Ils commencent sérieusement à me gonfler ces italiens. C’est vrai, je veux dire…Dans les années 80, en termes de Metal et dérivés, on pouvait facilement les chambrer, mais depuis quelques années, la blague se retourne contre nous.
Un peu à l’image des suédois, ils monopolisent l’attention en dominant crânement tous les secteurs de jeu. Alors à part en évoquant la débâcle de la Juve récemment en ligue des champions (et encore, si les gus sont fans de foot, sinon, ça tombe à plat, de pâtes évidemment), je ne vois pas vraiment d’argument pour les toiser du haut de notre élitisme musical.
Bon, je ne vais pas résumer leur parcours sur une décade, mais franchement, ça commence à devenir dramatique. BM, Post BM, Post Metal, Metal expérimental, Thrash, et maintenant Hardcore et Fastcore, demain Powerviolence, et puis si on continue sur la lancée, Symphonic Metal, Black progressif, et je ne sais quoi encore.
Bref, fuck.
Hier ici, aujourd’hui par-là, demain ailleurs, mais focalisons-nous sur le sujet du jour justement, qui concerne un quatuor qui n’y va pas par quatre chemins pour nous bousiller les esgourdes et nous briser les tympans, via un énorme Fastcore à tendance Power, qui ramone bien les conduits, au moins autant que Pavarotti qui digresse sur un aria interminable.
Sauf que leur comédie à eux est tout sauf dell’arte, et plutôt Punk. Alors, présentations. THE SEEKER, Maiko (guitare), Covaz (batterie), Edz (basse) et Dominik (chant) viennent de Milan, ont déjà deux réalisations à leur actif (Angst-filled Youth en 2015 et An Open Letter deux ans auparavant), et augmentent le volume des productions avec ce nouvel EP/LP, Malaya, qui ne calme pas vraiment le jeu niveau décibels et cris de belette.
Ces milanais qui semblent vénérer quelques références connues (SCHOLASTIC DETH, SPAZZ, KILLING THE DREAM, MK-ULTRA, DROPDEAD, CHARLES BRONSON, LARM) se vautrent donc dans les plaisirs lubriques et coupables d’un Core bien velu et chevelu, qui alterne avec bonheur les sautes d’humeur Fastcore et les délires Powerviolence, agrémentant le tout de paroles assez bien troussés, et d’intitulés tout à l’avenant. Nous avons donc droit à de petites perles d’ultraviolence décomplexée, et quelques allusions finaudes via « Ronald McAsshole », « Jean Claude Van Damn You! », « An Ode To Nietzsche » et autres « Try Jesus », qui ne font ni dans la dentelle, ni dans la pizza au fromage.
D’ailleurs, les gus se réclament plutôt de trois bols de riz pour une seule assiette de pâtes, ce qui en dit long sur leur ouverture d’esprit mondialiste.
Inutile de croire qu’ils vont vous la jouer La Belle et le Clochard, avec spaghetti mangés de concert à chaque bout pour un baiser d’enfer, leur approche serait plutôt du genre directe, et du style fuck the rules and everything in between.
Alors, à défaut de pasta, ils balancent la purée. Sauf qu’en plus d’être de joyeux drilles, les mecs sont affûtés techniquement et que leur boucan déménage tout en laissant la place nette. Et sans bavures.
Cela dit, en à peine un quart d’heure, difficile de rater son coup. Et même si l’intro « Das Ende Von Allem » joue l’ambivalence d’une grosse lourdeur Loudcore sur trente secondes, « Fail Now, Cry Later » se rue dans nos brancards et accélère le rythme pour nous faire dévier de notre route.
Riffs qui se multiplient comme des pains dans la tronche de Judas, dissonances, stridences, fréquences irritantes, changements de rythme affolants d’inconstance qui les rapprochent parfois d’un Mathcore hystérique, et mid qui nous bourre le bide d’un Hardcore savoureux, qui dégénère vite en Grind fastueux (« Ronald McAsshole »).
Pas de soucis, les milanais savent recevoir, et se plient en quatre pour animer votre soirée. A l’aise dans tous les domaines, ils accumulent les pirouettes rythmiques, les astuces de composition, pour soigner un des EP les plus surprenants de ce milieu d’année.
Loin de se contenter de nous refourguer des restes à peine réchauffés, le quatuor nous dispose des mets de premier choix sortant tout juste du four, four dans lequel ils nous enfournent la tronche histoire de voir si le thermostat fonctionne toujours.
Avec une section rythmique qui ferait rougir n’importe quel fan de BRUTAL TRUTH ou FULL OF HELL, et un guitariste qui exploite toutes les possibilités Core de son instrument, le bal est outrancier, et la gigue démenée.
On se déplace les prothèses de hanche de leur mélange de folie, qui alterne toutes les non couleurs de la palette Core extrême, et qui se satisfait très bien d’un second degré qui ne cache rien du sérieux de leur musique.
En gros, c’est fun, mais carré, drôle, mais appliqué, et parfois salement corsé (« Jean Claude Van Damn You! »).
Des morceaux entre les cinquante secondes et la minute trente fatidique, pour une gymnastique Powerfast qui remplace tous les régimes, et surtout, des thèmes qu’on retient facilement (« I <3 Spitboy »).
Beaucoup d’énergie, pas mal de folie, et finalement, un quart d’heure qui passe beaucoup trop vite. On en veut encore !!
Quoi, vous ne servez pas de restes ?
Enfoirés…
A noter que les THE SEEKER proposent Malaya pour une bouchée de parmesan sur leur Bandcamp, et que la sortie physique est parrainée par une bonne douzaine de labels de distro italiens, hongrois, malaisiens, philippins et même belges ou autrichiens.
Quand je vous disais que les gus étaient ouverts sur le monde. En attendant, le leur va vous tomber sur la gueule comme une sous-couche de faux-plafond de pizzeria.
Titres de l'album:
Alors, autant j'apprécie beaucoup Wolfheart, et cette news ne va rien y changer, autant, pour moi, l'Arabie Saoudite est l'un des pires pays au monde... Alors, je ne suis pas arabophobe, mais ce pays pue terriblement ! Je plains les Saoudiens (et surtout les Saoudiennes) qui(...)
21/11/2024, 18:01
"...jouer un concert en Arabie Saoudite. Un honneur absolu et un privilège. Les loups du nord apporteront la tempête hivernale à Riyad !"Un véritable honneur absolue de jouer en Arabie Saoudite, la ou les apostas sont condamnés &agra(...)
21/11/2024, 08:46
Quand on se souvient du petit son des années 80... Mais la prod ne fait pas tout, ça reste du pilotage automatique. C'est pas avec un truc pareil que je vais me réconcilier avec eux, et ça fait 20 piges que ça dure.
19/11/2024, 21:57
J'avais pas vu cette chronique. J'étais au soir avec Ulcerate et je n'ai pas du tout regretté...Le lieu : il y a forcément un charme particulier à voir ce genre de concert dans une église, surtout que le bâtimen(...)
15/11/2024, 09:51
Le who's who des tueurs en série. Un plus gros budget pour l'artwork que pour le clip, assurément. (...)
14/11/2024, 09:20