-school est claire, mais les guitares sont à ce point inspirées qu’on oublie qu’on a déjà entendu ça cent fois avant.
Je recommande évidemment, puisque MADICIDE a les épaules pour devenir un des cadors revival des années 2020. Souhaitons juste que ce retour de flamme ne s’éteigne pas dans l’indifférence générale, puisqu’un deuxième album pourrait évidemment et poliment bousculer l’ordre établi.
Titres de l’album :
01. Nicotine Love
02. The Pit and the Pendulum
03. Oymandias
04. Killing Machine
05. … Our King in Yellow
06. Trapped in Purgatory
07. Into the Dark
08. TommyKnockers
09. Death March
Voyage au centre de la scène : Dans le secret des dieux / Interview Sylvain Bégot
Jus de cadavre 01/09/2024
Voyage au centre de la scène : Le Metal français des années 80' / Seconde partie
Jus de cadavre 10/06/2024
Cool ! J'ai bien aimé le premier album et celui-ci semble prometteur !
18/09/2024, 15:28
Je ne souscris en aucune manière à cette blague de fort mauvais goût sur un sujet aussi tabou et sérieux que les tueurs en série Simony... ... ...
13/09/2024, 08:41
Je confirme : un putain d'album pour un putain de groupe !!
11/09/2024, 20:54
J'aurais adoré, j'aime beaucoup ce fest, mais ça risque d'être chaud cette année hélas...
10/09/2024, 22:39
Bonjour Trooper Je viens de lire ton commentaire Peut-être on se connait puisque je suis un des protagonistes de cet album et donc de Cour Cheverny Dans l'attente
08/09/2024, 22:29
J’étais passé à côté comme un gland et ça fait un bien fou de les retrouver en bonne forme.
08/09/2024, 20:10
J'ai apprécié ce que j'ai écouté. Achat de l'album fait. A voir dans la durée.
08/09/2024, 19:52
Quelle banalité, c'est vraiment du pilotage automatique et peu/pas inspiré.
07/09/2024, 20:42
Bah honnêtement c'est plutôt une réussite.De toute façon pas difficile que de faire mieux que le dernier voir les derniers, j'ai lâché après le troisième
07/09/2024, 17:07