On a quand même rarement l’occasion de tomber sur un pur combo de Thrash Chinois. Pourquoi ? Bonne question, puisque les voisins Japonais eux ne se gênent pas pour propager leurs vues sur un extrême de qualité…Sans doute une question d’éducation, et une nette propension à jouer du Rock beaucoup plus classique. Alors autant se réjouir de la sortie de ce premier album à la fantastique pochette porcine, certainement très ironique quant à son iconographie…
D’où sortent donc ces cousins malins adeptes de la rythmique d’airain et des refrains à reprendre bière à la main ? De Hong Kong, où ils se sont formés aux alentours de l’année 2009, pour, selon leurs dires, « donner naissance à une expérience de Thrash cantonais agrémenté de cowbell ». Pas banal dans le fond, plus classique dans la forme, mais hautement enthousiaste dans le rendu, puisque ce Majestic Brewing Order se hisse au niveau des meilleures productions du style, toutes composantes prises en compte.
Niveau influences, le quatuor (Bob – chant, Grenade – basse, Dave – guitare et Edwin – batterie) aux allures de premiers de la classe revendiquent évidemment quelques noms bien connus (ANTHRAX, EXODUS, TESTAMENT, MEGADETH, SLAYER et WARBRINGER), mais pourraient aussi se réclamer des ASSASSIN et du Thrash germain, des MUNICIPAL WASTE pour cet esprit potache, mais aussi de la clique Crossover des M.O.D, S.O.D, LUDICHRIST et autres CRUMBSUCKERS pour cette petite touche Hardcore groovy qui dynamisent leurs morceaux, déjà bien festifs à la base.
Pas grand-chose à raconter une fois de plus, puisque l’excellente musique parle d’elle-même. Si les CHARMCHARMCHU ne cherchent pas à faire les malins en se perdant sur les routes de l’expérimentation, leurs morceaux solidement construits ne rechignent pas à proposer des idées sinon novatrices, au moins stimulantes, tout en se reposant sur une solide ossature de Thrash de tradition.
On remarque immédiatement une jolie cohésion d’ensemble et un allant très vivant, mais aussi des individualités notables, notamment celle de Dave à la guitare, qui outre des riffs salement bien troussés, nous lâche quelques soli bien flingués. La rythmique constituée de Grenade et Edwin carbure à la blonde bien épicée, ce qui leur donne parfois salement envie de pisser (l’accélération soudaine du monstrueux « 650 六五零 », instrumental épileptique empruntant autant sa folie a WEHRMACHT que sa rigueur à DEATH ANGEL), et Bob, au chant assez goguenard s’assure de faire le lien entre tous les ingrédients, sans tomber dans le guttural bien méchant.
Vous l’aurez donc pigé, le Thrash à relents Core de Majestic Brewing Order se veut ludique mais structuré, et saura vous procurer des sensations déjà éprouvées lors de l’écoute de pamphlets comme U.S.A for M.O.D ou Among The Living, tout en gardant pied dans une réalité contemporaine pleinement assumée.
Du son, plutôt bon d’ailleurs pour une autoproduction, des morceaux évolutifs qui ne se contentent pas de vous hérisser les tifs avec quelques riffs passifs et poussifs, des plans qui se succèdent et se télescopent avec fluidité et créativité, et des motifs vraiment mémorisables et Heavy en diable (les syncopes redoutables de « Warhorse », sorte de Heavycore à l’instinct de mort, qui cavale d’un mid tempo à la EXODUS de Fabulous Disaster tout en louchant sur un Crossover dégoulinant de bonheur).
Si la plupart des titres prennent leur temps pour rester dans le vent, certains jouent même les prolongations, comme le final plutôt long de « Bring In The Wine/Thrashmaker », véritable profession de foi et déclaration d’amour à quelques breuvages de toujours, qui cumule les effets sonores pour proposer le riff le plus redondant de l’année. Les chœurs très Core se chargent de la cohésion de stade, tandis que les mélodies s’agitent en arrière-plan dans un esprit chanson à boire qui s’achève dans une liesse Thrash gardée sous contrôle d’alcoolémie raisonnable.
Le message est parfois passé sans ambages (« Fuck Off ! Cops » ça a le mérite d’être clair), mais lorsque la machine Thrash tourne à plein régime, l’euphorie reste digne d’estime (« Repetitive Error », les CHARMCHARMCHU n’en commettent que très peu et restent sur le qui-vive d’un Crossover très heureux), et finalement, le seul reproche que l’on pourrait formuler à l’égard de ce premier longue durée est justement que la sienne est un peu trop écornée, puisque la demi-heure passée en leur compagnie file un peu trop vite. On se prend à souhaiter une bonne heure à les écouter, puisqu’ils prouvent en seulement six morceaux que la scène Chinoise a pas mal de choses à dire en matière de Thrash ludique et exubérant, et n’a absolument rien à envier à ses ancêtres et cousins d’occident.
Du Thrash sans concession mais qui joue la fusion, et qui sait se montrer sérieux sans s’y prendre. Des chansons à tiroir qui ne tombent jamais dans la démonstration, et qui rebondissent de plans baston en breaks béton, pour une symphonie de bonne humeur qui sait se montrer à la hauteur de ses illustres modèles. Et puis cette pochette enfin…je n’ai jamais rien vu de plus accrocheur depuis les premiers RISK et leur rat frondeur, et gageons que le cochon de Majestic Brewing Order restera dans les mémoires comme le premier porcin qui nous bombarde de fusées à boire.
Des TANKARD du soleil levant ?
Tiens, j’aime bien le parallèle, il est marrant.
Titres de l'album:
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