Si vous êtes un habitué des (excellentes) productions I, Voidhanger Records, vous connaissez évidemment LES CHANTS DU HASARD. Et si vous connaissez LES CHANTS DU HASARD, vous connaissez logiquement Hazard, sa tête pensante et multi-instrumentiste reconnu. Ce personnage incontournable de la scène Black française est de ceux qui préfèrent la qualité à la quantité, et qui depuis des années nous offre des œuvres sombres, profondes, pleines de sens et artistiquement inattaquables. Au sein de divers projets, Hazard a dominé la production BM de ces cinq/dix dernières années, et c’est bien sûr un plaisir de le retrouver aujourd’hui via son nouveau concept, dont le nom en dit plus qu’il n’y paraît.
Car Hazard a décidé de battre pavillon sous son seul pseudo, en le francisant. Exit donc ce « z » et bonjour le HASARD, pour un album qui ne lui doit pas grand-chose. Une fois encore soutenu par le label italien, notre maître de cérémonie se recentre sur sa personnalité, et donne un aperçu de sa philosophie 2023. Et sans surprise, celle-ci est toujours aussi tourmentée, extrémiste et impénétrable.
On sait l’homme fasciné par l’avant-garde et la violence expérimentale. Recommandé aux fans d’ÆVANGELIST, ABYSSAL, et BLUT AUS NORD, HASARD s’adresse donc à la frange la plus téméraire du public, celle qui n’aime rien tant que les décors d’antiquaire et les attaques de biais. Et autant dire que cette fameuse frange va être conquise par ce Malivore qui propose une jolie synthèse de l’œuvre de son concepteur.
Malivore, étymologiquement, repose sur deux terminaisons. Le préfixe « mal » que tout le monde aura compris, et le suffixe « vore », qui renvoie au verbe dévorer. Un mangeur de mal donc, qui dans la mythologie était un golem créé par une ancienne sorcière, un ancien vampire et un ancien loup-garou, pour protéger la civilisation d’autres créatures surnaturelles. Mai après avoir ingurgité tant de diableries, le golem a décidé de créer une lignée lui étant propre.
Est-ce à dire que HASARD se pose en protecteur de l’humanité, nous épargnant la douleur d’être consumés par des créatures venues d’ailleurs ? Si l’on écoute attentivement cet album, on devine la réponse positive. Car ce premier long est d’une violence sourde et aveugle, et incarne donc parfaitement l’éternel combat entre le bien et le mal, entre les forces des ténèbres et les soldats de la lumière divine. Ici, rien n’est donc gratuit, et ce premier long se pose en traduction formelle d’une vérité inaliénable : le mal est partout, et toute aide n’est superflue.
On retrouve les éléments qui ont fait la gloire de ce musicien à part. Les longues constructions, ici portées à leur paroxysme en défiant le chronomètre de la raison. Plus de huit minutes par piste, pour une longue symphonie grandiose et lyrique, un chaos maîtrisé, pour des impulsions impressionnantes de puissance. Inutile donc d’essayer de comparer à tout prix Malivore à des références extérieures, si ce n’est pour situer son niveau stratosphérique de qualité.
A l’image d’un EMPEROR ayant cédé aux sirènes avant-gardistes et bruitistes de DEATHSPELL OMEGA pour se faire signer par les Acteurs de l’Ombre, HASARD ose la grandeur par la démesure, et pèche par orgueil. Mais cet orgueil est vite pardonné par le grand maitre des ténèbres, qui reconnaît là un de ses enfants les plus turbulents, mais aussi l’un des plus créatifs et intelligents.
Car il faut du talent pour pondre près de quarante-cinq minutes de cauchemar sans sombrer dans les affres de la répétition malsaine. Avec un catalogue de riffs conséquents et martiaux, Malivore peut donc se reposer sur des bases solides, et ainsi donner corps à une vision presque religieuse de l‘affrontement entre les forces célestes et infernales. « Hypnocentrisme » ne prend donc pas de gants pour situer la démarche, et explose immédiatement d’une colère incroyablement malsaine, une colère qui ne sera jamais atténuée.
Se chargeant évidement de la composition et de l’instrumentation, Hazard accepte le soutien de quelques lieutenants, John Steven Morgan au piano, Olivier Prouvost au mastering et Cäme Roy de Rat pour l’artwork. Un groupe qui fonctionne bien, et qui permet à ce premier album de sonner incroyablement compact et carré, crédible et vénéneux, pour assombrir nos nuits d’insomnie à réfléchir au sens de la vie et à l’éventualité d’un avenir encore plus pénible que notre présent.
Avant-gardiste à la raison gardée, Malivore n’est pas de ces albums qui partent dans toutes les directions pour tenter de se recentrer avant perdition totale. Non, il est plutôt d’une logique irréfutable, d’une évolution implacable, et nous entraine dans les soubassements d’une crypte oubliée, à la recherche d’une idole de boue et de sang qui ferait trop de zèle à la surface.
Golem musical, HASARD est né de la terre et y retournera pour que l’histoire se répète en boucle. Il incarne tous les dangers que nous devons affronter, mais aussi les hasards des rencontres malheureuses qui nous obligent à rester sur nos gardes, parfois toute la vie durant. Une attaque frontale qui laisse des séquelles, mais qui nous oblige à regarder le diable dans les yeux pour le défier.
Titres de l’album:
01. Hypnocentrisme
02. Vicivers
03. Malivore
04. Choral Inane
05. Interespace
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