Voilà encore une sortie de taille qui va diviser. Diviser profondément même, puisque deux camps vont s’affronter, les pros et les antis, qui crieront d’un côté à l’imposture flagrante et qui hurleront de l’autre au génie de l’usurpation légère et sans conséquence. Mais finalement, que peut-on reprocher à JOHN DIVA & THE ROCKETS OF LOVE ? De jouer le Hard-Rock comme si leur dernier calendrier avait été acheté au facteur de Los Angeles en 1987 ? De donner des concerts hauts en couleurs et agrémentés de quelques astuces sexy faciles ? De pomper sans vergogne les groupes des années 80 en laissant croire qu’ils auraient pu faire la même chose en temps et en heure ? Ou de signer d’excellentes chansons, sans prétention, mais avec un sens affirmé de la mélodie et du gimmick qui tue ? Si tel est le cas, autant blâmer cinquante pour cent des groupes actuels de faire la même chose, avec beaucoup moins de flair et de talent…Alors mettons les choses au point une bonne fois pour toutes. Non, JOHN DIVA & THE ROCKETS OF LOVE n’est pas ZIGUE-ZIGUE SPUTNIK, il n’a rien d’un coup publicitaire ni d’un pastiche graveleux dans la lignée des STEEL PANTHER, mais est bien un véritable groupe mené par une véritable diva, qui a tout compris au marketing, mais surtout au Sleaze légèrement plus agressif que la moyenne, au point de signer douze tubes sur douze morceaux, habileté qui n’est pas donnée à tout le monde…Après, la légende, la bio subtilement orientée, le look, et les plumes de paon sont à prendre comme un habile décorum qui ne fait qu’ajouter au charme à ce premier album qui a plus que du chien, et qui aboie aussi fort qu’il ne se roule sur le dos avec sensualité.
Facile ? Pas tant que ça, car peu nombreux sont les groupes capables de synthétiser tout l’hédonisme d’une décade en moins d’une heure, sans commettre le moindre faux pas. Et sur cet introductif Mama Said Rock is Dead, tout y est, sans manquement et sans faute de goût. Peu importent les vôtres, puisque même en faisant preuve de la mauvaise foi la plus crasse, vous ne parviendrez pas à reprocher quoi que ce soit d’objectif à ce collectif, qui joue le Hard comme on le jouait il y a trente ans, avec la même insouciance touchante, le même professionnalisme admirable, et la même fantaisie ludique. Mais finalement, qu’attendre de cette douzaine de chansons aux titres si évocateurs qu’on a le sentiment d’apercevoir le reflet de Vince Neil dans l’inox de la théière ? Du plaisir, de l’exubérance, de la tendresse, de la rage, de la turgescence purement adolescente, beaucoup de fun, mais surtout des harmonies à tomber, des riffs qui font mouche, une rythmique simple mais solide, et des nappes vocales veloutées, exaltées, romancées, endurcies ou attendries…Et pourtant, l’affaire était mal partie avec cette pochette tape-à-l’œil nous jetant en pâture le fils illégitime d’Anthony Kiedis et Jaime St. James retrouvé dans un zoo de Californie. Mais là aussi se cache l’ADN d’un artiste qui a décidé de n’en faire qu’à sa tête et de la montrer, sans jouer la fausse modestie ou l’humilité de surface, et autant accepter l’image avec le son, car les deux sont indissociables. Et si vous avez vu les vidéos tournées par le groupe, vous savez exactement de quoi je veux parler.
