Je vous contacte car il me semble que vous pourriez être intéressés par notre premier album.
La phrase d’accroche la plus populaire des groupes qui souhaitent attitrer l’attention des webzines sur eux ; Mais je comprends tout à fait cette assurance, eu égard au travail fourni par des musiciens pour accoucher d’une première œuvre. Et si dans la majorité des cas, l’accroche s’avère subtilement péremptoire, il lui arrive aussi de décrire un fait : oui, votre premier album nous intéresse.
Les MAVEN HILL sont de petits fourbes, car ils savent très bien que Magnetic, premier du nom, est un excellent disque réservé aux amateurs d’un Rock certes joué dur, mais aux contours souples et au contenu riche. D’ailleurs, Kevin, guitariste de la troupe préfère de lui-même élargir le champ d’action, en définissant son groupe comme un concept de métissage global. Ainsi sont cités le Heavy, le Progressif et le Stoner, auxquels on pourrait ajouter le Post-Rock, l’Alternatif des nineties, et plus simplement, un Heavy Rock joué avec le cœur et le cerveau, pour proposer autre chose qu’une bouillie prédigérée qui s’analyse aussi facilement qu’elle ne s’évacue.
Mais qui sont les MAVEN HILL ? Des potes de bahut, en l’occurrence le lycée Antoine de Saint-Exupéry à Lyon, terrain de jeu où se sont croisés les destins de Moe (guitare/chant) et Samuel (batterie). Après découverte de goûts communs pour la composition et des répétitions dans la classe de musique, le duo de base intègre Yannick (basse) en 2014, puis Kevin (guitare) en 2016, complétant ainsi la formation, toujours stable aujourd’hui, et forte d’un sens de l’à-propos rare et précis.
Je ne vais pas mentir, MAVEN HILL m’a impressionné, et ce, pour plusieurs raisons. D’abord, par son niveau technique, relevé, mais restant suffisamment humble pour ne pas trop se faire remarquer. Ensuite, par sa diversité. Tous les secteurs de jeu Rock sont abordés, avec brio, au point de produire un crossover assez fertile, et susceptible d’offrir un petit quelque chose à tout le monde. Et évidement, pas la qualité des compositions proposées, professionnelles jusqu’au bout des arrangements, passant sans transition d’une contemplation Post-Rock à un énervement alternatif, avant de plaquer un vieux boogie des familles pour rendre le groove encore plus suintant.
Et j’aime ces groupes qui refusent les barrières et les guerres de clan pour s’occuper de leur propre art et balayer devant leur porte. Rois des mélodies éthérées placées dans un contexte Rock, les MAVEN HILL nous offrent des moments de grâce et de pure beauté, comme ces harmonies cosmiques sur « Stranded », qui évoquent le Joshua Tree, les motels de bord de route qu’on choisit la nuit après une longue route, ou plus simplement ces conversations tardives qui s’achèvent dans les confessions les plus intimes.
Entre le Post-Grunge, le Rock sincère et le Metal abordable, Magnetic vous attire comme un aimant, et se montre terriblement attachant, pole opposés obligent. On se plonge dans ce disque comme on écoute le vécu d’un homme qui a traversé le globe pour connaître son identité, et il est assez bluffant de se dire que les musiciens n’ont pas eu grand recul pour pondre de tels morceaux. Une belle maîtrise donc, mais surtout, une sincérité indéniable, et une foi sans failles en une musique personnelle, qui dès « Exordium » envoute et charme comme un serpent sous la lune.
On pense à beaucoup de choses en écoutant certains titres, aux SMASHING PUMPKINS, à ALICE IN CHAINS, aux 7 WEEKS, parfois à KYUSS, mais on pense surtout à l’évasion, ces chaînes que l’on brise un beau matin pour voir si ailleurs, l’espoir n’est pas plus vert (« Chains »). En quarante-six minutes, le quatuor prouve que l’imagination a toujours sa place à la cour du Rock, entre énergie débridée et rage contenue (« Prayers »), entre force et courage sur des développements progressifs (« Blame »), entre réussite flagrante et échec traumatique (« Failure »).
De bout en bout, ce premier album tire les idées vers le haut, et s’échine à ne pas s’intégrer à la masse des nouveaux groupes aussi prévisibles qu’un jour de pluie à la Touissant. On voyage dans les couloirs des émotions, tamisées et pudiques sur le magnifique « Fantasy », qui se rapproche de ce que Devin Townsend a composé de plus contemplatif et délicat, plus franches mais positives sur l’enjoué « Pawn », qui laisse au clou une vielle guitare pour s’acheter une liberté Rock, et lorsque « Wiseman » surgit pour refermer la portière et nous guider vers la porte d’entrée, les étoiles brillent de mille feux pour célébrer le parcours d’aventuriers profondément humains et honnêtes.
Luxuriant tout en restant sobre, ce premier album est une petite merveille. MAVEN HILL manipule le clair/obscur avec un panache étonnant, se laissant parfois guider par un écho de guitare très fifties, avant de s’affaler sur les fauteuils, sans mot dire.
Beau voyage que les lyonnais nous offrent, un voyage qu’on n’oublie pas et qu’on consigne dans un carnet à spirales. Et si en effet, je me suis montré très intéressé par cet album, c’est tout simplement parce qu’il parle de musique et non de Metal.
Titres de l’album :
01. Exordium
02. Chains
03. Prayers
04. Blame
05. Failure
06. Off
07. Stranded
08. Fantasy
09. Pawn
10. Wiseman
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