Le titre même de cet album est un aveu. « Que ça compte ». Que ça compte, que ça veuille dire quelque chose, que chaque jour soit d’importance, pour ne rien regretter. Certes, c’est un discours attendu de la part d’un artiste, mais de la part du chanteur danois Ronnie Atkins, ces mots prennent tout leur sens, lui qui est atteint comme tout le monde le sait d’un cancer de stade IV qu’il combat avec une telle pugnacité que ça en devient émouvant. Mais le sort et l’état de santé d’un artiste ne doivent certainement pas nous influencer au moment de juger de la qualité d’un travail, la pitié et la compassion étant les pires insultes qui soit, et ça, Ronnie en est très conscient. Mais même en ignorant le terrible combat que doit mener le chanteur, on ne peut que se rendre à l’évidence : ce deuxième album solo en une année est encore une fois une réussite.
Ronnie nous explique sa genèse, d’idées enregistrées au piano ou à la guitare envoyées au producteur Chris Laney qui les a transformées en démos, jusqu’à ce que les musiciens enregistrent leurs parties chacun leur tour, avant que Ronnie ne pose ses lignes vocales avec le talent qu’on lui connaît. Une seule chose a changé depuis One Shot en 2021, la possibilité de rencontrer ses partenaires plus facilement, relâchement des mesures anti-COVID oblige. Sinon, la méthode a été la même, le plaisir aussi, et le résultat également : Make It Count compte, et nous offre une petite heure de Hard-Pop mélodique, assez peaufiné pour en être fier, mais suffisamment spontané pour rester frais.
Sur cet album, Ronnie a été accompagné par une pléiade de musiciens talentueux. On retrouve au générique Allen Sorensen à la batterie (ROYAL HUNT, AT THE MOVIES), Pontus Egberg à la basse (TREAT, THE POODLES), Morten Sandager (PRETTY MAIDS) aux claviers, Linnea Vikström Egg (AT THE MOVIES) aux choeurs, Oliver Hartmann (HARTMANN, AVANTASIA), John Berg (DYNAZTY), Pontus Norgren (THE POODLES, HAMMERFALL, PÄNZER, AT THE MOVIES) aux guitares et Anders Ringman (ANIMAL) à la guitare acoustique. Du beau monde donc, pour mettre en forme cette catharsis qui permet à Ronnie d’affronter le quotidien, armé de son énergie et de son enthousiasme, et surtout, de son amour pour un Rock non édulcoré, qui tient plus de son talent personnel que de son passé dans PRETTY MAIDS.
Si One Shot était brillant de sincérité et d’envie, Make It Count n’a rien à lui envier, et prouve la théorie de Ronnie selon laquelle une mélodie qui s’incruste dans la tête se doit d’être enregistrée. Celles que l’on déguste sur cet album sont souriantes, heureuses, avec un petit parfum de mélancolie qui évite toutefois l’apitoiement sur soi-même. En voix, Ronnie n’a pas souffert de l’enregistrement de ses parties, a apprécié le confort d’un physique qui lui a foutu la paix quelques instants, et en a profité pour chanter avec le feeling qu’on lui connaît, mais aussi avec cette hargne qui a toujours durci les enregistrements de PRETTY MAIDS. Ainsi, même les morceaux les plus nuancés comme « Remain To Remind Me » (qui aurait fait les beaux jours de l’EUROPE des années 80) évitent la mélasse sentimentale grâce à ce timbre légèrement éraillé que l’on adore depuis les eighties. Moins violent et compact que son travail en groupe, Make It Count se concentre donc sur une atmosphère délibérément Pop, subtilement alourdie de guitares puissantes. Le travail collectif, bien que solitaire en studio, ne pâtit pas de cet isolement « à tour de rôle », et le tout est aussi cohérent qu’une captation live.