Sound & vision donc, comme dirait le regretté David Bowie, pour un combo qui n’a pas oublié les théories américaines des sacro-saintes 80’s, décade qui devait pas mal de choses à sa grande sœur seventies. Quintette qui n’a froid ni aux yeux ni au reste (John Diva - chant, Snake Rocket & J.J. Love - guitares, Remmie
Martin - basse et Lee Stingray jr - batterie), JOHN DIVA & THE ROCKETS OF LOVE est plus qu’un groupe, c’est une rumeur qui se confirme, c’est une file d’attente sur le Sunset, c’est un bruit qui s’échappe des portes mal calfeutrées du Roxy, de l’Amour ou du Troubadour, c’est un samedi soir face à la scène, admirant des musiciens aux frusques colorées et mal assorties, multipliant les moues lippues et les gestes obscènes, et plus concrètement, une synthèse diablement intelligente de la scène Glam/Hair Metal/Sleaze du Los Angeles de l’axe 86/89, la crédibilité du temps en moins, mais le talent égal. Et finalement qu’importe de savoir si la mère de John était vraiment une femme travailleuse et méchamment rockeuse, peu importe qu’elle l’ait baladé de salle en salle pour faire son éducation, car au-delà de la quatrième de couverture, il y a un livre grand ouvert, qui nous raconte mieux que quiconque l’épopée des MÖTLEY CRÜE, de SLAUGHTER, de POISON, BLACK N’BLUE, BON JOVI, WHITESNAKE, GUNS N’ROSES, L.A GUNS et tous les fardés de la paupière. Et c’est bien à cause de ça que ci, et les détracteurs d’arguer du caractère hautement plagiaire d’une œuvre, qui finalement, n’apporte pas grand-chose à l’actualité contemporaine. Sauf que l’actualité, ce groupe et cet album s’en cognent comme du string d’une groupie oublié dans le tour-bus, puisque la seule chose qui compte, c’est cette qualité de songwriting, ce son diabolique concocté par le vétéran Michael Voss (MAD MAX, Michael SCHENKER, Tony CAREY), et cette voix, aigue, gouailleuse, sexy sur les bords mais touchante dans le fond, qui n’hésite pas à abuser des poncifs pour faire gonfler votre calcif.
Sur une trame ultra classique, Mama Said Rock is Dead brode des thèmes convenus, mais si bien retranscris et adaptés qu’on se laisse prendre au jeu. Parce qu’on se fait avoir par des couplets débordant de stupre, parce qu’on se fait délicatement enfler par des refrains anthémiques dignes d’une tournée des stades, et parce que les soli sont au moins dix fois plus performants que la plupart des fausses gâchettes molles de l’époque. Parce que dès « Whiplash », la fête est plus folle avec de l’alcool, et que tout est en place pour voyager ans le temps sans défier l’espace. Parce que le simple « Lolita » est à peu près aussi crétin qu’un hymne des RAMONES adapté par les DEF LEPPARD et TRIXTER, et que le texte donnera des vapeurs à tous les vieux pervers qui n’avaient jamais vu des cheerleaders d’aussi près en concert. Parce que « Rock N' Roll Heaven » est plus crédible qu’un remix de WARRANT avec SKID ROW aux platines, parce que « Wild Life » raconte mieux la vie sauvage qu’une biographie de Mark Slaughter, parce que le piano de « Just A Night Away » fera chialer de nostalgie les fans de WINGER et KISS, et puis surtout, parce que plus les chansons s’effeuillent, plus le palpitant gueule de tant de joie difficile à gérer lorsqu’on pensait cette époque morte et enterrée. Certes, et contrairement à ce que son titre affirme, Mama Said Rock is Dead est tout sauf du Rock, et reste du Glam Rock chatoyant aux chromes brillants, et ne tient pas la comparaison avec la légende des artistes les plus impliqués. Mais qui a besoin de comparaison lorsqu’il peut avoir l’antidote au poison de la routine musicale quotidienne, et remettre son perfecto à franges sans faire peur aux voisins ? Alors, le Rock voyez-vous…laissons ça aux tristos qui s’extasient encore devant les STONES sur scène. Parce qu’en échange, on se tape l’euphorie d’un « Rocket Of Love » que les KIX et JACKYL auraient pu piquer au BON JOVI de Slippery When Wet, et parce que le Rock de toute façon, à tout dit depuis Chuck Berry.
Alors, album de l’année ? Si la vôtre est 1988, alors oui, on peut l’affirmer. Et le compliment n’est pas si anodin qu’il n’en a l’air.
Titres de l'album :
01. Whiplash
02. Lolita
03. Rock N' Roll Heaven
04. Wild Life
05. Blinded
06. Dance Dirty
07. Just A Night Away
08. Fire Eyes
09. Get It On
10. Long Legs
11. Toxic
12. Rocket Of Love
On en parle des groupes qui tournent en Israël ? (Comment ça, je trolle ?)Alors, pour moi [qui suis à 200% pro-ukrainien pour ce qui concerne le conflit actuel et 0% russophobe (je considère qu'il y a une différence entre la Russie et la Russie de Pout(...)
31/03/2025, 21:24
Bon...Je viens de me bouffer à peu près la première moitié de leur discographie là...Comme dirait le penseur, cela m'en touche une sans faire bouger l'autre.J'aurai essayé ma foi... ... ...
31/03/2025, 09:08
Quand je vois certains commentaires ici, on mesure à quel point la France (et pas que) est gangréné par les idiots utiles de la Russie. J'aimerais bien vous y voir si ce dégénéré de Poutine avait envahi la France : comment l'auriez-vous j(...)
31/03/2025, 08:54
Je n'avais pas été vraiment convaincu par l'album précédent, trop gonflé aux hormones inutilement, là ça respire, ça pue le old-school à plein nez, ça sent l'achat !
29/03/2025, 07:54
On va peut-être vous ouvrir un sujet "La Géopolitique vue de ma fenêtre" dans le forum, ça pourrait vous être utile parce que je ne suis pas certain que ça passionne tout le monde tout cela....En tout cas, étant donné qu'il y(...)
28/03/2025, 17:07
28/03/2025, 09:03
"Oui, comme nous en France en 1914 quand nous voulions récupérer l'Alsace et la Lorraine. Rien de choquant pour moi."Ouais, rien de choquant. Cet idiot utile de Zelensky avait juste faite sa campagne en faveur de la paix.
27/03/2025, 20:46
"Poutine ne s'est pas levé un matin en se demandant ce qu'il pouvait faire ce jour-là, puis a décidé que d'envahir l'Ukraine, ce serait marrant"Ça c'est une certitude, pour Poutine l'Ukraine c'est la Russie. Po(...)
27/03/2025, 20:18
Et l'Ukraine n'a pas respecté les accords de Minsk, Zelensky déclarant même vouloir récupérer le Dombass par n'importe quel moyen.C'est un peu plus compliqué que les Russes ont envahi l'Ukraine (Poutine ne s'est pas lev(...)
27/03/2025, 19:36
Génocide ou pas, il y a un pays qui en a envahit un autre (du moins il essai hu hu). Point barre. C'est pas plus compliqué que ça. Si on cherche à justifier ou excuser ça, le monde va devenir un enfer total (plus qu'il ne l&apos(...)
27/03/2025, 16:49
Je ne vois pas pourquoi les fans Russes du groupe devraient pâtir de la politique de POUTINE et être privés de les voir en live. La prochaine étape c'est quoi ? obliger tous les groupes à arborer un drapeau ukrainien ?
27/03/2025, 15:53
Ce que tu fais MorbidOM, c'est une généralité pour tout un peuple. Marrant, quand on fait ça avec un pays d'Afrique ou du Moyen-Orient, on est aussitôt taxé de "fachos"...
27/03/2025, 10:22
27/03/2025, 06:02
Il me semble que lorsqu'on parle de “désukrainiser” l'Ukraine on est pas loin d'une logique génocidaire.Après mon jugement est peut-être influencé par les massacres de Boutcha ou la déportation de dizaines de milliers d&ap(...)
26/03/2025, 20:47
J'aime beaucoup Céleste mais il était en effet d'une bêtise incommensurable que de faire telle tournée. Après, il ne faut pas se plaindre des conséquences, assez cohérentes avec les vives tensions géopolitiques actuelles.Apr&egr(...)
26/03/2025, 16:53
MorbidOM qui critique ( à juste titre ) les donneurs de leçons... mais tout en endossant lui aussi le rôle de donneur de leçons !!
26/03/2025, 14:33