Quant aux chansons…Elles sont belles, bondissantes, cool & quiet, réminiscentes des grands jours, et témoins d’une foi sans failles en ce potentiel thérapeutique de l’art en général. Cet art qui permet d’oublier sa condition, qu’elle soit personnelle comme celle de Ronnie, ou collective comme celle de peuples du monde entier, qui doivent chaque jour affronter une adversité de plus en plus agressive. Alors, le côté positif de cette œuvre n’en est que plus important, et le résultat compte : impossible de ne pas sourire en écoutant « The Tracks We Leave Behind », de ne pas chanter en chœur sur « All I Ask Of You », et de ne pas ressentir une euphorie totale au vent des vagues de « Unsung Heroes »
Chaque titre est un hit potentiel, et la production, exemplaire de clarté permet d’en apprécier toutes les nuances, de ces percussions habiles jusqu’à ces soli inventifs, et finalement, ce second album en solo sonne comme l’ode à l’espoir qu’il est, sans toutefois occulter une féroce lucidité. Ronnie parle évidemment de ce qu’il ressent, mais tout le monde peut s’identifier aux textes, la partie la plus difficile selon lui. Ne rien regretter, partir en paix avec soi-même, croire en l’amour, qui parfois peut vous sauver, être reconnaissant à la vie pour ce qu’elle vous a apporté, et continuer de se battre au jour le jour en défiant la mort.
Plus soft, plus souple, cet album n’en est pas pour autant mou du genou, même si les chansons les plus accessibles sont soignées aux petits oignons. Une mélodie BEATLES sur « Easier To Leave (Than Being Left Behind) », un beat plus souple sur « Fallen », mais le message final de « Make It Count », acoustique et superbe, ne peut que nous toucher de sa sincérité, d’autant que la voix de Ronnie y atteint des sommets d’émotion.
Alors, certes, la vie est cruelle, certes, le destin est parfois sans pitié, mais c’est à nous de faire ce qu’il faut pour que chaque jour compte. C’est le message de Ronnie, et la seule philosophie valide à notre époque.
Titres de l’album :
01. I've Hurt Myself (By Hurting You)
02. Unsung Heroes
03. Rising Tide
04. Remain To Remind Me
05. The Tracks We Leave Behind
06. All I Ask Of You
07. Grace
08. Let Love Lead The Way
09. Blood Cries Out
10. Easier To Leave (Than Being Left Behind)
11. Fallen
12. Make It Count
Oui je n'avais pas précisé les causes de la mort... C'est tellement cliché comme mort pour un ricain
03/05/2025, 08:34
“According to The Daily Journal, Montana was involved in a dispute with his neighbor in South San Francis(...)
03/05/2025, 08:09
Armé et dangereux, il a été flingué par la police de SF. Visiblement il est allé jusqu’au bout du concept du nom du groupe..
03/05/2025, 08:03
Oui les subventions il suffit d'un pas qu'ils perçoivent de travers (ce qui n'est pas forcément le cas dans une scène) et t'es hors système. C'est un immense problème, peu importe ou l'on se situe économiquement, dans le syst(...)
01/05/2025, 23:51
Je suis sur le dernier de mon côté, Malignant Worthlessness, sorti cette année. Du tout bon, même si il n'y a plus l'effet découverte "c'est qui ces tarés !?"
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Tout le monde voyait bien ces difficultés dans l’activité de la salle depuis la pandémie, et j’étais au courant par plusieurs biais des soucis d’un autre ordre. Les lecteurs de Metalnews savent bien que je suis un habitué des lieux depuis vingt(...)
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Je sais bien que je tourne en rond mais le principale problème c'est le manque de renouvellement du public, autant j'ai maudit ces courant type metalcore/deathcore, ils apportaient un nouveau public. Je suis trentenaire et parfois je me sens jeune dans un concert black/death meta(...)
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Qui écoute encore cet album en 2025? Groupe que je découvre que maintenant... Quel album ! Tourne en boucle
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Bah c'est très moderne en effet et malheureusement, je ne sais pas si le public de ce style en core est très assidu aux festivals. Au-delà du fait que le niveau de popularité des groupes soit un ton en dessous par rapport au passé glorieux du festival. Mais(...)
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Il y a vraiment un problème de la place de la culture dans notre société...
01/05/2025, 09:11
C'est clair que ça fait mal au cul de voir la prog' du festival depuis quelques années... faut pas s'étonner hélas que le public se fasse de moins en moins nombreux, alors qu'avant le Covid l'affiche avait chaque année de la gueule !
29/04/2025, 13:37